Le Jour de l’Eïd Adha : Rites et célébration

Les rituels du pèlerinage s’expriment à travers une multitude d’images et de symboles. Chaque acte de dévotion porte en lui une signification spécifique, revêtant des nuances et des teintes précises dans le monde visible, tout en offrant une essence particulière dans le monde invisible. Dans cette série intitulée « Le Pèlerinage : Symboles et Secrets », nous explorerons les symboles et les mystères du pèlerinage, en méditant sur ces aspects pour bénéficier pleinement des effluves de la Miséricorde divine. Préparez-vous pour un voyage fascinant à travers l’histoire du pèlerinage à La Mecque, de ses origines à nos jours !

Jamarates : Lapidation des stèles

Après avoir passé la nuit à Muzdalifa, les pèlerins poursuivent leur parcours avec la lapidation des stèles, appelées Jamarates. C’est un autre rite obligatoire et qui fait partie des dernières étapes du Hajj.

Lors de cette halte, les pèlerins lancent les fameux cailloux ramassés à Mouzdalifa vers 3 « stèles », dans un lieu proche de Mina. Elles ressemblent à de grandes colonnes et sont de tailles différentes. Symboliquement, elles représentent le Diable, plus précisément les 3 endroits où il sʼest manifesté à Abraham, paix et salut sur lui. À plusieurs reprises, Satan lui serait apparu pour le détourner de Dieu et de la difficile épreuve du sacrifice dʼIsmaël. Ayant sincèrement accepté lʼordre divin, Ahraham lʼa chassé avec plusieurs pierres pour lʼéloigner de son chemin.

Ainsi, par extension, pendant cette étape, les pèlerins imitent ce geste symboliquement et jettent 7 pierres dans chacune des stèles. Ils témoignent ainsi de leur allégeance à Dieu, rejetant les tentations du Diable et les mauvais penchants de l’égo.

Ce rite se passe sur plusieurs journées, et notamment le jour de lʼEid Adha. Cʼest un temps d’effort pour les pèlerins au Hajj, mais pour tous les autres musulmans du monde entier, cʼest un grand jour de fête. Tous commémorent lʼhistoire subtile du sacrifice dʼAbraham.

Jour de sacrifice du mouton

Un peu d’histoire : Abraham, qui était déjà prophète, s’est vu en rêve en train d’immoler son fils Ismaël. L’histoire nous raconte qu’il a accepté avec humilité l’ordre de Son Seigneur. À la fin, Ismaël est sauvé et remplacé par un mouton. C’est cette force de la foi, dans un moment d’épreuve extrême, qui est célébrée tous les ans, par les musulmans du monde entier lors de l’Eïd Adha. Abraham était prêt à tout sacrifier sur cette terre, même ce qu’il avait de plus cher à ses yeux, par obéissance et amour de Dieu. Il en est de même pour le petit Ismaël, qui dans sa sagesse, s’était entièrement remis à Son Créateur. Il savait que même s’il ne comprenait pas tout, il devait faire confiance à Dieu et que d’une manière ou d’une autre, tout finirait par s’arranger.

Vers la fin du Hajj, les pèlerins sacrifient un mouton pour lʼoffrir aux plus démunis, afin de marcher sur les pas dʼAbraham.

Cet acte de profonde générosité et de partage est une façon dʼêtre reconnaissant à Dieu pour tout ce quʼIl nous donne au quotidien.

Se raser la tête

Ensuite, vient le moment de se couper les cheveux ! Cʼest une étape importante et très symbolique qui marque la fin de l’état d’Ihram des pèlerins. Les hommes sont invités à se raser la tête et les femmes à raccourcir leur chevelure (en coupant une petite mèche par exemple).

Une nouvelle naissance

Se couper les cheveux, comme le fait dʼimmoler un mouton sont deux pratiques que les musulmans font lors de la ‘Aqiqa, la fête qui célèbre la naissance du bébé.

Ainsi, accomplir le Hajj, cʼest renouer avec une certaine forme de pureté, revenir au point de départ, à son état originel et au début de sa vie.

Tous les péchés sont pardonnés par Dieu lorsque lʼon revient du pèlerinage. Cʼest donc un renouveau plein dʼespoir, tourné vers une vie plus spirituelle et au service du Bien.

Extrait du livre « Le pèlerinage » de Amel Ayan