Volonté et motivation

On dit souvent « quand on veut, on peut ! ». Cet adage est-il vrai ? Pourtant, parfois, on veut, mais on n’y arrive pas, pourquoi ?

Lorsque l’on parle de volonté, il faut distinguer deux volets : la motivation, c’est-à-dire les causes qui nous conduisent à agir ; et la capacité, c’est-à-dire les moyens psychologiques, physiques, matériels, qui nous permettront de réaliser l’action.

La motivation

En psychologie, la motivation se définit classiquement comme « ce qui incite les personnes à penser, à agir et à se développer »[1]. Comme chacun le ressent dans sa vie courante, plusieurs raisons nous poussent à agir. La Motivation Intrinsèque correspond au fait de faire une activité parce qu’elle est en elle-même intéressante et satisfaisante. La Motivation Extrinsèque réfère à une activité accomplie pour une raison qui est extérieure à l’activité elle-même (par exemple, pour obtenir une récompense, éviter une punition). Selon le type de motivation qui nous anime, nos réalisations seront de plus ou moins bonne qualité.

Dans la mission que Dieu nous a donnée en nous créant, c’est Son agrément que nous recherchons, qui nous pousse à agir et est donc notre motivation première à œuvrer dans cette vie. On voit donc que selon les deux types de motivation que nous avons évoqués, soit on œuvre pour l’amour de Dieu (motivation intrinsèque, actions valorisantes en elles-mêmes), soit on agit pour être récompensé de Son Paradis ou pour être préservé de l’Enfer (motivation extrinsèque). Dans l’absolu, le deuxième type de motivation ressemble plus  à « la carotte  ou le bâton »[2]. La motivation intrinsèque est valorisante pour l’individu qui fait ce qu’il aime, ce qui lui fait plaisir.

Les moyens

Il faut être conscient des moyens que nous avons à notre disposition pour réaliser nos projets qu’ils soient psychologiques, financiers ou matériels. Car de fait, avoir un projet sans avoir les moyens de le réaliser, atteindra fortement la motivation.

Parmi les moyens de garder la motivation et d’atteindre son but, il est important de fixer des objectifs mesurables, d’y aller par étapes, pas à pas. Prenons l’exemple de l’apprentissage du Coran, si je débute en me fixant un objectif trop haut, je risque de ne pas y arriver et de me décourager. Mieux vaut fixer un objectif plus bas, qu’on atteindra à coup sûr, pour nous donner ensuite plus d’entrain, cela nous encouragera à continuer et à aller jusqu’au bout de notre projet.

Attention ! Les calculs « terre à terre », nécessaires mais insuffisants, doivent être relayés. N’oublions pas l’aide ultime et décisive dans nos actions quelles qu’elles soient : celle de Dieu. Il est le Secoureur, le Généreux, le Bienveillant. Le fidèle lève alors ses mains avec humilité, pour demander à Dieu ce qu’il ne pourra obtenir sans Son Secours. Dans les moments difficiles que chacun traverse, il n’est pas rare de croiser les signes et dons de Dieu à des moments où parfois on ne s’y attend pas. Il importe de garder espoir malgré l’intensité de l’épreuve. « Une fois que tu es résolu, mets ta confiance en Dieu »[3]

Se remotiver

Les aléas de cette vie nous épuisent parfois, abaissant fortement notre motivation, notre capacité à agir. Ces périodes de baisse de régime sont normales et parfois nécessaires ; elles permettent à chacun de se recentrer, de refaire le point sur les vraies aspirations, ce que nous désirons être et devenir.

Dans l’optique du croyant, se remotiver consiste alors aussi à se recentrer sur Dieu et la recherche de Son agrément. La moindre petite action du quotidien contribuera alors, avec la bonne intention, à l’élan qui nous mène vers Dieu.

Savoir s’entourer

Le groupe est également un élément de poids sur lequel nous nous reposons, nous ressourçons quand la motivation nous manque. Les conseils et les encouragements seront les bienvenus. Il faut alors se rapprocher des frères ou sœurs en Dieu qui, pleins de miséricorde pour nous, nous soutiennent. Que chacun considère que « La parole bienveillante constitue une aumône. »[4]

Récapitulons…

Pour utiliser à bon escient notre énergie et notre motivation, il faudrait :

– clarifier en soi l’intention et le but de l’action

– s’assurer des moyens disponibles pour mener l’action

– planifier, poser des objectifs clairs et atteignables

– s’en remettre à Dieu

– s’entourer de l’aide nécessaire (pour le projet ou pour encourager)


[1] Deci, E.L., & Ryan, R.M. (2008). Favoriser la motivation optimale et la santé mentale dans les divers milieux de vie. Canadian Psychology, 49(1), 24-34.

[2] « La carotte ou le bâton » : récompense ou punition. Cette expression date de 1948. Elle fait référence à un âne qui a du mal à avancer sans motivation. Si vous lui montrez une carotte, signe de récompense, ou si vous lui donnez un coup de bâton, dans les deux cas il avancera.

[3] Sourate La famille d’Imran, v 159

[4]Selon Abou Hourayra, parole du Prophète, paix sur lui, rapportée par Boukhari et Mouslim.

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