L’art de tout remettre à plus tard…

« Demain je commence le sport », « la semaine prochaine je remplirai ma déclaration d’impôts », « après ce film je commence à travailler »…ou ces douces berceuses que l’on nomme procrastination.

Alors la procrastination  vous l’avez compris c’est le fait de toujours repousser à demain et même à trois aurait dit Desproges, l’humoriste français, ce que l’on pourrait faire le jour même. Autrement dit, de toujours trouver mieux à faire que les dossiers urgents ou les activités pour lesquelles on s’était engagé.

D’après Piers Steel, un professeur de marketing à l’université de Calgary, la proportion de personnes qui reconnaissent souffrir de procrastination a quadruplé entre 1978 et 2002, faisant de cette fâcheuse tendance parfois pathologique, le phénomène moderne par excellence.

Une fois le mot posé c’est le soulagement, ça y est je sais ce que j’ai « je procrastine ! ». Oui mais après ? Quand on y réfléchit, la procrastination n’est au final que l’arbre qui cache la forêt. Un symptôme en somme.

Saviez-vous que le 25 mars est la journée mondiale de la procrastination. Eh oui elle existe bel et bien et par crainte de remettre cet article à plus tard eh bien j’ai décidé de l’écrire…aujourd’hui ! Ça porte un nom ça ?

Plus sérieusement, certains chercheurs estiment qu’il existe un problème de temps notamment entre le temps évalué et la réalité. C’est ce que le philosophe et sociologue Jon Elster appelle la « planification illusoire » : nous pensons toujours que l’on pourra faire ce que l’on a prévu sans jamais se confronter à la réalité d’événements imprévus échappant à notre contrôle. Je rajouterai à cela une volonté de vouloir trop bien faire de telle sorte que l’on finit par fonctionner en « tout ou rien ».

Le temps, le perfectionnisme…ne sont à mon sens que les symptômes d’un évitement profond.

Manque de confiance en soi ? Peur de ne pas y arriver ? Sûrement un peu des deux. Plutôt que de risquer de ne pas y arriver le procrastineur préfère « saboter » lui-même sa réussite en la rendant impossible par toutes sortes de conditions irréalisables.

Mais celle qui nous pèse le plus c’est la procrastination qui touche à notre foi. « Demain je me lèverai  plus tôt pour prier», « je lirai le Coran plus tard »  et puis « dès que je le pourrai je me repentirai » …

Si notre Bien-aimé Prophète (paix et salut sur lui) nous a demandé de nous empresser de faire de bonnes œuvres c’est parce qu’il savait que l’Homme a un penchant pour la facilité, l’oisiveté parfois et surtout qu’il se laisse dépasser par la peur et le désespoir dans les situations les plus difficiles. Vous savez le fameux « au point où j’en suis… »

En pensant à l’espoir et à l’amour plutôt qu’à la crainte, en décidant d’affronter son égo plutôt que de le fuir, en mettant de l’ordre dans ses priorités et enfin, en se rappelant que chaque jour peut être une « deadline » alors c’est déjà un excellent début pour y arriver grâce à Dieu.

Comme le disait Sénèque, philosophe et dramaturge latin : « à force de remettre à plus tard, la vie nous dépasse ».

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