Récit du peuple de Madyan

Il y a dans le Coran de nombreux récits qui nous enseignent des leçons intemporelles sur la vie et la foi. L’histoire du peuple de Madyan en est un exemple frappant.

Ce récit relate l’histoire du Prophète Chuaib (paix sur lui), envoyé pour guider les gens de Madyan sur la voie de la vérité et de la justice.

Bien que cette histoire se soit déroulée il y a des siècles, ses enseignements sont toujours pertinents aujourd’hui. Nous vivons dans une société où l’injustice et l’égoïsme sont malheureusement encore beaucoup trop courants. Ces récits nous aident à nous rappeler et à faire face aux défis de la vie moderne.

Le peuple de Madyan

Madyan était une ville située dans le nord-ouest de l’Arabie, dans une région connue sous le nom de Hijaz. Selon certaines sources, il s’agissait d’une ville caravanière importante sur la route entre la Syrie et le Yémen. Les Madyanites sont une tribu qui a donné son nom à la ville de Madyan, descendants de Madyan, fils de Madyân, fils d’Abraham (paix sur lui).

Les habitants de Madyan vivaient d’élevage, de commerce et de l’agriculture.

Au moment où le Prophète Chuaib a été envoyé, les gens de cette ville avaient sombré dans l’injustice, le banditisme, ignorant leurs devoirs envers Dieu et leurs prochains. Le Prophète Chuaib (paix sur lui) était chargé de leur rappeler les valeurs de la vérité et de la justice, les exhortant à changer leur mode de vie et à se repentir avant qu’il ne soit trop tard.

L’appel de Chuaib (paix sur lui) et la désobéissance de son peuple

Chuaib (paix sur lui) était un prophète envoyé par Dieu juste après le Prophète Lot (paix sur lui) pour enseigner aux gens la bonne conduite et la moralité. Il est décrit comme un homme sage et juste, vertueux. Dans la Bible, il y est mentionné par le prénom Jéthro. Chuaib (paix sur lui) a eu la mission de rappeler aux gens de Madyan l’importance de se détourner des mauvaises actions, et de suivre les commandements de Dieu. Il les a exhortés à traiter les pauvres et les nécessiteux avec compassion et générosité.

« Et aux Madyan, leur frère Chu’ayb: « Ô mon peuple, dit-il, adorez Dieu. Pour vous, pas d’autre divinité que Lui. Une preuve vous est venue de votre Seigneur. Donnez donc la pleine mesure et le poids et ne donnez pas aux gens moins que ce qui leur est dû. Et ne commettez pas de la corruption sur la terre après sa réforme. Ce sera mieux pour vous si vous êtes croyants. »

« Et ne vous placez pas sur tout chemin, menaçant, empêchant du sentier de Dieu celui qui croit en Lui et cherchant à rendre ce sentier tortueux. Rappelez-vous quand vous étiez peu nombreux et qu’Il vous a multipliés en grand nombre. Et regardez ce qui est advenu aux fauteurs de désordre. Si une partie d’entre vous a cru au message avec lequel j’ai été envoyé, et qu’une partie n’a pas cru, patientez donc jusqu’à ce que Dieu juge parmi nous car Il est le Meilleur des juges. »  (1)

Malgré les nombreux bienfaits qu’ils ont eus de Dieu, le peuple de Madyan a réagi avec hostilité et rejeté son message refusant de changer leur mode de vie et de se repentir de leurs mauvaises actions. Les notables allèrent jusqu’à accuser Chuaib (paix sur lui) de semer la discorde et de chercher à perturber l’ordre social établi. Plus grave encore, ils ont menacé de l’exiler de la ville ou même de le lapider s’il continuait à prêcher.

« Les notables de son peuple qui s’enflaient d’orgueil, dirent : « Nous t’expulserons certes de notre cité, Ô Chuaib, toi et ceux qui ont cru avec toi. Ou que vous reveniez à notre religion. » -Il dit : « Est-ce même quand cela nous répugne ? »

« Et les notables de son peuple qui ne croyaient pas, dirent : « Si vous suivez Chu’ayb, vous serez assurément perdants. » (2)

« Ils dirent : “Ô Chuaib, nous ne comprenons pas grand-chose à ce que tu di s; et vraiment nous te considérons comme faible parmi nous. Si ce n’est ton clan, nous t’aurions certainement lapidé. Et rien ne nous empêche de t’atteindre” » (3)

Malgré cela, le Prophète Chuaib est resté fidèle à sa mission et a continué à enseigner la vérité à tous ceux qui voulaient l’entendre. Sa détermination et son engagement face à autant de difficultés, de résistance et de mépris sont exemplaires et inspirants.

« Ô mon peuple, que votre répugnance et votre hostilité à mon égard ne vous entraînent pas à encourir les mêmes châtiments qui atteignirent le peuple de Noé, le peuple de Hud, ou le peuple de Salih et (l’exemple du) peuple de Lot n’est pas éloigné de vous. Et implorez le pardon de votre Seigneur et repentez-vous à Lui. Mon Seigneur est vraiment Miséricordieux et plein d’amour ». (4)

Le décret de Dieu finit par arriver : un violent tremblement de terre secoua la ville détruisant tout sur son passage. Cette colère divine vint comme un rappel puissant de la justice divine, qui frappe ceux qui s’opposent à la volonté du Tout-Puissant et qui violent les valeurs de la moralité et de la droiture.

« Alors le tremblement (de terre) les saisit ; et les voilà étendus, gisant dans leurs demeures. Ceux qui traitaient Chuaib de menteur (disparurent) comme s’ils n’y avaient jamais vécu. Ceux qui traitaient Chuaib de menteur furent eux les perdants. » (5)

« Lorsque vint Notre ordre, Nous sauvâmes, par une miséricorde de Notre part, Chuaib et ceux qui avaient cru avec lui. Et le Cri terrible saisit les injustes, et ils gisèrent dans leurs demeures, comme s’ils n’y avaient jamais prospéré. Que les Madyan s’éloignent comme les Tamud se sont éloignés. » (6)

S’inspirer du Prophète Chuaib pour les défis de notre temps

Le récit du peuple de Madyan est riche en enseignements. Cette histoire nous rappelle que la justice est un pilier central de notre foi mais aussi que les avertissements divins doivent être pris au sérieux. La patience et la persévérance de Chuaib (paix sur lui) nous rappellent l’importance de ces vertus et nous donnent le courage de faire face aux difficultés de notre temps.

Un parallèle possible entre la mission de Chuaib (paix sur lui) et le rôle du musulman aujourd’hui est le rappel de l’importance de la justice et de la compassion. Tout comme Chuaib (paix sur lui) a rappelé aux gens de Madyan l’importance de traiter les pauvres et les nécessiteux avec compassion et générosité, aujourd’hui nous avons à notre tour le devoir de défendre les droits des plus vulnérables dans la société. Cela implique d’œuvrer pour mettre fin à la pauvreté, l’injustice et l’oppression, de proposer des initiatives en cohérence avec nos valeurs et de promouvoir une société plus équitable. En servant d’exemple pour les autres, en appelant au bien, nous aspirons à continuer la mission de ce noble Prophète.

En ce mois particulier de Rappel et de Pardon, nous sommes tous invités à agir pour défendre les belles valeurs de l’islam avec miséricorde (Rahma) et à travailler, avec bienfaisance (Ihsan), ensemble pour créer un monde meilleur.

  1. Sourate 7, versets 85-87
  2. Sourate 7, verset 90
  3. Sourate 11, verset 91
  4. Sourate 11, versets 89-90
  5. Sourate 7, versets 91-92
  6. Sourate 11, versets 94-95

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