Vacances en famille : Riche d’être petit-enfant d’immigrés 

Le bateau s’arrête mais il va falloir encore du temps avant de quitter le port, nous devons passer la douane et présenter une nouvelle fois nos passeports. Les jumeaux et moi on trouve le temps long mais d’après mes parents ont doit s’estimer heureux parce qu’à leur époque à eux, l’attente pouvait durer des heures. Les choses ont évolué et l’accueil des résidents marocains vivant à l’étranger a nettement été amélioré.

Nous prenons donc notre mal en patience et attendons que papa fasse toute la paperasse nécessaire. La ville de Tanger est belle. Un nouveau port a vu le jour, il y a quelques années déjà. J’aime l’odeur que je sens, ça sent l’air marin. On regarde les bateaux autour de nous, les gens qui viennent de différents horizons. Le paysage est magnifique, les habitations du Maroc n’ont rien à voir avec les maisons en France, elles sont dotées d’une terrasse au dernier étage appelée «stah». Tous ceux qui connaissent le Maroc sont certainement renvoyés à des centaines de souvenirs à la seule évocation du mot «stah».

On y passe énormément de temps entre cousins et cousines. Lorsque l’on va dans la campagne reculée du sud du Maroc et que l’on s’éloigne de la ville, être sur «stah» c’est s’offrir à coup sûr, une nuit étoilée à couper le souffle.

C’est marrant mais quand je voyage, que je sors de mon quotidien, que je me retrouve dans la voiture pour ce si long voyage, que je regarde les hautes montagnes, le paysage d’Espagne ou ce ciel étoilé dans la campagne marocaine, je sens ma foi faire un bond phénoménal, ma relation à Dieu être renouvelée, ma conscience et ma certitude que la nature ne peut être le fruit du hasard encore plus solides et fortes. 

Les parents durant tout le voyage nous rappellent Dieu et le sens de notre existence, nous rappellent de regarder autour de nous, de voir la beauté de Dieu dans tout ce qu’Il a créé. Je n’ai que bientôt 16 ans et je dois avouer que ce sont mes parents qui ouvrent mon regard et ma perception des choses et du monde. S’ils n’étaient pas là pour m’obliger à regarder ailleurs que mon écran, je pense que je passerais à côté de ce beau spectacle.

Maman répète sans cesse : 

– «  Regardez les enfants , Qui donc peut créer un ciel si sublime ? Une terre si parfaite ? Des éléments si incroyables ? Des paysages si époustouflants ?

Qui donc peut faire que tout soit à une place si précise, si parfaite, si justement pensée » ? 

Elle adore la poésie et écrit énormément dans la voiture. Elle prend de longues minutes de silence où le nez collé à la vitre, elle s’émerveille comme une enfant. Papa la regardant le sourire aux lèvres. Je pense qu’il aime ce côté de maman qui contraste avec son grand sérieux. Je les regarde tous les deux, ils sont beaux et ne cessent de nous rappeler Le Beau ( exalté soit Son nom ) ! 

Je suis bientôt sorti de mes pensées et de ma contemplation par les cris des jumeaux :

  • « On sort du port, on sort du port, on sort du port» !

On sort du port me répète ma petite voix intérieure qui danse dans chaque recoin de mon coeur. Je souris seul à l’idée de bientôt être à la maison, notre seconde maison. 

Être Français et avoir des origines étrangères, c’est ça Être d’ici et d’ailleurs ! avoir le coeur ici et le coeur ailleurs. Être riche d’être petit-enfant d’immigrés, je dois vous dire que j’en suis sacrément fier ! 

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