Suis-je empathique avec mes enfants ?

Bon nombre de parents disent ne pas arriver à canaliser l’énergie de leur « tête brune ». Et oui, élever ses enfants dans la sérénité et le calme n’est pas toujours chose facile, et la cellule familiale peut se retrouver embarquée dans d’étroites impasses de communication où la patience de chacun est mise à rude épreuve.

 

Une maman témoigne « Mon fils éclate de colère pour un oui ou pour un non; j’ai beau lui parler, lui expliquer pourquoi je lui refuse son n-ième biscuit, rien à faire, il hurle, claque les portes et se fiche pas mal de ce que je peux lui dire. C’est frustrant, j’ai l’impression de perdre mon autorité »

Une autre dit « Ma fille est capricieuse, elle est sans cesse en pleurs. Il lui arrive de mordre ses frères et sœurs. C’est terrible, je ne m’en sors pas. Pourtant, à la maison, tout le monde lui dit que mordre, c’est interdit. J’en suis même venue à mettre la fessée, attitude que j’ai toujours détestée dans ma propre éducation. Vous ne pouvez pas savoir à quel point je me sens coupable; je reproduis ce que j’ai subi. »

A l’écoute de ces vécus, une question fait surface : et si le morceau de puzzle manquant se nommait « empathie » ?

Ce savoir-être sortirait bien des foyers de situations délicates où cris et larmes s’entremêlent pour devenir un fond sonore quotidien dont tout le monde se passerait bien !

Dur à croire, mais lorsque votre enfant vous met à bout, c’est justement le moment où il a le plus besoin de vous. Et c’est à ces moments que l’empathie devient un outil précieux. Elle est en fait, un début de réponse à votre enfant en pleurs.

Elémentaire mon cher Watson ? Pas tellement; l’apprentissage de l’empathie est un travail de fond, qui s’inscrit dans une démarche d’écoute de ce qui se passe en soi et en l’Autre face à nous.

Lorsque votre enfant pique ses colères, mord, se roule par terre, il est peut-être en train de vous dire : « maman, quand tu me refuses mon biscuit, c’est dur pour moi, mon cerveau est en folie, aide moi ». C’est donc à vous de mettre les mots derrière les émotions que vit votre enfant. Et il se peut que lui-même n’ait aucune idée de ce qu’est la tristesse ou la colère tant que vous n’y avez pas mis les mots.

Ces mots, ils sont aussi précieux qu’utiles. D’abord, pour que votre enfant se dissocie de son émotion. Une vérité absolue; gardez là à l’esprit; la personnalité de votre enfant ne peut être réduite à l’émotion qui le traverse. Ainsi, il peut être en colère, mais n’est jamais colérique. Il a le droit d’être triste sans pour autant être capricieux. Il a le droit d’exprimer ses avis, sans pour autant être un enfant gâté. Alors, gare aux étiquettes ! Elles affectent inévitablement la personnalité de votre enfant, peuvent lui causer des problèmes d’estime de lui-même, et ne se décollent, que bien plus tard, laissant derrière elles des marques parfois indélébiles.

Soyez donc un miroir émotionnel authentique, bienveillant et fiable pour lui.

Ainsi, pour capter son attention, lorsqu’il boude ou se met en colère, mettez-vous à sa hauteur de façon à le voir face à vous, en tête à tête. Commencez par dire simplement ce que vous observez en lui « Je vois que tu n’es pas content. Je vois que tu es triste maintenant. Je te sens en colère. Je te vois très excité ». Sachez que ces mots simples, banals, accessibles, lui permettront de prendre conscience de ce qui se passe en lui. Sachez aussi que votre rôle est de connecter l’enfant à ses émotions, étape indispensable dans la construction de sa personnalité et de son autonomie.

Une fois les mots posés, proposez à votre enfant des solutions pour se calmer : « De quoi as-tu besoin pour aller mieux ? Tu veux aller marcher un peu ? Tu veux un câlin ? ». En tant que mère ou père, vous êtes le réceptacle privilégié de ses émotions, l’interlocuteur de confiance vers qui il peut se pencher et s’exprimer librement. Accueillez donc généreusement son ressenti.

Lorsque l’émotion est passée, c’est le moment du « contrat de bonne conduite ». C’est le moment pour vous de rappeler les règles, d’admettre que ce soit difficile pour lui mais que vous l’accompagnez pour qu’il les intègre progressivement.

Vous pourrez ainsi lui rappeler « Pour le gouter, maman donne deux biscuits, c’est la règle, tu comprends ?». Lorsque vous énoncez les règles, veillez à les formuler positivement, pour que l’enfant ressente l’intention positive de ce contrat, la bienveillance et la sécurité qu’il porte, et ne soit surtout pas perçu comme une contrainte, une non-liberté de plus.

Ce contrat permet à votre enfant de s’épanouir dans la confiance ; vos messages doivent toujours le rappeler. Ainsi, préférez dire « pour le gouter, ce sera deux biscuits », plutôt que « pour le gouter, tu n’auras pas plus de deux biscuits ». Bannissez donc la négation car elle aura tendance à renforcer l’opposition entre vous et lui, au risque de créer une lutte de pouvoir dans votre foyer.

Et petit à petit, ce partenariat émotionnel fiable vous ouvrira les portes vers une relation authentique et solide avec cet être qui fait et fera votre honneur et votre bonheur dans l’ici-bas et dans la vie dernière.

 

Source : http://www.ahlymagazine.com/parents-empathique-avec-enfants/

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