Gagner sa vie ou la perdre ?

« Que faites vous dans la vie? »

« Je me bats pour faire de mon mieux et aller au paradis, et vous ? »

Ok, je vous l’accorde, ce n’est pas la réponse que je donne mais ce n’est pas l’envie qui m’en manque !

 

Aujourd’hui je m’interroge réellement sur le sens du travail ou devrais-je dire de notre activité professionnelle dans nos vies. Quel est son but, sa place ?

Si l’on veut bien se souvenir que la fonction première du travail – et c’est à ce titre que les Grecs lui déniaient toute valeur – est de pourvoir aux nécessités matérielles, on s’aperçoit très vite qu’aujourd’hui la donne a changé !

Quand je pense « travail » je ne peux m’empêcher de penser à cette chanson d’Henri Salvador « le travail, c’est la santé ». Si vous pensiez que les paroles faisaient l’apologie de cet esclavagisme moderne, détrompez-vous, en voici un extrait pour vous faire une idée :

« Ils bossent onze mois pour les vacances
Et sont crevés quand elles commencent
Un mois plus tard, ils sont costauds
Mais faut reprendre le boulot

Maint’nant dans le plus petit village
Les gens travaillent comme des sauvages
Pour se payer tout le confort
Quand ils l’ont, eh bien, ils sont morts

Hommes d’affaires et meneurs de foule
Travaillent à en perdre la boule
Et meurent d’une maladie de cœur
C’est très rare chez les pétanqueurs ».

Je vous disais donc,  je repensais à cette chanson et toute la justesse de ses paroles.

Spécialiste de l’histoire du travail et professeur à l’Université de l’Iowa, Benjamin Hunnicutt  s’inquiète du fait que c’est le travail, et non plus la religion, qui donne aujourd’hui un sens à la vie. «On n’exerce plus une profession simplement pour gagner sa croûte, mais pour trouver son identité. Nous nous définissons par le travail.» Et c’est exactement à mon sens la raison pour laquelle la nouvelle culture d’entreprise est si inspirante mais également si insidieuse.

Comment se donner corps et âme à notre emploi sans le placer au centre de notre existence? Quelles sont nos attentes face à notre métier ? Nos limites ? Accorde-t-on trop d’importance au travail dans notre vie ?

Comme il fournit des gratifications immédiates (reconnaissance, salaire) le travail peut prendre toute la place dans notre vie, mais le prix à payer, sur le plan physique ou celui de nos relations, sera élevé à la longue

Pourtant, le travail n’ennoblit plus personne lorsqu’il devient une motivation de peur, de haine, de jalousie, lorsqu’il devient un prétexte pour adorer le dieu-argent. Dans les entreprises, on se bat pour garder son poste ou l’améliorer, quitte à nuire à celui qui est à l’autre bout de la chaîne ou dans le bureau d’en face. Nous avons perdu de vue l’essentiel de notre existence. Nous ne savons plus où est la dignité de l’homme.

Il y a beaucoup de choses à revoir, mais d’abord en nous-mêmes .Chaque être peut se poser de vraies questions : quel est le sens de ma vie ? Que fait Dieu dans ma vie lorsque je suis au travail ? Qu’est-ce qui me remplit de joie : le travail, le salaire que je reçois pour ce travail, la vie de ma famille, ou ce que je fais pour les autres ?

Est-ce une coïncidence si, en vieillissant (et devenant plus sages, espérons-le), nos réflexions tendent à vouloir nous éloigner de la frénésie de la vie banlieusarde ? Notre point de vue change et nos familles deviennent plus importantes pour nous?

Agissez-vous selon ses priorités chaque jour ? Si je demandais à vos enfants quelles priorités vous avez établies pour votre propre vie, comment répondraient-ils ?

Mais vous savez chacun se rassure avec cette petite rengaine, « Oh, je travaille pendant 10 ou 20 ans, je mets de côté ensuite je me pose et j’en profite ». C’est une façon de planifier sa vie qui omet quelques détails: Aura-t-on vraiment le temps de vivre après ? Le destin nous en donnera-t-il l’occasion ?

Quand on sait que l’on peut mourir d’un jour à l’autre pourquoi agissons nous comme si la mort ne viendra que lorsque nous serons prêts ?

Mais le comble du morbide au final c’est lorsque ce qui est censé nous permettre de mieux vivre devient l’objet de notre mort.

Le suicide au travail est devenu un défi majeur de santé publique, les chiffres sont en hausse chaque année mais en quoi cela est-il étonnant ? Pour un nombre croissant d’individus, le travail comble des besoins affectifs élémentaires, mission jadis remplie par la famille, la religion et la communauté.

«Mon travail, c’était tout ce que j’avais. Lorsque je l’ai quitté, j’ai eu l’impression que ma vie était finie.»

Ces gens ne sont pas plus « malades  » que vous et moi, Elles expriment un malaise qui en dit long sur notre société, sur nos vies …

Une seule question après ça : Gagner sa vie ou la perdre ?


Un commentaire

  1. salam

    sujet très intéressant;
    le plus délicat est de trouver le juste milieu afin d’équilibrer les efforts pour gagner les 2 vies: présente et future (surréaliste?)
    le risque de perdre cette vie peut se manifester à travers une quête assoiffée de l’avoir au nom de l’égo ou de l’ambition encore plus forts que le dieu argent (que Dieu nous accorde Sa Miséricorde)
    comment équilibrer ses jours et ses nuits afin que Dieu puisse nous accorde une lueur de Sa miséricorde, de Sa Mansuétude et de Son Amour
    que Dieu nous pardonne

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