L’homme au cœur du changement

« L’homme au cœur du changement » tel est le thème du festin spirituel et intellectuel auquel étaient invitées, samedi 20 décembre à Paris, certaines âmes qui aspirent au véritable changement, celui qui est fait par et pour l’homme, celui qui tient à commencer par rendre à l’humanité, à toute l’humanité, sa dignité et sa liberté « confisquées par ces nouvelles servitudes » du capitalisme et libéralisme faussement à visages humains et injustement émancipateurs ou fédérateurs de valeurs d’amour ou de solidarité.

Cette conférence-débat voulait rendre hommage au professeur Abdessalam Yassine pour sa lutte inconditionnelle et totale dans le souci de libérer l’homme et lui rendre sa dignité en le mettant face à ses diverses responsabilités sur terre et en lui rappelant son devenir auprès de son Seigneur.

D’abord, Yacob Mahi a mis l’accent, dans une perspective historique, sur les engagements de certains réformateurs particulièrement Sadiq Charaf pour qui « le cœur est l’artisan du changement » et Roger Garaudy qui prônait une mutation et une lutte contre « la culture du non-sens » que tentent d’imposer et de promouvoir les idéologies dominantes.

« Le souffle du changement », initié et exigé par les prophètes, doit asseoir une « citoyenneté-spirituelle », celle qui permet le dialogue, le respect, la solidarité et la synergie entre d’autres visions partagées, mais animées par d’autres convictions ou d’autres références, et qui ne cherchent qu’à rendre à l’homme sa dignité et son « droit à la différence ». La foi ne doit et ne peut être l’antonyme de l’action ; elles sont complémentaires et salutaires dans tout « projet de changement » et dans la mise en place d’une culture du « sens du devoir » envers Dieu, soi et les autres.

Ensuite, Ahmed Rahmani a essentialisé la place que doit occuper l’homme dans toute entreprise de changement, aussi bien individuel que sociétal, en rappelant que c’est l’environnement (famille, société…) qui « corrompt la prime-nature » de l’homme, celle qui le « prédispose à faire du bien », à chercher la « proximité de son Saigneur » et à s’ouvrir sur d’autres hommes et d’autres expériences humaines dans un esprit d’échanges et de partage pour le bien commun de toute l’humanité.

Enfin Monique Crinon a commencé son intervention en insistant sur le fait que « la reconnaissance de l’autre précède sa connaissance », que le récit scientifique, ou iconique, modifie de plus en plus nos rapports aux autres et à soi-même. C’est pourquoi il est devenu nécessaire de savoir « comment s’articulent les racines et les flux de nos sociétés », « comment participer effectivement et efficacement dans le monde en devenir » et d’être conscient, sans céder à la peur, de la lenteur dans laquelle se font les transitions de nos sociétés.

Ces transitions s’accompagnent d’une « remise en question de nos systèmes d’autorité », d’une « captation des subjectivités » et d’une « nostalgie » d’un monde révolu ou incapable de faire face aux nouveaux enjeux ou défis de l’humanité. Le danger, tout le danger, est le repli sur soi, l’isolement et la fuite vers le passé, ce qui assure et « facilite la domination de celui qui bouge ».

Face à des dangers ou enjeux communs, il faut des réponses communes, des responsabilités et des visions partagées. Le choix est toujours possible à condition de résister et de s’engager pour un bien commun et des valeurs universelles qui ne nient pas la diversité et les particularismes.

Le « je » ne peut être vu comme l’antithèse du « nous » qui n’est en réalité qu’un lieu où siègent plusieurs voix/voies pour donner un sens aux engagements de ce « je » et permettre à d’autres « je » d’exister sans oppression ni craintes d’une idéologie qui veut effacer la diversité au nom d’une globalisation et une uniformisation faites selon un « je » qui prend les apparences d’un pseudo « nous »

Le souffle des idées libératrices, et incitatives au changement par l’éducation, par le don de soi, par l’altruisme, par l’empathie, par la résistance, l’engagement, par l’endurance et par l’amour de toute l’humanité, du professeur Abdessalam Yassine interpelle toute conscience éveillée et soucieuse du bien-être spirituel et matériel de l’humanité.

Pour Jacob Mahahi, le penseur Abdesalam Yassine a le mérite de faire de la Seigneurie الربانية une valeur centrale dans sa lutte contre toutes les injustices sociales, politiques, économiques ou autres et des femmes un levier et un partenaire de progrès et d’émancipation des esprits et des mentalités. Leur combat est le même que celui des hommes : rendre à l’homme son humanité, sa liberté et sa dignité.

Lourd, est l’héritage que l’on doit tous de diffuser et de vulgariser dans notre cheminement personnel et nos divers engagements collectifs.

Un commentaire

  1. Excellent et bravo à vos tous pour ces efforts que je souhaite qu’ils se propagent dans toute l’Europe et le Monde, afin de notre défunt Abdessalam Yassine RAHIMAHO ALLAH puisse être connu partout et les gens goutent les fruits de sa pensée AL MINHAJ ANNABAOUI….

    Merci…..

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