Place à la nouvelle année 1447 pour les musulmans, la zakat à penser

A l’occasion de l’annonce du début du Nouvel An musulman, une instance théologique musulmane insiste auprès de ses coreligionnaires en France sur l’obligation de s’acquitter de la zakat al-maal, en privilégiant un seuil d’imposition sur un autre pourtant encore très couramment pris en compte par les mosquées et organisations musulmanes.
L’année 1446 s’achève pour laisser place à 1447 dans le calendrier musulman. Le Conseil théologique musulman de France (CTMF) a annoncé, mardi 24 juin, la date à laquelle commence la nouvelle année hégirienne.

Dans sa déclaration sur le début du mois de Muharram, l’instance indique qu’en se fondant sur « les données astronomiques les plus précises », il ressort que « la conjonction (nouvelle lune) aura lieu, inchaAllah, le mercredi 25 juin 2025 à 10h32 GMT (12h32, heure de Paris) » et que « les conditions nécessaires à l’observation du croissant lunaire du mois de Muharram dans le monde seront réunies le même jour à partir de 21h59 GMT (23h59, heure de Paris) ».

De ce fait, le début de l’année 1447 est fixé au jeudi 26 juin. Le jour d’Achoura, le dixième jour de Muharram, aura, quant à lui, lui samedi 5 juillet.

Toutefois, pour nombre de partisans de l’observation visuelle du nouveau croissant lunaire, le début de l’année 1447 pourrait intervenir jeudi 26 ou vendredi 27 juin. Dans le second cas, l’Achoura aura lieu dimanche 6 juillet.

Deux seuils d’imposition légaux pour la zakat

C’est souvent cette période que les musulmans choisissent comme point de référence pour déterminer le montant de la zakat al-maal à payer, l’aumône obligatoire qui fait partie des cinq piliers de l’islam. Le montant du nissab, le seuil minimum fixé pour savoir si l’on doit ou non s’acquitter de l’impôt, est réévalué chaque année.

La plupart des instances religieuses en France aujourd’hui déterminent le seuil d’imposition à partir de la cotation de l’or, ce qui le fixe à environ 7 000 € en date du 20 juin 2025. Depuis 2023, le CTMF détermine aussi ce seuil à partir du cours de l’argent, ce qui donne un chiffre pour le nissab radicalement différent puisqu’il est évalué à 600 € en cette fin d’année hégirienne.

« Dans le but de privilégier l’intérêt des nécessiteux et de se conformer aux décisions des conseils internationaux de la jurisprudence musulmane (fiqh islamique), qui recommandent l’adoption du nissab le plus bas entre l’or et l’argent », le CTMF estime donc que le nissab de la zakat al-maal est de 600 euros pour les musulmans de France.

Pour le théologien Mohamed Najah, responsable du CTMF, le nissab basé sur la cotation de l’or va « à l’encontre de la finalité de la zakat, qui est de soutenir les pauvres et de renforcer la solidarité au sein de la communauté ». Son instance a donc choisi de retenir le nissab basé sur l’argent car « il est plus favorable aux pauvres ». « De nombreux musulmans disposent d’une épargne annuelle supérieure à ce montant (600€) et peuvent ainsi s’acquitter de la Zakât. À l’inverse, le nissab de l’or (7 000 €) exclut une grande partie des musulmans de cette obligation, car peu d’entre eux parviennent à épargner une telle somme sur une année. Cela pénalise directement les bénéficiaires de la zakat ».

Les deux seuils d’imposition étant aujourd’hui considérés comme légaux, le choix est laissé in fine aux musulmans de choisir le nissab qu’ils estiment juste, afin qu’ils s’acquittent ou non de la zakat, soit 2,5 % de leur richesse épargnée au cours d’une année, au profit des nécessiteux.

Via
saphirnews.com

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