Un Voyage Intime à travers l’Islam, l’Amour et l’Enseignement d’Abdessalam Yassine

J’ai embrassé l’Islam quand j’avais 20 ans. J’étais alors étudiante dans le Sud de la France et j’étais loin de ma famille. Ce fut une renaissance et une expérience vertigineuse et bouleversante. Je me sentais comme dans un cocon, entourée de ceux qui m’ont accompagnée dans cette étape de ma vie. 

Puis je suis revenue chez moi, dans ma région et dans ma famille. J’ai quitté le cocon protecteur et j’ai dû faire face à l’incompréhension et aux craintes que mon choix suscitait dans mon entourage. Lorsque je me suis mariée, les tensions avec ma famille se sont progressivement tassées.

Mais je ne retrouvais pas la saveur ni l’intensité des premiers instants de ma conversion. Tant de chemins différents et une telle profusion de récits, d’interprétations, de « visions » s’offraient à moi que j’avais l’impression d’être au seuil d’une forêt dense et profonde. Je me reconnaissais complètement en ce compagnon qui est allé voir le Prophète bien-aimé (paix sur lui), lui disant : « Les enseignements de l’Islam sont si nombreux, à quoi me rattacher ? Que ta langue soit constamment humidifiée par la mention de Dieu », lui répondit le messager, que la paix et la miséricorde divines l’enveloppent. 

Ma fille est née et cette naissance a « coïncidé » avec la rencontre d’une sœur « mère-veilleuse », Malika, qui nous a prises par la main, moi et d’autres sœurs et nous a conviées dans ces jardins du Paradis sur Terre que nous a décrits notre bien-aimé Prophète. Elle nous a offert son amour, a été une enseignante et un modèle et a ravivé en moi cette flamme qui vivotait. 

À travers son exemple, elle a su tisser entre moi et mes sœurs et frères des liens d’amour et de fraternité extrêmement forts. Elle nous a fait goûter aux assises de foi, aux veillées nocturnes, aux retraites spirituelles et à l’amour en Dieu, ce ciment qui soude les cœurs des croyants et des croyantes et peut accomplir des miracles. 

J’ai découvert avec le temps qu’un homme était derrière tout cela et l’avait elle-même inspirée : Abdessalam Yassine, puisse Dieu le couvrir et l’inonder de Sa miséricorde infinie. C’est cet homme qui, en ravivant l’héritage et la voie prophétiques, m’avait offert de renaître à nouveau, de retrouver de la profondeur dans ma spiritualité. Il m’avait offert une boussole pour me frayer un chemin au cœur de cette forêt si dense, en confiance et entourée de compagnons de route, par la grâce de Dieu. 

Ma rencontre avec les sœurs « Za’irat » -littéralement, les « Visiteuses »-, dont sa fille Nadia, fut une autre rencontre bouleversante. La profondeur de leur réflexion, leur clairvoyance, leur lumière et leur bienveillance m’ont permis d’aller à la rencontre de la Femme musulmane, dans toute sa splendeur : Celles qui nous ont précédées, qu’elles soient Mères des croyants, compagnonnes, élues ou saintes, dont elles étaient les dignes héritières, et Celle qui sommeille en chacune de nous et qui ne demande qu’à se révéler. 

Elles étaient les élèves d’Abdessalam Yassine et l’on devinait à travers la grandeur, la noblesse, l’exemplarité de ces femmes, celles de leur enseignant et éducateur. Ce sont elles qui m’ont amenée chez lui. J’attendais et appréhendais à la fois la rencontre avec cet homme extra-ordinaire. Je craignais qu’il ne lise en moi, qu’il ne devine mon cœur et c’est exactement ce qu’il a fait. Et il l’a fait avec une grande bonté et bienveillance. 

Sa rencontre a été révélatrice et m’a apporté beaucoup de paix. Elle m’a réconciliée, avant tout avec moi-même, mais aussi avec mon entourage et m’a permis de vivre ma foi de manière beaucoup plus apaisée et sereine. Cet homme nous invitait essentiellement à aimer pour l’amour de Dieu. Il est certes un homme de Dieu. 

Il a mis à notre portée, incarné, humanisé le modèle prophétique. Il nous a appris à aimer notre Prophète et messager (paix et salut sur lui), et nos sœurs et frères en quête de l’Amour ultime, celui de notre Seigneur. Puisse-t-Il lui accorder la compagnie de Son bien-aimé et Sa douce Proximité.