L’épreuve du savoir

Parmi les grands axes abordés dans le Coran, il y a celui des récits dont le but est avant tout de nous inciter à en tirer les sagesses et les leçons et non pas de les lire comme de simples évènements chronologiques du passé. En effet, Dieu nous dit : « Dans leurs récits il y a certes une leçon pour les gens doués d’intelligence. » (1). Par l’occasion, on va s’attarder, dans les lignes qui suivent, sur une histoire qui a été citée dans Sourate « La caverne », cette Sourate lumineuse que notre prophète (paix et salut sur lui) nous a recommandé de lire chaque Vendredi. Il s’agit de celle du prophète Moïse (paix sur lui) avec l’homme de Dieu Al Khadir, paix sur lui.

Le contexte de ce récit est que le Prophète Moïse (paix sur lui) est interrogé par une personne de son peuple à propos de la personne la plus savante sur terre. Il répond que cette personne n’est autre que lui mais se ravise juste après et demande à Dieu de lui permettre la rencontre de la personne la plus savante que lui si jamais elle existe. Dieu lui révèle par la suite l’endroit de rencontre de cette personne qui est Al khadir, paix sur lui. Ce récit coranique débute ainsi par ce périple de Moïse à la recherche d’Al Khadir, paix sur eux. Les leçons de cette histoire sont très nombreuses et profondes et on propose d’en citer ici sept enseignements :

1 – Le repentir

En effet Moïse, paix sur lui s’est rétracté immédiatement après avoir affirmé que c’était lui le plus savant sur terre. Si, ce prophète (paix sur lui) se repent, qu’en est –il de nous, simples serviteurs qui commettons des péchés visibles et invisibles ?

2 – Le lien étroit entre la patience et la Science

Quand Moïse, paix sur lui, dit : « puis-je te suivre à condition que tu m’apprennes ce que tu as appris concernant la bonne direction », Al Khadir répond : « Tu ne pourras jamais être patient avec moi. Comment endurerais-tu sur des choses que tu n’embrasses pas par ta connaissance » (2). Ainsi, la Science facilite la patience. L’inverse est tout aussi vrai. En effet, si Moïse, paix sur lui, avait patienté davantage, il aurait certainement pu découvrir beaucoup de trésors auprès d’Al Khadir, paix sur lui. Ainsi, dans notre quête de la Science, nous devons nous inscrire dans ce cercle vertueux formé par la Science et la patience.

3 – L’humilité

Moïse, paix sur lui, débute son dialogue avec Al Khadir, paix sur lui, par : « Puis-je te suivre ? ». L’image de Moïse, paix sur lui, qui est prophète et élu de Dieu mais demande avec respect et modestie à Al Khadir (paix sur lui), de l’accompagner afin d’apprendre est frappante et doit nous interpeller. Il est essentiel donc d’apprendre l’humilité et d’écraser notre ego pour chercher la Science auprès de quiconque la détient. Dieu ne nous dit-Il pas : « Et vous n’avez eu de Science que très peu » (3).

4 – Les bonnes manières avec Dieu

Dans ce récit coranique, Al Khadir, paix sur lui, rapporte les actions d’apparence mauvaise à lui-même et attribue celles du bien à Dieu. A ce propos, en parlant de son geste dans le bateau, il dit : « Pour ce qui est du bateau, il appartenait à des pauvres gens. Je voulais donc le rendre défectueux, car il y avait derrière eux un roi qui saisissait de force tout bateau » (4) mais quand il parle du mur qu’il a redressé, il dit : « Et quant au mur, il appartenait à deux garçons orphelins de la ville, et il y avait dessous un trésor à eux ; et leur père était un homme vertueux. Ton Seigneur a donc voulu que tous les deux atteignent leur maturité et qu’ils extraient leur trésor par une miséricorde de ton Seigneur » (5)

5 – La préservation de notre progéniture est garantie par notre piété

En effet, dans le verset ci-dessus, la piété du père est la raison de la préservation par Dieu du mur cachant le trésor des orphelins.  Quelle bonne nouvelle pour le croyant qui œuvre au-delà de sa piété individuelle pour changer en bien son environnement et transmettre le message de Dieu à son semblable l’Homme. Sans doute, Dieu prendra soin de sa descendance comme un dépôt précieux.

6 – La bonne pensée envers Dieu et envers les croyants

L’histoire du bateau abîmé ainsi que celle de l’enfant tué nous montre l’importance d’avoir une bonne pensée des croyants et de ne pas se précipiter dans un jugement définitif de leurs actes. Il faut plutôt commencer par leur trouver des excuses. Cette histoire nous enseigne aussi la nécessité d’avoir une bonne pensée envers Dieu qui agit dans Son royaume avec sagesse et pour le bien de Ses créatures. Bien que les évènements auxquels nous sommes confrontés présentent en apparence beaucoup de mal, nous ne devons en aucun cas critiquer le destin divin mais au contraire avoir une posture de reconnaissance et d’optimisme. A cet égard, ce que nous vivons actuellement dans notre contexte de propagation de la maladie renferme sans aucun doute beaucoup de sagesses et de messages que Dieu nous envoie. C’est à nous de chercher la clairvoyance nécessaire pour les intercepter comme il se doit.

7 – Souplesse dans l’engagement

Certes, dans ce récit, l’acte d’abîmer le bateau est un mal, mais le fait de s’abstenir de le faire aurait conduit à un mal plus grand qui est la confiscation du bateau par le roi derrière. Ainsi, nous devons constamment savoir faire preuve de souplesse dans nos actions sur le terrain sans, bien évidemment, porter atteinte aux fondements et aux principes de notre projet d’engagement.

(1)    Sourate Youssef, verset 111.

(2)    Sourate La caverne, versets 66, 67 et 68.

(3)    Sourate Le voyage nocturne, verset 85.

(4)    Sourate La caverne, verset 79.

(5)    Sourate La caverne, versets 82.

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