Retour à Dieu : Méditation sur la vie et la mort

Alors que j’écris ces lignes, nous avons récemment vécu, dans la région où je vis, le départ d’une grande âme. Une fille, une sœur, une épouse, une maman s’en est allée rejoindre son Seigneur.

Âgée de seulement 35 ans, sa mort nous a profondément ébranlés. Nous avons ressenti cela comme un tremblement de terre émotionnel. La nouvelle nous a envahis d’un sentiment étrange, comme si cela n’était pas possible. Certainement la phase de déni décrite par les psychologues dans les étapes du deuil.

C’est une phase étrange où, bien que nous sachions que cela est vrai, le cerveau met du temps à comprendre et à accepter. Une sorte de brouillard duquel on émerge petit à petit.

Nous ne pouvons écrire ces lignes sans rendre hommage à cette âme exceptionnelle qui s’en est allée rejoindre son Seigneur, en laissant derrière elle des centaines de témoignages en sa faveur. Une jeune femme qui a toujours œuvré dans le bien, donnant de son temps pour des causes humanitaires, les études et la recherche de la science utile. Elle s’est investie dans une association pour aider les célibataires à se marier. Elle a également donné son temps pour sa famille, son fils, son mari, et a mis au monde son bébé avant que Dieu ne reprenne sa vie.

La tristesse est immense, et la douleur des proches ne peut se mesurer. Les larmes ont coulé par torrents, et les cœurs se sont attristés, mais nous n’avons toujours dit que ce qui plaît à Dieu : « À Lui nous appartenons et à Lui nous retournerons. »

L’apaisement s’est installé dans nos cœurs lorsque, lors de la prière funéraire, une foule immense s’est rassemblée. Les salles de classe de la mosquée ont dû être vidées pour accueillir tous les fidèles venus prier sur elle. Des centaines de femmes et d’hommes étaient présents pour honorer sa mémoire, invoquer pour elle, et soutenir sa famille dans ce moment suspendu dans le temps.

Cet apaisement s’est poursuivi lors de son enterrement et, le soir, à travers un programme spirituel auprès de sa famille. Le Coran, le rappel de Dieu, le sens de la vie et de la mort, ainsi que l’évocation par le dhikr, ont offert un peu de répit après ce séisme émotionnel.

La mort de cette belle âme est une leçon de vie pour chacun d’entre nous. Elle nous pousse à nous poser des questions et à une remise en question personnelle :

Comment souhaitons-nous que les gens parlent de nous après notre départ vers Dieu ? Quelles traces positives allons-nous laisser ? Quels engagements avons-nous pris ? Comment sommes-nous utiles aux autres ? Qu’avons-nous fait de notre vie ? Dans quel état nous trouvera la mort ?

Oui, 35 ans peuvent sembler si peu, mais Dieu, dans Sa sagesse infinie, a une raison et une volonté pour l’avoir rappelée à Lui. Une vie courte en apparence, mais bien remplie par ce que notre Seigneur attend et agrée.

À quoi cela sert-il de vivre cent ans sans avoir marqué sa génération ? À quoi bon vivre si l’on ne fait pas le bien et ne prépare pas son retour à Dieu ? Ce départ nous pousse à réfléchir et à revoir notre manière de vivre. Et cela est d’autant plus fort et émouvant lorsque nous connaissons la personne et que nous la côtoyons.

Même si le cœur est empli de tristesse, nous acceptons ce rappel divin comme une leçon pour nous tous. Nous avons l’intime conviction que Dieu aime cette âme, et de nombreux signes d’une belle fin nous le confirment. Quel privilège d’avoir été honorée de cette manière et élevée à ce rang !

Et nous, alors ?

Quel sera notre rang auprès de Dieu ? Comment sera notre départ ?

La mort est une grande leçon de vie, car elle nous incite à nous interroger et à nous réformer. Dès lors que l’on enterre un être cher, il est temps pour chacun d’entre nous de prendre un nouveau départ :

– Vivre plus intensément dans le sentier de Dieu.

– Œuvrer avec plus de dévouement.

– Penser et préparer son propre départ.

– Concourir au pardon divin.

– Faire le bien là où et quand nous le pouvons.

– Se repentir et faire un bilan de notre vie.

– Revenir à la parole de Dieu et se donner comme objectif de la mémoriser.

– S’attacher fermement aux obligations et se rapprocher de Dieu à travers les actes surérogatoires.

– Revoir nos comportements et sublimer nos caractères.

– Demander pardon à ceux que nous avons pu blesser.

– Renforcer nos liens familiaux et sociaux.

– S’engager dans des causes nobles.

La liste pourrait encore être allongée, mais l’essentiel est de prendre la mort comme un rappel, pour qu’un jour, lorsqu’arrivera notre propre départ, les rangs à la mosquée soient pleins, nos actes de bonté nombreux, notre âme apaisée et notre cœur sain et pur.

Que, lors de ce moment ultime, nous puissions entendre ces paroles divines : « Ô toi, âme apaisée ! Retourne vers ton Seigneur, satisfaite et agréée. Entre donc parmi Mes serviteurs et pénètre dans Mon Paradis.

  1. Coran : versets 27 à 30 sourate Al Fajr

3 commentaires

  1. Qu’Allah vous récompense…de ressentir une part de notre douleur…
    Cette épreuve renforce l’Amour entre les coeurs même si nous ne passons pas de temps physiquement ensemble. Les coeurs sont liés par l’Amour d’Allah.
    Il n’y a pas de mot suffisant qui puisse décrire ce que je ressens, ce que peut ressentir maman.
    Une partie de moi s’en est allée avec ma soeur.
    Aujourd’hui j’ai eu besoin de crier fort plusieurs fois son prénom comme pour prendre conscience qu’elle ne pourrait plus me répondre.
    L’épreuve est là, la décrire avec des mots…ils n’auront pas suffisamment de sens.

    Mais au dessus de cette indescriptible douleur, il y a la certitude,  » lyakin  » que nous avons été choisi par Le très Miséricordieux, et nous sommes satisfaits de Son choix.
    Allah a promis à ceux qui patientent dans l’épreuve, une récompense, Sa Satisfaction.
    Al hamdouli Llah. C’est à Allah que nous appartenons, c’est vers Lui que nous retournons.

    Dans notre difficulté, Allah nous a accompagné, IL a parsemé notre chemin ténébreux de lumières…et vos douaas étaient une lumière.
    Si vous saviez combien Allah a été miséricordieux durant notre épreuve…
    Oh Allah, je T’AIME, je T’aime, je T’aime, voilà ce que j’ai crié intérieurement en pleine tempête!

    Ma Hassania, ma Hassania, ma Hassania je t’aimais, je t’aime et je t’aimerai toujours.
    Je suis sereine te concernant car je sais qu’Allah t a réservé la meilleure des places…j’en ai l’intime conviction. Il t’a choisi. Allah pardonne à qui IL veut!

    Tu m’as honorée de tes visites, tu as entendu mes demandes, continue à venir me voir ça me fait tellement de bien. Nos âmes restent connectées, puissent elles se retrouver auprès du Très Haut pour l’Eternité.

    Priez pour qu’Allah apaise nos cœurs.
    Qu’Allah soit satisfait de vous.
    Chadia, avec toute ma gratitude.

    1. Merci Chadia pour ce magnifique message.

      Qu’Allah le Tout-Aimant, le Tout-Misericordieux vous enveloppe de Son amour, de Son soutien et de Sa paix.

      Merci de nous donner une grande leçon de foi, de force, de certitude en Dieu.

  2. Salam Aleykoum,
    nous appartenons tous à Dieu,et nous retournons à lui.
    QuAllah azawajel lui accorde le plus haut degré du paradis,qu il soulage votre souffrance .amin
    Magnifique témoignage et preuve d amour et de sincérité.

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