« A chaque Pèlerinage mon cœur brûle »

Accomplir le Pèlerinage est le rêve de millions de musulmans à travers le monde. Chaque année des millions font partie des heureux élus. Pour certains, ce voyage est l’aboutissement de longues années d’invocation, d’espoir, de patience, de pleurs et parfois d’économie.

Si voyager pour quelques-uns, prendre l’avion ou tout autre moyen de locomotion est chose aisée tant sur le plan matériel que physique, il en est tout autrement pour ceux qui souffrent à travers le monde de manque de santé mais surtout de moyens pour accomplir ce rêve. « Le Pèlerinage n’est pas obligatoire pour ces gens là » diront les légalistes, « le désir est trop grand » répondront les connaisseurs.

Parfois la frontière qui sépare le pèlerin d’un autre est aussi vaste que celle entre cieux et terre. Ce qui distingue les pèlerins les uns des autres dans l’accomplissement de cette adoration est le désir qui les anime avant, pendant et après ce voyage. Ce désir entraine alors toutes les autres vertus de la Foi à se manifester au grand jour et ne laisse aucune place à la routine. Chaque heure et chaque minute deviennent des stations d’adoration pendant lesquelles le futur pèlerin exprime son désir ardent de fouler humblement la terre du Prophète, paix et salut de Dieu sur lui.

Cette longue attente qui, pour certains se compte en années, est salvatrice spirituellement car elle ne laisse point de place pendant cette adoration aux futilités. Le pèlerin estime ce voyage à sa juste valeur ou pour le moins s’en approche. Bien sûr l’obligation du pèlerinage est une obligation de l’immédiat pour ceux qui en remplissent les conditions comme le déduisent les savants de la jurisprudence, mais pour une grande partie des gens, il faudra des années avant de réunir toutes les conditions. Pendant ce temps leur intention travaille à plein régime, se purifie, s’approfondie, se globalise et teinte le cœur d’un amour particulier envers tout ce qui touche de près ou de loin à ce pilier. Ce sont des pèlerins particuliers qui sont entrés en état de sacralité spirituelle des années à l’avance et se préparent chaque jour pour ce moment extraordinaire. Il leur arrive souvent de voir dans leur sommeil des nouvelles qui les aident à supporter la longue attente, des nouvelles qui ne font que confirmer l’invitation inéluctable du Miséricordieux: « Vous entrerez, en toute sécurité, par la volonté de Dieu, dans la Mosquée Sacrée, tête rasée ou cheveux taillés courts, et à l’abri de toute crainte.»(1)

Notre Prophète Bien-aimé, paix et salut de Dieu sur lui, a mis en garde sa communauté contre la tentation de délaisser le Pèlerinage. Il dit : « Profiter pleinement de cette Demeure (Kaaba) car elle a été détruite par deux fois et elle sera élevée à la troisième »(2).

Toute personne ayant Foi et qui visite ces lieux, restera à jamais marquée dans son cœur et son âme par le désir d’y retourner. Cette Demeure est un véritable aimant spirituel qui attire les âmes saines de tous horizons, toutes origines répondant à un irrésistible appel : « Et fais aux gens une annonce pour le Hajj. Ils viendront vers toi, à pied, et aussi sur toute monture, venant de tout chemin éloigné »(3).

Ce n’est pas l’Amour de la terre qui a envahi les cœurs des gens de la connaissance mais l’Amour de ceux qui ont habité cette terre. L’âme du pèlerin averti, entre en harmonie spirituelle avec les âmes des Prophètes et des Messagers qui ont teinté de bénédiction ces lieux par leur passage physique dans le passé et par la présence de leurs nobles âmes en tous temps et cela jusqu’à la fin des temps.

Ceux que Dieu a comblé de Ses biens et qui négligent l’accomplissement de ce voyage se privent d’un immense bienfait. « Un serviteur auquel j’ai octroyé une santé physique et une aisance matérielle qui laisse passer cinq années sans Me rendre visite est un serviteur privé »(4) Cette remontrance divine s’adresse à celui qui a déjà effectué le Pèlerinage obligatoire, qu’en est-il alors pour celui qui ne veut même pas s’y rendre alors qu’il remplit les conditions d’obligation ?

Ibn Al Jouzi dit « J’éprouvais un grand désir de visiter la Mecque bien longtemps avant la période du Pèlerinage, j’ai alors remédié à cette douleur par un voyage sur ces lieux mais à mon retour, ce désir n’a fait que croître, j’ai alors compris que les nombreuses visites ne faisaient qu’accentuer l’ardeur de ce Désir. Mais quand j’ai compris que le temps ne me permettait pas d’assouvir ce désir j’y ai remédié par la constance dans le souvenir de Mon Bien-Aimé ».


1- Sourate Al Fath : 27
2- Hadith authentique rapporté par Al Hakim
3- Sourate Le Pèlerinage : 27
4- Authentifié, Ibn Hibban
 

2 commentaires

  1. merci pour ce merveilleux articles,on ressent dans cet article l amour que vous portez pour cette terre et surtout de ceux qui l on marqué,qu Allah vous accorde de vous y rendre.

  2. Un rappel important qui ne fait qu’augmenter notre envie et notre désir de nous y rendre prochainement.

    Seigneur Dieu, ne nous prive pas d’être tes invités.

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