Perturbateurs endocriniens, de quel danger s’agit-il ?

Ils sont omniprésents dans notre environnement, et ne cessent de faire polémique. Accusés d’altérer notre fonctionnement hormonal, ils nuiraient à notre santé. Mais qui sont ces perturbateurs endocriniens qui polluent de nombreux produits de notre quotidien ? Nos astuces pour apprendre à les repérer et ainsi mieux les éviter.

 

Les perturbateurs endocriniens du quotidien

Selon l’OMS, un perturbateur endocrinien est une substance qui modifie le fonctionnement du système hormonal, entraînant des effets nocifs sur la santé ou la reproduction, y compris à de très faibles niveaux d’exposition. Certains d’entre eux sont en contact quasi-permanent avec nous.

Le Triclosan : antifongique, antibactérien, antiviral, antitartre et conservateur, on retrouve ce talentueux biocide dans la composition de nombreux produits du quotidien : Savons, gels et bains douches, dentifrices, déodorants, bains de bouche, crèmes et lotions hydratantes, produits anti-acné, mousse à raser.

Un grand nombre d’objets de consommation courante sont imprégnés de triclosan lors de leur fabrication pour résister aux bactéries et aux germes fongiques. C’est notamment le cas de certains ustensiles de cuisine, meubles, sacs poubelles, jeux pour enfants, cotons à démaquiller ou même de certains textiles…

Pourquoi on s’en méfie ? Sans parler de son impact sur l’environnement, les tests réalisés sur des souris montrent une atteinte du système endocrinien. On soupçonne le triclosan de favoriser les cancers du sein et de la prostate, et d’encourager la résistance aux antibiotiques. D’autres études affirment qu’ils endommageraient le système immunitaire et amplifieraient certaines allergies alimentaires.

Les phtalates : Ils sont couramment utilisés comme plastifiants des matières plastiques, on les rajoute notamment dans les produits en PVC pour les rendre plus souples. De fait, les phtalates sont omniprésents dans notre quotidien. On les retrouve ainsi dans les films plastiques, contenants et emballages alimentaires. Le problème: au contact des aliments gras, ils sont susceptibles de migrer dans la nourriture. Une étude américaine a récemment mis en lumière la présence importante de ce perturbateur endocrinien dans les aliments issus de fast foods et l’alimentation industrielle.

Si la principale source de contamination aux phtalates reste l’alimentation, on les retrouve aussi en cosmétique. Parfums, laques pour cheveux, déodorants… C’est aussi grâce aux phtalates que les vernis à ongles tiennent plus longtemps.

Leurs effets nocifs portent essentiellement sur la fertilité, le développement du fœtus et du nouveau-né.

Bisphénol A (BPA) : Autre substance chimique principalement utilisée en association à d’autres substances chimiques pour la fabrication de plastiques et de résines. Le BPA est par exemple utilisé dans le polycarbonate, un plastique rigide et transparent de haute performance. Le polycarbonate est utilisé pour fabriquer des récipients alimentaires tels que des bouteilles recyclables, des biberons, de la vaisselle (assiettes et tasses) ainsi que des conteneurs destinés au stockage. Ainsi, le BPA peut migrer en petites quantités dans les aliments et les boissons stockés dans des matériaux qui contiennent cette substance.

Dans les rapports relatifs aux effets sanitaires et aux usages du BPA, des études ont conclu à l’existence d’effets avérés chez l’animal (effets sur la reproduction, sur la glande mammaire, sur le métabolisme, le cerveau et le comportement) et d’autres suspectés chez l’Homme (effets sur la reproduction, sur le métabolisme et pathologies cardiovasculaires).

Les parabènes : Ce sont des substances chimiques généralement utilisées comme conservateurs à cause de leurs propriétés antibactériennes et antimycosiques. Ils sont présents dans les médicaments, les cosmétiques et les produits alimentaires, puisque les parabènes les protègent contre la contamination bactérienne et fongique (champignons).

Cependant, la famille des parabènes est aussi vaste que difficile à identifier sur les étiquettes. Parmi eux, tous ne sont pas aussi dangereux. Les parabènes à éviter sont les suivants : le propylparaben, le butylparaben et l’isobutylparabène. On accuse ces conservateurs présents en cosmétique et dans les aliments transformés d’avoir des effets cancérigènes et allergisants, en plus de perturber le système hormonal.

Comment éviter ces substances indésirables ?

Cuisinez davantage (si possible des produits bio)

80% de l’exposition aux perturbateurs endocriniens se fait par le biais de l’alimentation. Ainsi, bien choisir ce que l’on ingurgite permet de limiter les risques, essentiellement liés à l’utilisation de pesticides ou de conservateurs.

Pour éviter d’ingérer des substances indésirables, on peut commencer par éviter les produits transformés qui contiennent plus systématiquement des additifs alimentaires. Mieux vaut s’en passer dans la mesure du possible, tout comme les plats préparés. Le mieux serait de cuisiner ses propres plats, on sait ce que l’on mange, c’est plus simple et aussi moins cher !

Aussi, si possible, privilégier le bio. Surtout en ce qui concerne les fruits et légumes. Car parmi les molécules désignées comme perturbatrices du système endocrinien, on trouve de nombreux engrais et pesticides. L’agriculture bio a l’avantage d’écarter l’usage de ces substances, même si des résidus de pesticides peuvent toujours persister dans les sols. À défaut d’avoir une alimentation 100% organique, veillez néanmoins à bien laver ET éplucher tous les fruits et légumes qui peuvent l’être pour limiter l’ingestion de produits nocifs.

Eviter les emballages en plastique et choisir les bons outils pour cuisiner

Bien choisir ce qu’on met dans son assiette, c’est bien, mais le contenant et les ustensiles utilisés ont aussi leur importance. Au plastique, préférez donc le verre pour conserver vos aliments. Pour la cuisson, même logique : mieux vaut privilégier des ustensiles en acier inoxydable plutôt qu’en plastique. Évitez les contenants en plastique lorsque vous chauffez un plat au four à micro-ondes et ne réutilisez pas vos bouteilles en plastique. En effet, le plastique usé rejette davantage ses plastifiants. Les emballages plastiques doivent être réservés aux aliments frais qui se consomment rapidement. Plus le temps de contact sera réduit, plus le relargage sera faible.

Limiter les cosmétiques

Les cosmétiques constituent également un important terrain d’amélioration. Ne mettez pas quotidiennement du parfum, du vernis ou des crèmes inutiles. Gardez-les pour les occasions spéciales ! Pour information, le vernis à ongles est le produit cosmétique qui contient le plus de perturbateurs endocriniens susceptibles de passer dans l’organisme.

Préférez les produits dont un label garantit l’absence de phtalates. Les cosmétiques bio peuvent être une solution, ilsne sont pas parfaits, mais reposent sur un cahier des charges plus strict.Une autre est de privilégier des produits plus simples tels que le savon de Marseille ou des pains surgras. Au passage, leur emballage en papier sera plus écologique qu’une bouteille en plastique dur. Faîtes particulièrement attention aux produits que vous utilisez si vous êtes enceinte et à ceux destinés aux jeunes enfants.

Il convient de limiter les déodorants et laques à vaporiser. Si ceux-ci sont inflammables ou extrêmement inflammables, c’est parce qu’ils sont propulsés au propane !

Nettoyez votre maison comme le ferait votre grand-mère

Pour faire le ménage chez vous et limiter l’exposition aux perturbateurs endocriniens, préférez la simplicité. Les détergents nocifs et irritants ne sont pas toujours obligatoires. Bien souvent, de l’eau peut suffire. Les produits naturels comme le vinaigre blanc, le jus de citron, le savon noir et le bicarbonate de soude sont également des solutions. Toute la maison peut se laver avec cela, ilsuffit d’apprendre à s’en servir !

Nous avons été habitués à une certaine « odeur de propre », qui en fait une odeur de produits toxiques à travers les émanations de phtalates utilisés en tant qu’agents fixateurs ! Si la maison ne sent rien, c’est normal ! Et puis il existe aussi des huiles essentielles !

Laver les vêtements neufs avant de les porter.

Les vêtements neufs peuvent être une source de contamination… Entre les traitements anti-tâches, les retardateurs de flamme et les teintures, les vêtements et textiles regorgent de produits toxiques, et de produits potentiellement perturbateurs endocriniens. Après l’achat, on les lave une fois au minimum, pour les débarrasser de ces  substances indésirables.

Quelques précautions à suivre à la maison

Dans votre maison, les substances chimiques présentes dans vos différentes affaires sont lentement relâchées dans l’air. Elles rejoignent alors les poussières qui seront respirées par toute la famille. Pour la décoration de votre appartement, évitez donc tous les objets qui peuvent contenir un nombre important de phtalates, ainsi que les revêtements plastifiés pour le sol et les murs et privilégiez les peintures et les enduits naturels. Au salon, attention au canapé et aux tapis qui ont pu être traités avec des composés perfluorés. Aussi, préférez les meubles en bois brut sans vernis, plutôt que ceux en aggloméré. Ces derniers sont souvent imprégnés de formaldéhyde et de benzène, qui sont cancérigènes.

Évitez d’utiliser des insecticides dans vos foyers. Ne parfumez pas non plus l’intérieur avec des désodorisants, des bougies parfumées ou des diffuseurs électriques. Ceux-ci sont issus de la pétrochimie et contiennent des produits nocifs dont de nombreux allergènes selon une étude de l’association « UFC-Que Choisir », qui recommande aux consommateurs de ne pas les utiliser.

Protéger les enfants contre les perturbateurs endocriniens

Les enfants sont particulièrement exposés aux substances contenues dans les jouets. Ne leur offrez que des jouets adaptés à leur âge. Les règlementations ne sont en effet pas les mêmes pour les enfants en dessous et au-dessus de trois ans. Pour les peluches, préférez celles en tissu ou coton bio et en fibres naturelles. Comme pour les textiles, il est préférable de laver ces produits avant leur première utilisation. La meilleure solution pour éviter toute contamination par des phtalates reste encore de choisir des jouets en bois brut sans vernis, peinture naturelle à privilégier. Évidemment, cela reste plus facile à dire qu’à faire ! Les enfants sont souvent attirés par toute sorte de jouets. Difficile de trouver un robot en bois ! Cependant, varier les jouets de façon à éviter le « tout plastique » reste la meilleure solution pour protéger votre enfant de nombreuses substances chimiques indésirables.

Sources :

http://www.femmeactuelle.fr/sante/sante-pratique/comment-eviter-perturbateurs-endocriniens-30774

http://www.francetvinfo.fr/sante/environnement-et-sante/alimentation-hygiene-menage-comment-se-proteger-des-perturbateurs-endocriniens-au-quotidien_1447065.html

http://www.natura-sciences.com/sante/limiter-perturbateurs-endocriniens672.html

 

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