Nouveau massacre à Rafah : Israël bombarde un camp de déplacés
Israël a « délibérément » bombardé ce dimanche un centre de réfugiés, près de Rafah, dans le sud de Gaza. Un énième massacre qui a causé la mort d’une cinquantaine de palestiniens dont des femmes et des enfants.
Un bombardement israélien à Rafah, dimanche soir, a causé la mort d’une cinquantaine de personnes et en a blessé 65 autres, selon un bilan de la Défense civile à Gaza. Le Croissant-Rouge palestinien accuse Israël d’avoir commis un « massacre » en ciblant un centre pour personnes déplacées.
Selon l’UNRWA, la frappe a touché des tentes de personnes déplacées près du siège des Nations unies, où se trouvaient de nombreux civils. L’armée israélienne affirme avoir visé « un complexe du Hamas ».
Les tentes des réfugiés en feu
Quelques heures après avoir voté un projet de loi visant à rompre les liens avec l’UNRWA et à la déclarer organisation « terroriste », Israël a « délibérément visé » le camp de personnes déplacées de Barkasat, géré par l’ONG humanitaire, au nord-ouest de Rafah.
Des centaines de milliers de civils, fuyant les combats depuis l’incursion israélienne fin octobre, s’étaient réfugiés dans cette zone. La frappe a été dévastatrice, avec des tentes en feu et des corps brûlés au sol. Lundi matin, Mohammed al-Mughayyir, un responsable de la Défense civile à Gaza, a indiqué que le bilan s’élevait à 40 morts :
« Le massacre commis par l’armée d’occupation israélienne dans les tentes de réfugiés dans le nord-ouest de la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, a fait 40 martyrs et 65 blessés »
Rendre délibérément Gaza invivable
Le ministère égyptien des Affaires étrangères a fustigé, dans un communiqué, « une nouvelle violation flagrante des dispositions du droit international humanitaire », déplorant un « événement tragique » et dénonçant le « ciblage des civils sans défense ».
Il dénonce un « ciblage des civils sans défense » et « une politique systématique visant à élargir le spectre de la mort et des destructions dans la bande de Gaza pour la rendre invivable ». Le ministère qatari des Affaires Etrangères déplore que « les bombardements vont compliquer les efforts de médiation en cours » :
« les bombardements vont compliquer les efforts de médiation en cours et entraver les efforts visant à parvenir à un accord pour un cessez-le-feu immédiat et durable dans la bande de Gaza »
La décision du CIJ sans aucun effet
L’Egypte a notamment appelé Israël à « mettre en œuvre les mesures édictées par la Cour internationale de justice (CIJ) concernant une cessation immédiate des opérations militaires » à Rafah. En effet, La plus haute juridiction de l’ONU avait ordonné vendredi à Israël de suspendre ses opérations militaires à Rafah, où étaient réunis plus de 1,5 million de réfugiés.
Malgré cette décision « non contraignante« , Israël a poursuivi intensément ces frappes samedi et dimanche. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou s’était dit dimanche « fermement opposé » à la fin de la guerre dans Gaza.