Dans le cœur des pèlerins : « Un rêve qui se réalise »

Un voyage, un témoignage, des sentiments propres à chacun et une histoire aussi divers que la différence qui peut exister entre les pèlerins.

Voici pour vous, le premier entretien de la chronique « au cœur des pèlerins » !

Suivez-nous pour un voyage dans le cœur de Jalila, mariée et mère de 3 enfants.

Notre sœur Jalila d’Avignon nous raconte comment il y a quelques années, elle s’envolait vers les terres saintes.

Jalila, que la Paix de Dieu soit sur vous, nous vous remercions d’avoir accepté de répondre à quelques-unes de nos questions. Quand avez-vous effectué ce formidable voyage ?

 Que la Paix de Dieu soit également sur vous. C’est avec un grand plaisir que j’ai répondu favorablement à votre invitation, espérant par cela que ce témoignage sera utile au plus grand nombre. J’ai effectué ce voyage, il y a maintenant bientôt 7 ans. C’était en 2O11, je me souviens que ma fille était alors âgée de 9 mois.

Avec qui êtes-vous partie ? Pourquoi était-ce important pour vous de faire ce voyage avec cette personne ?

 J’ai, grâce à Dieu, effectué ce voyage en bonne compagnie tout d’abord avec mon époux qui pour moi était le premier compagnon à avoir. C’était une évidence pour moi que de faire ce voyage avec lui. Je sais que sans lui, les choses n’auraient pas été pareilles. Cela est pour moi un voyage au cours de la vie maritale qui ne peut être que bénéfique. Lorsque nous nous sommes mariés, il m’en parlait déjà, je n’étais pas du tout contre cette idée mais dans mon esprit et dans mon éducation, je pensais que faire le pèlerinage était plutôt un voyage que l’on effectue dans nos vieux jours et que cela se faisait bien plus tard dans la vie d’un croyant. 4 ans après notre mariage, nous étions grâce à Dieu prêts financièrement à effectuer ce cinquième pilier de notre foi. Mon époux ne m’a pas vraiment demandé mon avis, il m’a mise au pied du mur et je ne pouvais pas refuser ce cadeau. J’ai eu durant de courts instants quelques appréhensions et questionnements mais j’ai vite pris la décision d’y aller. J’avais à cette période une mère qui était encore très bien portante, je savais que mes deux enfants en bas-âge seraient en sécurité chez elle !

J’ai également été accompagnée d’un groupe composé de personnes plutôt jeunes qui avaient les mêmes objectifs que nous et la même envie d’effectuer ce voyage. Nous avons pris la route pour le pèlerinage avec des membres de PSM et ce fut très enrichissant.

Comment vous sentiez-vous durant les semaines qui ont précédé votre départ ?

 Malgré les quelques appréhensions du début qui se sont envolées très vite, je ressentais de la joie, de la satisfaction et de la reconnaissance envers Dieu pour m’avoir choisie pour ce moment unique dans nos vies. Un rêve se réalisait, je me sentais apaisée. J’avais mis mon sort entre les mains de Dieu. Je suis, grâce à Dieu, une personne très peu angoissée et stressée, je me sentais donc plutôt sereine, j’avais remis mon sort entre les mains de Dieu et j’avais confiance. Je savais mes enfants entre de très bonnes mains, je pouvais donc m’envoler vers les terres saintes en étant sereine et en ayant l’esprit tranquille.

Quels espoirs aviez-vous, que pensiez-vous que cela changerait ?

 Très honnêtement, j’étais persuadée que rien ne changerait, si je ne faisais pas moi-même les efforts qu’il fallait pour que les choses changent. Ce n’est pas en effectuant le pèlerinage que l’on reviendrait changé du tout au tout, le travail spirituel qui est le nôtre doit se faire au quotidien et cela durant toute notre existence. Ce travail d’éducation spirituelle est à faire avant mais encore plus après. Revenir de la Mecque est une responsabilité, un dépôt qui doit nous pousser à devenir meilleurs et à continuer nos efforts, cela n’est pas un acquis et une garantie que nous serons plus pieux sans continuer à vie nos efforts !

Aviez-vous des craintes ?

 Comme je le disais précédemment, je ne suis pas une personne craintive et je n’avais pas de grandes craintes mais j’avais tout de même quelques peurs quant à ma faculté à réussir les rituels, je me demandais si j’aurai la force d’accomplir ce voyage que l’on me disait comme étant extrêmement difficile physiquement. Je me préparais à ce que cela soit pénible et difficile, je me demandais si je serai à la hauteur de ce que l’on attend de nous, de ce que Dieu attend de nous…

Quel est votre plus beau souvenir ?

 Il y en a pas mal mais je pense que le plus fort était celui où nous suivions le guide, je me posais des questions quant au lieu où nous nous dirigions, j’étais perdue dans mes pensées et puis lorsque je lève les yeux, la Kaaba est devant moi. Ce fut un moment très fort lorsque mon regard s’est posé sur elle, c’était encore plus beau que ce que l’on appelle le coup de foudre ! J’étais éblouie par la lumière qu’elle dégageait ! Je ressentais tellement de gratitude envers mon Seigneur surtout lorsque je réussis à faire mes 7 tours autour de la Kaaba malgré le monde et la peur d’être bousculée. Lorsque j’eus fini, je me suis dit « enfin, c’est fait » !

En quoi cela a-t-il changé votre couple ? En quoi cela vous a-t-il changés ?

 Comme je le disais plus haut, je ne m’attendais pas à un changement définitif en moi, je savais que toute notre existence serait travail et efforts sur soi pour escalader la pente ascendante. Pour ce qui est de mon couple, nous étions mariés depuis 4 ans et je pense sincèrement que ce voyage a fortifié notre couple. Nous avions déjà avant de partir les mêmes objectifs, les mêmes perspectives spirituels. Nous avions la même façon de voir les choses et de les appréhender. Sur place, nous avons essayé de faire vivre les valeurs qu’enseigne l’école PSM dont nous faisons partie tous les deux, et notamment cette valeur qui consiste à être au service des autres. Nous vivions au même moment le même voyage, les mêmes étapes, les mêmes stations spirituelles et je pense que cela n’a pas de prix dans la vie d’un couple. Tous les deux ne voulions pas sentir que les choses étaient acquises et il était clair pour nous deux que cette étiquette de Hajja et Hajj ne signifiait pas grand chose, le travail et la valeur de ce voyage et de ce pilier ne se situaient pas dans les mots et dans cette appellation mais bien dans ce que nous ferions de cette merveilleuse expérience dans notre vie.

Pourriez-vous nous dire quelques mots sur la valise du pèlerin, quel est d’après-vous le plus important à prendre ?

 La valise ? En toute honnêteté, tous les vêtements que l’on peut emporter n’égaleront jamais le bagage de la patience qu’il est impératif d’apporter avec soi ! S’il ne devait y avoir que cela dans nos valises, nous aurions alors tout ce dont nous avons besoin. Sur place, nous pouvons être amenés à rencontrer des personnes qui peuvent nous bousculer, nous malmener, qui font des choses qui peuvent nous mettre en colère ou nous agacer ! Si nous n’avons pas la patience qu’il faut, cela peut vite dégénérer. Le fonctionnement en Arabie saoudite est différent du nôtre notamment à l’aéroport, nous y avons passé pour notre part beaucoup de temps : une nuit entière ! Sans patience, on perd vite le contrôle de soi et de ses nerfs. Nous sommes fatigués, parfois inquiets ou impatients d’arriver à bon port, la patience doit être notre bagage le plus grand avant, durant et après ce voyage merveilleux ! Nous sommes éprouvés physiquement, psychologiquement…  il faut tenir bon et garder son sang froid ! Nous pouvons être confrontés à des gens qui se disputent ou qui cherchent à se chamailler avec nous, il faut savoir ne pas répondre et rester calmes. C’est pour cela que j’invite tous les futurs pèlerins à se préparer psychologiquement et à faire ce travail sur soi bien avant d’entreprendre les démarches pour ce voyage béni !

Ne jamais oublier pourquoi nous sommes là, quels objectifs nous avons, ne jamais dévier de notre route et se souvenir pour Qui et pour quoi nous avons entamé ce voyage que nous ferons peut-être une seule fois dans notre vie ! La patience permettra d’être à l’écoute, d’accepter les autres et leurs défauts… Je me souviens que nous étions 5 dans la même chambre et si l’on n’a pas l’habitude de partager et de « vivre en communauté » cela peut très vite devenir insupportable !

Je dirais également que dans notre valise nous devons mettre beaucoup d’invocations. Pour ce qui est des vêtements, il n’y a pas besoin d’apporter mille et une choses. Comme n’importe où, il y a aux abords de la Mecque des pressings où nous pouvons laisser nos vêtements à laver et les récupérer rapidement. Il ne faut pas se surcharger avec mille et un vêtements ! On peut également si besoin acheter quelques vêtements sur place.

Pour finir, quels conseils pourriez-vous chère Jalila donner aux personnes qui sont aux portes de ce voyage inoubliable ?

 Je donnerai comme conseils de garder en tête que chaque personne est différente, chaque voyage est différent ! Mon expérience ne peut être celle d’un autre, d’une autre pèlerine. On a beau nous raconter, c’est sur place que les choses sont vécues et comprises. Je recommande grandement les invocations, la préparation spirituelle et physique ainsi que la patience déjà citée. Partez l’esprit léger, ne vous faites pas de soucis, oubliez ce que l’on vous dit, votre voyage vous appartient et il n’est pas celui des autres pèlerins.

Jalila, nous vous remercions grandement pour ce très beau témoignage qui, nous en sommes convaincus, servira au plus grand nombre. Que Dieu accepte et compte votre témoignage comme étant une aumône continue !

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