Un mois pour se maîtriser

Pour ce Ramadan 1440, nous vous invitons à suivre notre nouvelle chronique : « Un mois pour se maîtriser » ! Il s’agit bien ici d’une vertu prophétique. « Témoigner pour Dieu, as-samt al hassan, se maîtriser, at-tu’adah, et cheminer, al-iqtiçâd, représentent un vingt-quatrième de la prophétie » (1), nous enseigne le Messager de Dieu, puisse Dieu prier en sa faveur.

La patience, as-sabr, en est la structure porteuse. C’est une patience qui permet de suivre son cheminement malgré les circonstances contrariantes et les penchants tentants. « Le jeûne est la moitié de la patience », indique le Messager de Dieu. Le lien est ainsi fait avec ce mois béni qui vient de nous couvrir. Vouloir et persister dans le vouloir sans faiblir devant les tentations, sans se laisser décourager par les difficultés ni dévier pas les passions, voilà ce qui nous rend accessibles les exploits les plus nobles.

L’éducation de l’égo, la maîtrise de ses passions est l’ascèse par laquelle l’Homme se purifie. La discipline du jeûne est l’une des pratiques les plus rigoureuses en Islam par laquelle la volonté s’affirme et triomphe sur la nécessité.

Un mois chaque année, le mois du Ramadan, chaque homme et chaque femme dès l’âge de la puberté doivent observer le jeûne total, de l’aube jusqu’au coucher du soleil. C’est le quatrième pilier de l’Islam.

L’expérience montre que la spiritualité monte en flèche durant cette période de jeûne ; c’est pourquoi les musulmans qui ont fait cette expérience attendent avec nostalgie le retour du ramadan.

Au-delà de l’expression pratique des piliers de l’Islam, ces derniers ont une âme :

1° La conscience d’appartenir à Dieu souverain, pour la profession de foi.

2° L’attitude multi-quotidienne de la prière, c’est la personne dédiant sa soumission à Dieu l’Unique qui s’exerce à la présence.

3° Le détachement des biens terrestres par la zakat et le don, c’est la personne présente à Dieu qui investit pour son cheminement et dissocie son être de ses avoirs matériels.

4° Le sacrifice des plaisirs et des passions par la discipline du jeûne qui ne se limite pas à se priver de nourriture, mais exige la continence sexuelle, l’abaissement des tensions sociales par le don, l’affabilité pour contrer la mauvaise humeur naturelle aux égos virulents frustrés, le refus des émotions et des excitations, la maîtrise de la langue et de tous les organes. Le jeûne est l’épreuve de purification annuelle qui permet à la personne de retrouver l’équilibre du côté spirituel après onze mois de laisser-aller.

5° L’abandon symbolique de tout pour aller à Dieu en pèlerinage, c’est l’occasion, une fois au moins dans la vie, d’échapper aux contraintes quotidiennes pour dépasser l’égo casanier et collé à ses habitudes de confort.

Cette récapitulation des cinq piliers de l’Islam est entendue comme un rappel du contenu éducatif des cinq épreuves pour insister sur l’importance du jeûne et valoriser son âme et son éthique. Créer le vide salutaire est un pouvoir qui permet de s’arracher aux logiques de bourrages consuméristes.

Le jeûne nous libère et met l’être supérieur en nous en domination sur les énergies obscures et tumultueuses.

(1)   Rapporté par Thirmidhi, selon Abdullah ibn Sarjiss. Rapporté aussi avec une version similaire par Ahmad, Ibn Dawud et Imam Malik

(2)   Rapporté par Thirmidhi

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