Les grands lecteurs du Coran : l’imam Ibnou Kathir

Le Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, a dit : « On dira au lecteur assidu du Coran (Le Jour du Jugement) : « Lis et élève-toi ! Récite clairement comme tu le faisais dans le bas-monde, car ta demeure te sera fixée au dernier verset que tu liras. » (1)

Le Coran est donc un compagnon. Il nous tient compagnie quand on est seuls, il nous égaie lorsqu’on est tristes, il nous calme si on est agités, il nous apaise si on est inquiets et nous guérit si on est souffrants.

Le mot « Sahiba » renvoie au sens de : accompagner, côtoyer intimement, avoir un lien solide… il peut aussi renvoyer au sens de protéger et de préserver.

Cette belle compagnie s’acquiert certes, mais se transmet aussi de cœur en cœur. C’est ainsi que certains élèves disent à leurs professeurs : « vous nous avez transmis l’amour du Coran ».

Le Prophète, paix et salut sur lui, a laissé le Coran en héritage à sa communauté, et l’a aidée en lui laissant aussi ce lien précieux qui la lie à la Parole divine ; dès la première génération, les musulmans ont pris conscience de cette responsabilité et se sont attelés à l’honorer et à la faire perdurer.

Le Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, a lu et écouté des compagnons réciter le Coran de différentes manières et avec différents accents. Ainsi durant la dernière compilation du Coran, du temps du troisième Calife Othman (que Dieu l’agrée), plusieurs manuscrits du Coran, engobant les différentes lectures, furent élaborés et envoyés aux différentes contrées.

C’est ainsi que le compagnon Abdullah Ibn Sa’ib (que Dieu l’agrée) fut envoyé à la Mecque avec une version écrite pour y enseigner le Coran, car la transmission du Coran de cœur à cœur était une tradition (sunna) suivie.

Il y trouva toute une communauté avide de savoir et soucieuse d’appartenir à la famille du Coran.

Un homme, touché par la grâce divine, se distingua par sa piété, sa rigueur et son dévouement à la Parole divine : Abdullah Ibnou Kathir (que Dieu l’agrée), originaire de Perse, mais né à la Mecque en l’an 45 du calendrier musulman. Son père fut envoyé par Khosro à la péninsule arabique pour contrer l’armée romaine envahissante.

C’est ainsi que le destin de cet homme fut guidé vers l’islam. Il est un tabi’i (générations après les compagnons), et était au service de ‘Alqama ibn ‘Amr Al Kinaani. On le surnommait Addaari de sa profession qui était la vente de parfums.

Le hadith du Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui : « Dieu élèvera par ce Livre certaines personnes et en rabaissera d’autres. » (2), est concrétisé en cette noble personne.  Échappé d’un monde hostile au monothéisme, il naquit dans un monde illuminé par la présence du Prophète (paix et salut sur lui). D’un statut social très humble, il devint la référence de Coran à la Mecque.

Qui est l’Imam Ibn Kathir ?

Il était grand de taille, de couleur de peau foncée avec des yeux clairs.  Il avait une barbe blanche qu’il teignait parfois au henné.

Il dégageait du respect, de l’apaisement et de la quiétude.

Ibn Kathir (que Dieu l’agrée) était sans conteste l’imam des gens de la Mecque : il avait gagné leur respect et leur reconnaissance et avait une excellente maîtrise de la langue arabe.

Il avait grandi à la Mecque et avait donc côtoyé de grands noms de compagnons, comme Abdullah ibn Azzubayr, Abou Ayoub Al-Ansari et Anass ibn Malik (que Dieu les agrée).

Ses maîtres et transmetteurs

Il a pris sa lecture de Abdullah ibn Abi-Sâib Al Makhzoumi, de Mujahid ibn Jabr et de Dirbas servant de Ibn Abbas.

De grands noms dans le domaine des « lectures » ont récité à notre Imam. Nous pouvons citer, entre autres : Abou ‘Amr ibn al-’Alae qui aura lui-même une grande lecture, ou Issa ibn Omar qui était un lecteur de Koufa après Hamza, ou encore Alkhalil Al-Farahidi le grammairien notoire…

Les deux lecteurs qui ont transmis la lecture de Ibn Kathir sont Al-Bazzi et Qunbul.

L’Imam Chafi’i ayant loué la lecture d’Ibn Kathir et ayant récité à un de ses élèves disait : « notre lecture est celle d’Ibn Kathir, c’est aussi elle que j’ai trouvée chez les Mecquois ».

Ibnou Kathir vécut 75 ans en compagnie de la Parole divine, le Coran lui ouvrit les portes de la société mecquoise et l’honora en lui associant son nom. Il a rejoint son Seigneur en l’an 120 de l’Hégire, accompagné de son Coran auquel il était intimement lié. Que Dieu l’agrée et lui fasse miséricorde.

Conclusion 

Quinze siècles plus tard, les musulmans sont tout aussi attachés à la mémorisation du saint Coran et à sa transmission. Chacun voulant quitter ce bas-monde accompagné du meilleur compagnon, le Coran.

Et toi ? As-tu un lien étroit avec le Coran ?

Aimerais-tu être un maillon de lumière dans une chaîne transcendant le temps ?

(1)   Hadith rapporté par Abou Dawud et Tirmidhi

(2)   Hadith rapporté par Mouslim

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