L’adoration des sens

Chaque enfant, à sa naissance, reçoit le message Divin par l’appel à la prière effectué dans son oreille. Cela permet à sa prime nature d’entendre l’attestation de l’unicité de Dieu, et la prophétie de Mohammed, paix et bénédiction sur lui. Ceci est capital pour tout musulman, mais l’Islam accorde une grande importance à la personne et à son corps.

L’islam nous impose pour nourrir ce corps de choisir le licite, d’éviter les excès, il nous recommande de partager notre nourriture avec les autres. Il nous interdit le gaspillage.

L’Islam s’intéresse aussi à l’apparence, il est ainsi recommandé de faire la circoncision au petit garçon, il est recommandé d’entretenir les cheveux et les ongles. Et dans les ablutions, il y a une grande leçon d’hygiène corporelle.

L’islam s’intéresse aussi à l’aspect externe tel que les habits, la beauté du corps, le parfum, comme il s’intéresse aux choses les plus simples tel que l’éternuement.

L’importance que l’Islam accorde au corps et aux sens

L’objectif de cet article est de s’arrêter sur l’importance que l’Islam accorde aux organes, aux sens qui constituent notre corps.

Celui qui étudie l’Islam et sa législation concernant la propreté, les mouvements dans la prière, les heures d’adoration, le pèlerinage, le jeûne, avec une philosophie et une culture occidentale ne peut hélas pas comprendre pourquoi tant d’intérêt pour le corps humain et sa conclusion serait qu’il y a trop de barrières.

Dieu dans sa grandeur a proposé au cœur, au cerveau ainsi qu’au corps son adoration. Et pour chacune de ses composantes, Il a décrit ses adorations, mais aussi ses interdits.

Pour les œuvres du cœur, parmi ce qui est recommandé, il y a le fait de croire en Dieu, le recueillement, la sincérité et ce qui est interdit la mécréance, l’hypocrisie, la jalousie, la rancune …

Pour les œuvres corporelles, Dieu nous enjoint la prière, l’aumône, le jeûne … Et il nous interdit la fornication, le meurtre, la consommation du vin …

L’ensemble de ces adorations sont complémentaires les unes les autres. Dieu dit : « Heureux sont les croyants qui sont humbles dans leurs prières, qui évitent les propos vains, qui font l’aumône, qui se contentent de leurs rapports avec leurs épouses » (1)

On voit donc que la réussite est la récompense de certains actes qui dépendent aussi bien du cœur, que du corps.

La seule distinction qui peut exister entre le cœur et le corps est que cœur revêt une importance capitale car c’est de son état que dépendra tout le reste. Le Prophète, paix et bénédiction sur lui, dit : « Dans le cops, il y a un morceau de chair, s’il est bon tout le corps est bon, s’il est mauvais tout le corps est mauvais, ce morceau de chair, c’est le cœur ». (2)

Ainsi, dans le royaume du corps humain, le cœur occupe la place du roi, le cerveau est son ministre et les organes sont l’exécutif.

Dieu a ordonné à nos sens son adoration, et pour chaque sens, Il a défini une adoration qui lui correspond. Par exemple, l’adoration de la langue c’est le témoignage de la vérité, la lecture du Coran, appeler à Lui … Ne pas l’utiliser pour calomnier et médire est une adoration. Il en est de même pour la vision, l’ouï, le goût, la respiration, la main, les pieds, et enfin le ventre et le sexe où la législation est plus sévère.

Pourquoi Dieu nous ordonne-t-Il de soumettre nos sens à Son adoration ?

1 – Dieu nous enjoint de soumettre nos sens à son adoration, parce que le jour dernier où l’homme niera et plaidera pour sa propre cause, Dieu Tout Puissant, Créateur de l’univers, donne à nos sens le jour du jugement dernier, la capacité et les moyens de parler et de témoigner : « Le jour où leurs langues, leurs mains et leurs pieds témoigneront contre eux sur ce qu’ils ont fait » (3)

Dieu donne ainsi aux actes effectués par nos sens, une image parlante et vivante.

2 – Il existe une autre raison dans l’intérêt de soumettre nos organes à l’adoration de Dieu, mis à part le fait qu’ils peuvent se retourner contre nous le jour dernier, c’est que les actes effectués par nos sens, s’ils ont été sincèrement réalisés pour Dieu, peuvent devenir des acteurs en notre faveur le jour dernier.

Dans son livre « Al wabil assayb », ibn Kaym cite un hadith rapporté par Samoura ibn Joundoub, que Dieu l’agrée, qui raconte :

« Un jour, le Messager de Dieu, paix et bénédiction sur lui, vint vers nous alors étions parmi les gens de la Suffa à Médine (4). Il s’approcha de nous et nous dit : « J’ai vu en songe hier des choses surprenantes : ‘’J’ai vu un homme de ma communauté vers qui l’Ange la Mort venait pour lui prendre la vie. C’est alors que sa bienfaisance envers ses parents le protégea. J’ai vu un homme de ma communauté qui allait subir les affres de la tombe, ses ablutions le sauvèrent. J’ai vu un homme de ma communauté entouré par des démons, son souvenir de Dieu arriva et chassa les démons. J’ai vu un homme de ma communauté entouré par les anges du châtiment, sa prière arriva et le sauva. J’ai vu un homme de ma communauté qui haletait de soif, à chaque fois qu’il s’approchait d’un bassin pour boire, on le chassait. Son jeûne du mois de Ramadan arriva et lui servit à boire. J’ai vu un homme de ma communauté, et les Prophètes assis en plusieurs cercles, à chaque fois qu’il s’approchait d’un cercle on le chassait. Ses grandes ablutions arrivèrent, le prirent par la main et le firent asseoir à mes côtés. J’ai vu un homme de ma communauté avec de l’obscurité devant lui, de l’obscurité derrière lui, de l’obscurité à sa droite, de l’obscurité à sa gauche, de lui l’obscurité au-dessus lui, de lui l’obscurité au-dessous de lui, il trébuchait à chaque pas. Son hajj (grand pèlerinage) et sa omra (petit pèlerinage) arrivèrent et le menèrent de l’obscurité vers la lumière. J’ai vu un homme de ma communauté qui se protégeait de la chaleur et des flammes du feu de l’enfer. Son aumône arriva, elle fit barrière contre les flammes et fit de l’ombre pour sa tête. J’ai vu un homme de ma communauté parler à des croyants qui refusaient de lui répondre, ses liens familiaux arrivèrent et dirent : ‘’ Ô croyants, il préservait les liens de parenté par des visites régulières, parlez-lui donc ’’. Les croyants lui adressèrent alors la parole, ils le saluèrent et il les salua. J’ai vu un homme de ma communauté entouré par les anges de l’enfer, son ordonnance du convenable et son interdiction du blâmable arrivèrent et le sauvèrent de leurs mains et le remirent entre les mains des anges du Paradis. J’ai vu homme de ma communauté accroupi avec un voile entre lui et Dieu. Son bon comportement arriva, le prit par la main et le mena vers Dieu, Puissant et Majestueux. J’ai vu un homme de ma communauté dont le livret fût placé dans la main gauche, sa crainte de Dieu arriva et remit le livret dans sa main droite. J’ai vu homme ma communauté dont les bonnes actions pesaient peu dans la balance. Ses enfants morts en bas âge arrivèrent et alourdirent sa balance. J’ai vu un homme de ma communauté debout sur le bord de l’Enfer, son espoir en Dieu arriva et le sauva. J’ai vu un homme de ma communauté qui est tombé en Enfer, la larme qu’il a versé pour Dieu arriva et le sauva. J’ai vu homme de ma communauté debout sur le pont de Sirat, il tremblait comme une feuille dans la tempête. Sa bonne opinion de Dieu arriva, dissipa sa terreur, il put alors traverser. J’ai vu un homme de ma communauté ramper sur le Sirat, tantôt il avançait à quatre pattes, tantôt il s’accrochait. Sa bénédiction sur moi arriva, le redressa et le sauva. J’ai vu homme de ma communauté arrivé aux portes du Paradis, mais celles-ci étaient, son attestation   ‘’il n’y a de divinité que Dieu (La ilaha illa Allah) arriva, lui ouvrit les portes et le fit entrer au Paradis ».

Ibn Kaym dit que ce hadith est noble et qu’il doit être appris par chaque musulman. Ainsi, on comprend mieux ces paroles où Dieu dit : « : « Nous poserons les balances exactes le jour de la résurrection. Nul homme ne sera lésé pour la plus petite chose, serait-elle équivalente au poids d’un grain de moutarde nous l’apporterons, nous suffisons à faire les comptes » (5)

Dieu tient compte de tout. Et ces actions, minimes soient-elles, viendront le jour de la résurrection, avec Sa permission de Dieu et Sa grande Miséricorde, pour sauver les gens. Ces gens dont les cœurs étaient bons et qui ont témoigné de cela par des bonnes œuvres. Et souvenez-vous, même la larme est venue, Gloire à Dieu tout puissant.

Conclusion

Ce que l’on doit retenir, c’est qu’il ne faut rien sous-estimer, nul ne sait par quel geste, quelle parole ou quelle pensée Dieu le pardonnera. D’où la nécessité de faire beaucoup de bonnes œuvres et de demander et d’implorer Dieu de les accepter. Et en aucun cas, il ne faut considérer nos œuvres comme un sauf-conduit pour le paradis. Le Prophète, paix et salut sur lui, nous en donne l’exemple quand notre mère Aïcha, que Dieu l’agrée, lui demanda un soir quand elle vit ses pieds gonflés à force de rester debout toute la nuit en prière : « Pourquoi fais-tu cela alors que Dieu t’a pardonné tous tes péchés ? » Et le Prophète, paix et salut sur lui, de répondre : « Ne serais-je pas un serviteur reconnaissant ? »(6)

La vie dernière est une continuité de la vie si bas. Nous devons semer ici-bas pour notre vie dernière ; comme un voyageur qui se prépare pour son long voyage, il prépare et prend avec lui les provisions dont il a besoin.

Source :  livre AI Ihssan (Tome I) de Abdessalam Yassine

  • Coran : Les croyants, verset 1
  • Hadith rapporté par Muslim
  • Coran : Nour, verset 24
  • Les gens de la Suffa étaient les compagnons, pauvres et indigents qui, comme Salman, ‘Ammâr, Abû Dharr, Bilâl et de nombreux autres, occupaient une aile de la mosquée de Médine, vivant des dons des compagnons aisés et s’adonnant à la prière et aux actes d’adoration.
  • Coran : Les prophètes, verset 47
  • Hadith rapporté par Boukhari et Muslim

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