L’empathie du Prophète.

« En effet, vous avez dans le Messager de Dieu un excellent modèle [à suivre], pour quiconque espère en Dieu et au Jour dernier ….», [1].

Que la paix soit sur toi ma sœur, mon frère. Nous avons eu l’occasion auparavant de discuter de la bienveillance du prophète (paix et salut de Dieu sur lui), afin de marcher sur ses pas et imprégner nos vies de son exemple (cf. l’article sur la bienveillance du prophète). Nous pouvons désormais nous intéresser à une autre de ses qualités qui en ont fait cet être exceptionnel, afin de renforcer ce modèle que chaque musulman voudrait approcher : son empathie (paix et salut de Dieu sur lui).

« Vous ne serez pas véritablement croyants tant que vous n’aimerez pas pour vos frères ce que vous aimez pour vous-mêmes », [2].

L’empathie envers l’Humain

Il n’est absolument pas habituel de rencontrer des personnes aussi compatissantes, aussi empathiques envers leurs contemporains que les prophètes de Dieu. Mais le plus clément d’entre eux, celui qui se mit au service de la veuve, de l’orphelin, du démuni et du vieillard sans soutien, fut sans conteste le prophète de l’Islam (paix et salut de Dieu sur lui). En effet il était décrit par tous comme le plus affable, le plus serviable des hommes, ne négligeant aucun effort pour rendre les gens heureux, et sauver leur âme. Il nous est rapporté ces propos de Mohamed (paix et salut de Dieu sur lui) : « Je suis, par rapport à vous, comme un homme qui a allumé un feu où sauterelles et papillons se jettent, tandis qu’il tente de les en empêcher. C’est ainsi que je vous saisis par la ceinture afin de vous éviter de vous précipiter dans le Feu, cependant, vous vous échappez de ma main », [3].

Au-delà de cette douceur pour les adultes, il comprenait plus que quiconque l’enfant et ses besoins, il aimait embrasser les petits, leur enseignait avec douceur et sagesse, et nous apprenait que ces baisers donnés aux plus jeunes sont un acte de miséricorde et d’amour approuvé par Dieu. Selon Aïcha (que Dieu l’agrée), un groupe de bédouins vint chez le Messager de Dieu (paix et salut de Dieu sur lui) et l’un d’eux lui dit, en le voyant embrasser un petit enfant : « Est-ce que vous embrassez vos enfants ? » Il répondit : « Oui ». Il rétorqua : « Nous, nous ne les embrassons jamais ». Le Messager de Dieu (paix et salut de Dieu sur lui) l’interpella alors : « Que puis-je faire pour vous, si Dieu a retiré la clémence de vos cœurs ? » [4].

Et ce modèle de compassion, tant méconnu par nos sociétés, avait une attention particulière pour les femmes, ses actes et ses paroles en attestent pour lui, par exemple lorsqu’il dit à l’un des compagnons lors d’un convoi où se trouvaient de nombreuses femmes : « Ô Anjacha ! Conduis avec douceur et sois bienveillant envers les “qawarir” (verres de cristal) »,en parlant des femmes avec douceur. Il s’était mis à leur place et voulait qu’elles ne soient pas heurtées par une conduite brusque de la caravane. Et summum de douceur et de bienveillance envers elles, il prononça ces fameuses paroles lors de son dernier sermon : « Ô peuple !  Il est vrai que vous avez certains droits à l’égard de vos femmes, mais elles aussi ont des droits sur vous […]. Traitez donc bien vos femmes et soyez doux envers elles, […]».

L’empathie jusque dans l’adversité

Son souci pour l’autre était tellement puissant et sincère qu’il consacra l’entièreté de sa vie au service de la sauvegarde des humains, souvent malgré eux. Il se mettait à la place de chacun voulant sa guidance et son bonheur éternel. Il ne baissait jamais les bras dans l’espoir de guider et rallier les gens à sa cause pour leur propre réussite. Il souhaita même la guidance de l’un de ses ennemis les plus féroces, là où la plupart des hommes n’auraient souhaité que sa perte : « Ô Dieu ! Renforce l’Islam par Omar ibn Al Khattab ou Abou Jahl ibn Hicham ! », [5]. Sachant qu’Abou Jahl n’avait qu’une obsession : la destruction de Mohamed et de tous ses compagnons, alors même qu’il avait reconnu en son âme et conscience la légitimé et la véracité du message !

Et que fit le noble messager (paix et salut de Dieu sur lui), lorsqu’il prit la Mecque en conquérant, après en avoir été chassé et avoir vu son peuple traiter ses compagnons de la pire des façons ? Voyez vous-mêmes ! Il s’adressa aux gens de la ville conquise :

« Ô habitants de la Mecque ! Que pensez-vous que je vais faire de vous aujourd’hui ?». Ils répondirent : « Du bien, car tu es un frère généreux, fils d’un frère généreux ». Le Prophète (paix et salut de Dieu sur lui) reprit : « Je vais vous dire ce que Joseph avait dit à ses frères : « Pas de récrimination contre vous aujourd’hui. Allez-vous-en, vous êtes libres » [6].

Ceci est le summum de la compassion, de la bienveillance et de l’empathie.

L’empathie envers la nature et les animaux

Le prophète (paix et salut de Dieu sur lui) a été envoyé afin de parfaire le bon comportement et la vertu comme il le dit lui-même : « J’ai été envoyé pour parachever les hautes valeurs morales » [7].

Et parmi ses excellences d’attitude on trouve sa bonté et son empathie envers les éléments de la nature en général et les animaux en particulier. Si les humains avaient pris en considération ses enseignements, nous ne subirions pas la catastrophe écologique que nous subissons en ce moment, provoquée par la main de l’homme. Parmi ses actes d’empathie envers l’ensemble de la création, nous pouvons citer :

–        Lorsque le prophète (paix et salut de Dieu sur lui) consola la souche de palmier qui lui servait pour le prêche, alors qu’il l’avait remplacée par un minbar (chaire pour le prêche du vendredi) [8].

–        Lorsqu’il ordonna aux compagnons de rendre ses petits à une mère oiseau dont ils avaient pris les oisillons [9].

–        Il enseigna que le bien que l’on fait aux animaux sera récompensé, comme le mal qu’on leur fait sera puni [10].

–        Et une multitude d’autres exemples.

La vie du prophète (paix et salut de Dieu sur lui) est truffée d’épisodes de bonté envers toute la création divine, il est un modèle parfait pour chacun de nous, inspirons-nous de cet exemple afin de forger notre personnalité et plaire au Tout-Puissant !

[1] Sourate 33, les coalisés, verset 21.

[2] Boukhari et Mouslim.

[3] Muslim, Riyad as-salihin n°163.

[4] Riyad As-Salihin, chapitre 27.

[5] Tirmidhy.

[6] Ibn Ishâq.

[7] Hakim, Bayhaqi et Boukhari.

[8] Boukhari.

[9] Abû Dâwûd.

[10] Boukhari et Mouslim.

2 commentaires

  1. Merci cher frère pour ce rappel. Que Dieu Agrée. Pour rebondir sur l’évocation qu’il est faite de la catastrophe écologique qui se produit actuellement et dont on semble prendre progressivement de plus en plus conscience, j’ai envie de poser une question: comment espérer être présent à l’autre dans son sens le plus large (Création Divine) lorsque l’on est absent à soi ?

    1. Le plus important c’est la présence à Dieu qui te ramènera à ce niveau de conscience qui te présent et à soi et aux autres. D’où l’importance du rappel à Dieu quotidien, surtout celui du plus profond de la nuit.

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