Le massacre des Palestiniens : l’Occident en question

Le massacre des Palestiniens accompli par les Israéliens n’a été possible que par le soutien complice de l’Occident. Un soutien qui remet radicalement en question les valeurs humanistes prônées depuis des siècles.

À l’heure où la solidarité internationale se manifeste avec force face à diverses crises à travers le monde, la situation des Palestiniens continue de soulever des questions sur la cohérence et l’équité des réactions mondiales. Entre les sursauts d’attention médiatique et les longs silences, se dessine un tableau complexe de deux poids, deux mesures.

Pendant près de sept décennies, la Palestine a été marquée par une suite ininterrompue de tragédies, portant les stigmates de violations constantes des droits humains. Récemment, une escalade sans précédent de violence a ravagé ses terres, avec des exactions quotidiennes, des actes de torture, des tirs à bout portant et des bombardements sur les civils, perpétrés par l’armée israélienne. Ces actes de brutalité, suivant les affrontements du 7 octobre 2024 initiés par le Hamas et les brigades Izz al-Din al-Qassam, ont plongé la région dans un désespoir profond.

Le silence de la communauté internationale

Les chiffres témoignent d’une horreur indicible : 35 000 Palestiniens arrachés à la vie, sans même compter les innombrables blessés, une réalité tragique décrite par les organisations internationales des droits de l’homme et l’ONU comme un « carnage à ciel ouvert ». Cette extermination massive, particulièrement à Gaza, se déroule sous le regard d’une communauté internationale qui, malgré son engagement pour les droits humains, semble figée, muette, voire complice. En effet, des pays occidentaux tels que les États-Unis et l’Allemagne continuent d’approvisionner Israël en armements, ajoutant un poids de silence à la tragédie.

En France, la couverture médiatique où tout se vaut, tend à mettre en arrière-plan la situation critique en Palestine, lui préférant des sujets plus divertissants ou controversés. Cette sélection éditoriale, souvent en écho à la ligne politique du pays, alloue seulement quelques minutes à cette tragédie quotidienne dans les bulletins d’information, ce qui pourrait être interprété comme une stratégie visant à détourner l’attention des problématiques.

Cette approche, critiquée par Pascal Boniface, semble vouloir détourner l’attention des enjeux concernant les peuples opprimés, faisant ainsi indirectement le ‘service après-vente’ des crimes de guerre. Elle crée une bipolarité dans les débats, omettant d’apporter les nuances nécessaires à la compréhension de sujets aussi complexes, et nous contraint à prendre position, le tout dans un contexte de censure par la saturation d’informations superficielles. Cette façon de procéder atténue l’esprit du public l’urgence et la sévérité des événements se déroulant sous nos yeux, en banalisant la souffrance d’un peuple entier à une simple note périphérique de l’actualité.

La diabolisation, prélude à l’oppression

Cette indifférence, ce détournement face à l’agonie des Palestiniens, révèle une triste réalité de notre temps. Alors que nous vivons dans une ère d’hyper-communication, où chaque injustice devrait théoriquement susciter une vague d’émotion et d’action, la Palestine demeure comme une cicatrice ouverte, un appel à l’aide étouffé par le bruit incessant de l’indifférence globale. 

Face à cela, on est amené à se demander : quand la conscience collective internationale se réveillera-t-elle ? Pourquoi cette inaction face à une telle injustice ? Les vies palestiniennes sont-elles si dénuées de valeur aux yeux du monde, au point d’être traitées avec moins d’égard que celle d’animaux, comme l’a tristement suggéré un ministre israélien d’extrême droite ?

L’histoire occidentale regorge d’exemples où la diabolisation d’un peuple a servi de prélude à son oppression ou à son extermination. On peut évoquer la stigmatisation des peuples autochtones d’Amérique, qualifiés de « sauvages » par les colonisateurs européens, pour légitimer la conquête et la confiscation de leurs terres ou bien la traite négrière.

De même, les Juifs ont été l’objet de mythes et de calomnies tout au long de l’histoire européenne, culminant avec l’horreur de la Shoah au 20e siècle, où le régime nazi les a désignés comme la cause des maux de la société allemande. Plus récemment, au Rwanda, la propagande a exacerbé les tensions ethniques entre Hutus et Tutsis, aboutissant au génocide de 1994 où les Tutsis ont été dépeints comme des ennemis à exterminer. 

Dans chacun de ces cas, la déshumanisation a servi d’instrument pour justifier l’injustifiable, transformant des préjugés en politiques mortelles.

Les droits de l’homme en question

La sombre réalité de notre temps est mise à nu, non cachée dans les ombres, mais étalée sous les feux implacables des réseaux sociaux, faisant de nous, l’humanité, des témoins impuissants de cette tragédie. Cette réalité, diffusée sans relâche, enlève toute possibilité de déni au monde occidental. Devant une atrocité si écrasante qu’elle nous pousse à détourner le regard.

L’histoire gravera ces moments de douleur intense, ce moment de crise révélant la complicité directe du monde occidental, non seulement à travers un silence assourdissant et une inaction flagrante mais aussi par des actes favorisant Israël. Ces comportements signent une déchéance morale sans précédent, imprimant une tache indélébile sur le tissu de notre époque. L’Occident se trouvera confronté à la difficile tâche de convaincre les générations futures que les droits de l’homme sont universels.

L’examen historique met en lumière une réticence de la part de l’Occident à tirer pleinement parti des leçons apprises lors de précédents conflits, illustrée par les guerres et leurs conséquences néfastes en Algérie, Indochine, Irak, Libye, En Afghanistan et Bosnie, entre autres. Cette récurrence d’erreurs suggère une lacune dans l’assimilation et l’application des enseignements tirés de ces tristes expériences. Cette tendance à répéter les erreurs du passé se manifeste également dans la situation actuelle des Palestiniens, qui endurent des souffrances prolongées, soulignant ainsi une incapacité persistante à éviter les erreurs historiques dans la gestion des crises contemporaines.

Les allégations concernant la volonté de terroriser le peuple palestinien mettent en exergue une tendance à favoriser les ambitions matérielles et politiques, souvent au détriment des valeurs et principes humanistes. Cette démarche soulève des questions quant à l’intégrité éthique de certaines factions de la civilisation occidentale, qui pourrait être comparée à un ‘cookie vide’, suggérant ainsi un manque de fondement moral essentiel à une culture authentiquement ancrée dans des valeurs et principes.

L’appel retentissant de l’humanité

Il est probable que les générations actuelles et à venir perçoivent le récit des Lumières non comme une vérité inébranlable, mais plutôt comme un mythe fondateur vide de tous les sens. La nette discordance entre les idéaux autrefois proclamés et les actions à soutenir l’oppresseur dont nous témoignons aujourd’hui met en lumière les incohérences intrinsèques à ce discours. 

En définitive, la lutte pour la reconnaissance de la tragédie palestinienne transcende les simples faits pour toucher l’âme collective de l’humanité. Chaque voix qui s’élève en faveur de la justice et de l’équité tisse une fibre plus résistante dans le tissu de notre conscience commune, promettant un avenir où la compassion et la compréhension mutuelle illuminent les sombres recoins de l’injustice.

La cause palestinienne, bien plus qu’une question géopolitique, devient un appel retentissant à notre humanité partagée, nous rappelant que dans le cœur de chaque être résonne un désir profond pour la paix et la dignité. Que cette prise de conscience grandissante soit le phare qui guide les générations futures vers un horizon où l’harmonie règne, faisant écho à notre aspiration la plus intime pour un monde équitable, où chaque voix compte et chaque douleur est reconnue.

Via
https://www.mizane.info/

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