Une invitation à repenser notre consommation

Le mois de Ramadan s’est invité une fois de plus dans nos vies et nous remercions Dieu qui nous prête vie pour le vivre une fois de plus. Combien sont nombreuses toutes ces personnes qui nous ont quittés depuis Ramadan dernier. Être reconnaissants et conscients de ce cadeau d’être encore en vie pour jeûner, prier, méditer le coran, invoquer, évoquer est notre devoir. Toutes les louanges sont à Dieu. 

Le mois béni du Ramadan doit être vu comme un commencement et non comme une fin en soi. Il est un mois de retour à l’essentiel et un tremplin pour un changement profond et durable dans notre vie. Le mois du Ramadan est le mois dans lequel, un bilan est propice, une remis en question est essentielle et le début d’un changement possible. 

Parmi les nombreuses sphères de nos vies qui sont touchées par ce mois béni, il y a indéniablement notre rapport à la consommation, à la nourriture, aux achats parfois trop nombreux et au gaspillage.

Peut-on encore accepter le gaspillage lorsque nous voyons la situation de nos frères et sœurs en Palestine en ce moment même, mais aussi dans d’autres pays tout le long l’année. Nos frères et sœurs dans la foi et en humanité qui vivent famine, guerres, malnutrition, difficultés politiques, financières, conflits et crises !

Quelle sera notre excuse devant Dieu lorsque nous serons interrogés sur le pain que nous avons jeté, sur les plats que nous avons gaspillés, sur la nourriture en quantité énorme que nous avons achetée mais que nous n’avons pas consommée, sur ce ventre que nous avons rempli plus que nécessaire quand nos frères et sœurs ailleurs n’ont pas une gorgée d’eau fraîche à boire ?

Le Prophète (paix et salut sur lui) lors d’une visite en compagnie d’Abu Bakr, chez Abou al-Haytham ibn al-Tayhân l’Ançarite – qui leur offrit des dattes et de l’eau fraiche -, après avoir mangé et bu, le Prophète (paix et salut sur lui) dit alors : « … Cela, par Celui qui détient mon âme en Sa Main, fait partie des bienfaits dont vous serez interrogés, le jour de la Résurrection ; ombre rafraîchissante, dattes excellentes et eau fraiche ! » (1). Que dirions-nous si nous consommions plus que nécessaire ?!

Le mois béni du Ramadan, contrairement à ce que nous sommes encore trop nombreux à faire, doit être le mois d’une consommation légère, de dépenses raisonnables et du juste milieu. 

Toute l’année, nous donnons à notre estomac bien plus que ce qu’il peut supporter, et le mois du Ramadan vient remettre de l’ordre dans notre organisme ; or beaucoup sont encore trop habitués à faire des repas plus que copieux au moment de la rupture du jeûne et de la prise du repas le matin. Alors que tout le contraire est attendu et demandé. 

Le Prophète (paix et salut de Dieu sur lui) nous interpelle d’ailleurs à ce sujet en ces termes : D’après Al Miqdam (que Dieu l’agrée), le Prophète (paix et salut sur lui) a dit : « Un humain n’a jamais rempli un récipient plus mauvais que le ventre. Il suffit au fils d’Adam de quelques bouchées afin qu’il tienne son dos droit et s’il ne peut se contenter de cela alors le tiers pour la nourriture, le tiers pour sa boisson et le tiers pour sa respiration. » (2) 

Jeûner la journée et prendre des quantités de repas raisonnables et qui soient surtout qualitatifs. Rattraper le soir tout ce qui n’a pas été mangé dans la journée n’a aucun sens et est même contre-productif. Le mois béni du Ramadan vient nous éduquer à la consommation, il vient nous montrer qu’avec peu nous sommes plus légers et que nous avons l’esprit, l’âme et le coeur plus aptes et disposés à se tourner vers l’essentiel. Cet équilibre retrouvé durant un mois, nous pouvons alors toute l’année nous enraciner dans de nouvelles habitudes qui sont bonnes pour notre santé physique, psychologique et spirituelle. 

Jeûner le mois de Ramadan, c’est saisir la chance de sortir d’habitudes nocives et mauvaises pour nous afin de nous enraciner dans des habitudes à long terme qui redonnent sens à notre place d’êtres spirituels qui s’élèvent vers Dieu et ne restent pas dans les bassesses des penchants bestiaux qui existent en chacun d’entre nous. 

Le changement commence maintenant ! Il ne tient qu’à toi, qu’à moi de le vouloir, d’y mettre les intentions et les moyens.

C’est à dire qu’après avoir terminé de manger, il reste un tiers de l’estomac qui est vide. 

1.Rapporté par Tabarani

2. Rapporté par Tirmidhi

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