Gaza : Tragédie et Hypocrisie Mondiale

La tragédie de Gaza est et restera l’un des événements les plus sombres de l’histoire de l’humanité.

Gaza, cette petite enclave palestinienne, est devenue le symbole même de la barbarie de l’idéologie sioniste et de l’hypocrisie d’un ordre mondial sans foi ni loi.

Le monde a certes été le théâtre d’innombrables épisodes de violence extrême et de crimes contre l’humanité, mais c’est la première fois dans l’histoire moderne qu’une population assiégée depuis des décennies dans une prison à ciel ouvert est sciemment massacrée et lâchement éradiquée au vu et au su de tous avec un cynisme et une amoralité qui ont franchi de nouveaux échelons dans la barbarie et le mensonge.

Une extermination voulue par une extrême droite sioniste décomplexée, avec le soutien des grandes puissances occidentales et de quelques régimes arabes corrompus, pour terroriser la population palestinienne et parachever une œuvre coloniale initiée depuis 1948.

Les images terribles qui ne cessent de nous parvenir depuis plusieurs mois de Gaza martyrisée s’inscrivent dans cette sordide lignée de massacres indissociables de ce colonialisme sioniste et des projets d’assujettissement du peuple palestinien.

Cette tragédie conforte l’idée désespérante de tristesse qu’en dépit des innombrables avancées sociales, politiques, scientifiques, culturelles et de civilisation, la politique gardera indéfiniment en elle cette part d’immoralité que les hommes vertueux refusent et tentent depuis la nuit des temps de combattre à partir et au nom de cette partie de la morale que l’on perçoit comme universelle. Celle que l’on nomme « morale universelle, droits de l’homme, justice naturelle ou immanente ou tout simplement éthique » (1). En effet, ces événements ont mis en évidence encore une fois l’indignation sélective, le droit international à géographie variable et le double standard raciste de l’Occident dans le traitement des situations de violations des droits de l’homme et des crimes contre l’humanité.

Le sort de Gaza où la population est abandonnée à la cruauté de criminels sans foi ni loi, en comparaison avec l’invasion de l’Ukraine, a dévoilé au grand jour l’hypocrisie des États occidentaux, qui ont réagi avec force à l’agression russe mais qui ferment les yeux sur des génocides commis ailleurs.

Les États européens, qui sont censés promouvoir un modèle de civilisation basé sur le respect des droits humains, entre autres, continuent de faire preuve de deux poids, deux mesures au détriment des considérations de principe, d’éthique ou de morale.

Ils ne font qu’évaluer les rapports de force en présence et recherchent avant tout l’intérêt du pouvoir. Ainsi, tout en condamnant la Russie, ils tolèrent ou se rendent complices de graves violations commises par leurs alliés, notamment Israël.

Maintenant que ce constat est fait, un deuxième s’impose : celui de la responsabilité face au constat de la désagrégation morale et du délitement éthique d’une civilisation qui se voulait libérale, tolérante et ancrée dans des valeurs de progrès et d’humanisme.

Dans ce contexte difficile, les défenseurs d’une justice universelle et d’une dignité humaine qui ne saurait être hiérarchisée ni relativisée ne doivent plus se taire… ils doivent parler même s’ils ne sont pas entendus et exclus du débat public, voire ostracisés.

Refuser de consentir à cette fatalité qu’il n’y a rien à faire, à l’immobilité et à la soumission, et la peur doit être l’étroit chemin de crête qu’il s’agit de tracer dans un contexte d’oppression, de répression et de censure.

(1) Citation de Michel Foucault, un philosophe français très influent du 20ème siècle. Elle traite des concepts de morale universelle, de droits de l’homme et de justice naturelle, des thèmes récurrents dans ses écrits, bien qu’il les aborde souvent de manière critique, questionnant leur fondement et leur application dans la société.

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