Islam et écologie

A l’heure actuelle, l’écologie est un mot que l’on entend partout, dans tous les médias et encore davantage en période électorale. Et ce, au moment où la gestion des ressources de notre planète est plus que jamais un enjeu de survie pour les milliards d’humains qui y vivent. Malgré les alarmes de nombreux scientifiques et écologistes, la pollution continue d’augmenter.

Le mot écologie est-il un vain mot, une utopie ? Son sens comprend l’étude des relations entre l’individu et son habitat, son environnement ; mais aussi communément celui de préserver la nature.

L’Islam a affirmé la nécessité pour le croyant de prendre soin de l’environnement, que ce soit de son propre corps ou des êtres qui l’entourent.

Méditer sur les signes de la nature

Dieu nous incite, à maintes reprises à travers le Coran, à méditer sur Sa création. Ainsi, Il dit : « Certes, il y a dans la création des cieux et de la terre, et dans l’alternance des nuits et des jours, des signes pour ceux qui sont doués d’intelligence, qui, debout, assis, couchés, sur le côté, invoquent Dieu et méditent sur la création des cieux et de la terre, en disant : ‘Notre Seigneur ! Tu n’as pas créé cela en vain. Gloire à Toi !’ »[1]. Dans ces versets, on voit comment la méditation sur la création de Dieu fait partie intégrante du cheminement et de l’adoration du croyant. C’est une attitude de contemplation et de réflexion.

Voici un autre verset : « Ne considèrent-ils point comment le chameau a été créé, comment le ciel a été élevé, comment les montagnes ont été dressées, et comment la terre a été aplanie ! Rappelle ! Tu n’es là que pour rappeler ! »[2]. L’observation de la nature est une source inépuisable de découvertes, de remerciement envers notre Créateur, qui a honoré l’Homme par tant de richesses et de beauté. Ne sommes-nous pas apaisés et reconnaissants devant des scènes de la nature se déployant devant nous ? Devant un animal mettant bas son petit ? Devant un coucher de soleil ? Devant les fruits murissant dans le verger ?

« Un simple jardinier, affranchi de toute superstition peut, s’il est attentif, constater la force créatrice qui programme la graine la plus infime. Comment appréhender, dans cette sorte d’ovule insignifiant, la puissance d’un processus capable de générer des tonnes de fruits contenant des milliers de graines, dès qu’il est confié à la terre ? Il n’est pas irréaliste de dire qu’avec un grain de blé, on peut nourrir l’humanité. »[3]

La diversité de la faune et la flore est un signe de la Puissance de Dieu pour qui veut s’y attarder. Le mode de vie citadin, majoritaire à notre époque, fait oublier la dépendance de l’Homme aux ressources de la nature, et par là-même la reconnaissance que nous devons avoir vis-à-vis de notre Pourvoyeur.

La préserver

Prendre soin de la nature dans son ensemble est un devoir pour chaque croyant, à l’image du Prophète (paix et bénédictions de Dieu sur lui) qui recommandait la bientraitance envers les animaux et la nature.

Un jour le Prophète raconta cette histoire à ses compagnons : « Un homme marchait sur la route, sous une chaleur étouffante ; il vit un puits et y descendit pour étancher sa soif. Lorsqu’il en remonta, il aperçut un chien tout haletant de soif et se dit : ‘La soif de ce chien est aussi grande que l’était la mienne.’ Il redescendit alors dans le puits, remplit sa chaussure d’eau, et remonta, la tenant par les dents. Il en fit boire le chien et Dieu l’en récompensa et lui pardonna ses péchés. » On posa alors la question suivante « Ô Envoyé de Dieu, avons-nous une récompense si nous traitons bien les animaux ? ». – « Oui, répondit-il, tout bien fait à toute créature vivante est récompensé. »[4] La bienveillance et la miséricorde dont le musulman fera preuve envers chaque créature de Dieu, de la plus grande à la plus petite, seront récompensées par le Généreux.

Prendre soin de la nature englobe aussi le fait de ne pas gaspiller les ressources auxquelles nous avons accès. Dieu dit à ce sujet : « Ô fils d’Adam ! Mettez vos plus beaux habits à chaque prière ! Mangez et buvez en évitant tout excès ! Dieu n’aime pas les outranciers. [5]». De même, il est rapporté que le Prophète (paix et bénédictions de Dieu sur lui), passant près de Sa’d qui faisait ses ablutions, lui dit : « Mais quel est ce gaspillage, ô Sa’d ? » Le compagnon lui dit : « Y a-t-il du gaspillage dans les ablutions ? » Il lui répondit : « Oui, même si tu te trouves au bord d’une rivière qui coule ! »[6].

Quelle agriculture ?

Le Prophète a embrassé les paumes durcies des mains d’un paysan pour montrer aux croyants l’importance du paysan et du travail de la terre.

Selon les spécialistes, les ressources de la planète pourraient suffire à tous les êtres humains s’il y avait une répartition équitable entre tous. Aujourd’hui, l’alimentation n’est plus un dû à chaque être humain mais est devenue une valeur cotée en bourse (à l’image du prix du blé qui augmente, augmentant dans le même temps le prix du pain si nécessaire dans l’alimentation de base de beaucoup d’être humains). Le gaspillage s’ajoute à cette inégalité puisqu’un tiers de la production alimentaire mondiale serait gaspillée.

La qualité des denrées produites est moindre, notamment à cause de l’utilisation d’engrais chimiques en tout genre et de l’épuisement des sols. « Le magnifique terme de ‘nourriture’ […] a cédé la place à la ‘bouffe’ qui désigne cette matière surabondante frelatée, manipulée et polluée. Ainsi, les biens de la terre ne nous parviennent plus comme des offrandes que chaque saison nous apporte en temps et lieux les plus propices […]. »[7].

Les grandes multinationales produisent toujours plus sans pour autant nourrir tous les humains. Les moyens de production ne sont plus ceux de la petite ferme locale. En France, des initiatives voient le jour pour redonner sens à l’agriculture mesurée, comme les AMAP (Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) qui proposent des paniers de fruits et légumes chaque semaine venant de producteurs locaux. Ces associations ont pour but de favoriser l’agriculture paysanne et biologique et un lien plus direct entre producteurs et consommateurs ; ceci afin d’avoir des denrées de meilleure qualité, bonnes pour la santé, moins chères et une production locale afin de réduire la pollution des transports.


[1] Sourate La famille d’Imran, versets 190-191

[2] Sourate L’enveloppante, versets 17 à 21

[3] Pierre Rabhi, Manifeste pour la terre et l’humanisme.

[4] Rapporté par Boukhari & Muslim

[5] Sourate Les murailles, verset 31

[6] Rapporté par Ahmad, Ibn Maja

[7] Pierre Rabhi, Manifeste pour la terre et l’humanisme

 

Un commentaire

  1. Le petit Claude… a bien fait parlé de lui au profit de son clan alors que le chrono ne s’arrête pas de compter pour les autres.

    Ça s’appelle : [b]comparaitre pour paraitre.[/b]

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