Hajj 2023 : un retour massif des pèlerins sans être record, le bilan
Après plusieurs éditions du hajj perturbées par la pandémie de la Covid-19, l’Arabie Saoudite avait annoncé en début d’année 2023 le rétablissement des quotas de pèlerins pour un retour à la normale en fanfare. Qu’en est-il ?
L’Autorité générale des statistiques d’Arabie Saoudite a annoncé la présence de 1 845 045 de musulmans venus accomplir le cinquième pilier de l’islam en 2023, soit environ un million de plus qu’en 2022. Les autorités saoudiennes ne sont néanmoins pas parvenus à accueillir autant de pèlerins que lors de la dernière année précédant la crise sanitaire. La Mecque avait alors recensé près de 2,5 millions de pèlerins en 2019.
Le contingent des zones Europe et Amériques en forte baisse
Dans le détail, 1 660 915 pèlerins (90 %) sont venus de l’étranger tandis que les 184 130 autres sont des citoyens et résidents du royaume. La répartition hommes-femmes est plutôt équilibrée : 969 694 hommes contre 875 351 femmes. Ces dernières ne sont plus obligées d’être accompagnées d’un tuteur masculin (mahram) pour faire le pèlerinage.
Sans surprise, les Asiatiques représentent le premier contingent de pèlerins en 2023 (63,5 %). Les musulmans originaires de pays arabes représentent 21 % des 1 660 915 pèlerins étrangers de la saison 2023 quand ceux des pays africains, hors pays arabes, représentent 13,4 %.
Enfin, les autorités saoudiennes ont recensé 36 521 pèlerins originaires d’Europe, des Amériques et d’Australie, soit 2,1 % du contingent. Les chiffres par nationalité ne sont jamais communiqués mais, pour ces trois zones, la tendance est à une nette baisse des quotas par rapport aux années pré-pandémiques, ce qui a d’ailleurs été fortement dénoncé ces derniers mois aux États-Unis ou encore en Grande-Bretagne.
Le chiffre des 7 000 pèlerins français à s’être rendus cette saison à La Mecque circule, mais la rédaction n’a pas été en mesure de le confirmer par des sources concordantes. Ces derniers ont dû passer par Nusuk cette année pour espérer accomplir le hajj. La plateforme en ligne, gérée par le ministère saoudien du Hajj et de la Omra, était ouverte à 67 pays. Mais à l’instar de Motawif en 2022, des couacs ont été recensés par les candidats, nombreux à se tourner vers les réseaux sociaux pour se plaindre. Il faudra attendre le retour définitif des pèlerins pour dresser un sérieux bilan de Nusuk.