L’univers au service de l’Homme

Toute la création est vivante, elle aime pour Dieu et déteste aussi pour Lui, elle est assujettie à l’Homme afin qu’il puisse s’accomplir en tant que création du Tout Puissant en L’adorant Seul et en ne Lui associant rien.

Cette affirmation que d’aucuns, en défaut de spiritualité, qualifieraient de fabuliste n’est en vérité qu’un constat pragmatique tiré des sources qui sont les nôtres et en lesquelles nous affirmons notre foi. C’est une tradition Divine, une loi qui régit l’Univers et qui règle les relations horizontales entre l’Homme et l’Environnement dans lequel il évolue.

En effet, Dieu dit dans le sens du verset : « Ne voyez-vous pas que Dieu vous a assujetti ce qui est dans les cieux et sur la terre ? » (1), ainsi, Dieu dans Son infinie miséricorde a établi l’Univers entier afin de permettre à Ses serviteurs de L’adorer : « Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent ». (2)

Dès lors on comprend que l’Homme ne peut se réaliser dans sa condition qu’en réalisant le but de son existence, au travers de la connaissance de Dieu (3). Et ceci, au sein d’un ensemble plus vaste dont l’objet n’est que de lui permettre de s’accomplir dans sa mission d’adoration et d’appel à Dieu.

C’est ainsi qu’au cours de l’histoire, de nombreux événements relatent des épisodes extraordinaires, de véritables miracles mais qui n’ont en réalité rien de surprenant pour celui qui est doté de la certitude et dont l’intime conviction est fermement ancrée.

Le Prophète (paix et salut sur lui) nous rapporte ainsi le récit du Prophète Josué, paix sur lui (qui demanda au soleil de stopper sa course en ces termes « Tu as un ordre à accomplir et j’ai un ordre à accomplir. Ô Dieu ! Retiens-le ! » car il craignait d’entrer à Jérusalem le jour du Sabbat, jour au cours duquel le combat était proscrit aux enfants d’Israël. Le soleil obéit alors à l’ordre de son Créateur et fut suspendu dans le ciel le temps que Josué puisse accomplir sa mission. (4)

On rapporte aussi le récit de la missive que le Calife Omar ibn al Khattab (que Dieu l’agrée) avait fait plonger dans le Nil, alors dans une période de sécheresse et menaçant l’Égypte de famine, afin qu’il puisse retrouver son débit : « De la part du serviteur de Dieu et du Commandant des croyants au fleuve du Nil en Égypte. Ô Nil, si tu coules par ta propre volonté, alors ne coule pas. Mais si ton cours est contrôlé par Dieu le Tout Puissant, nous Le prions de te laisser continuer à couler. ». Les commentateurs rapportent que cette année le Nil fut en crue et les récoltes abondantes. (5)

Enfin on pourrait citer les nombreux exemples que nous donne la biographie de notre bien-aimé Prophète (paix et salut sur lui) devant lequel les arbres s’inclinaient, les nuages le couvraient de leur ombre alors qu’il n’avait pas encore reçu la Révélation. Ou encore le récit du tronc d’arbre sur lequel le noble Prophète prenait appui lors de ses sermons du vendredi, et qui fondit en sanglots lorsqu’il fut remplacé par une chaire neuve…

Ces quelques exemples nous montrent à quel point l’environnement peut être apprivoisé par les Hommes investis d’une mission d’Appel à Dieu. En effet, pour présenter la chose selon un syllogisme : si la finalité de l’Homme est d’adorer et de faire connaître Dieu, et que la création a été assujettie à ce dernier pour qu’il puisse accomplir sa visée, alors tout l’Univers peut être mis au service d’un seul Homme, dès lors que ce dernier réalise la condition de sa présence sur terre. Cette mission d’Appel à Dieu est celle des Prophètes et des Envoyés mais elle est aussi un legs que chaque croyant est invité à s’approprier. (6)

Au-delà de l’assujettissement de la Création à l’Homme, c’est d’un véritable amour qu’elle peut le couvrir.

Le Prophète (paix et salut sur lui) a dit : « Certes lorsque Dieu aime un serviteur Il appelle Jibril et dit : certes J’aime untel donc aime-le alors Jibril l’aime. Puis Il appelle dans les cieux : certes Dieu aime untel donc aimez-le alors les gens des cieux l’aiment. Alors il lui est mis l’acceptation (ou l’agrément) sur la terre » (7)

Ici, l’expression « l’acceptation sur la terre » ne comporte pas de précisions concernant ce à quoi elle renvoie. S’agit-il des habitants de la terre parmi les serviteurs de Dieu ? de tous les Hommes sur terre ? de toutes les créatures vivantes ou encore de tout cela réuni et de plus encore ? Nous nous garderons d’entrer dans des considérations sémantiques qui nous dépassent, cependant les termes de ce hadith sont forts de sens et soulignent que l’Amour de Dieu pour Ses serviteurs ruisselle d’abord à travers l’amour de l’Ange Jibril puis des Anges et enfin des autres créatures sur terre.

Ainsi, les hommes de Dieu, dans leur mission d’appel sont assistés, ils sont aimés par la Création et l’Univers qui leur est pleinement dévolu dans l’accomplissement de leur grand dessein.

À l’inverse, les injustes, tyrans et autres insouciants foulant la terre d’un pas suffisant ne sont pas plaints par la Création comme il est dit dans le sens du verset « Ni le ciel ni la terre ne les pleurèrent » (8) au sujet de Pharaon et de son armée qui périrent noyés dans la mer, celle-là même qui s’était ouverte pour laisser passer Moise et son peuple…

En demandant à Dieu qu’il nous compte parmi Ses bien-aimés, qu’Il nous rapproche de Lui et des œuvres qui nous rapprocheront de Son Amour et qu’Il nous accorde la connaissance de Ses Hommes.

(1)     Coran : Louqman, verset 20
(2)     Coran : Adh-Dhariyat, verset 56
(3)     « Pour qu’ils M’adorent » est interprété dans un commentaire relaté de Mujâhid, relaté aussi de Qatâda et de Ibn Jurayj : “pour qu’ils Me connaissent” (Tafsîr ul-Qurtubî ; al-Baghawî : MF 8/50 ; Ibn Abî Hâtim : MF 8/50).
(4)     Abû Hurayrah (qu’Allah l’agrée) relate que le Messager d’Allah (sur lui la paix et le salut) a dit : « Certes, le soleil n’a été retenu pour aucun être humain, excepté : “Josué”, lorsqu’il chemina de nuit vers Jérusalem. » Authentique, rapporté par Ahmad
(5)     Hafiz Ibn Kathir, Al-Bidayah wan-Nihayah, vol.3
(6)     Le Messager d’Allah ﷺ a dit : « Transmettez de moi ne serait-ce qu’un seul verset » Rapporté par Al Bukhari
(7)     Sahih Mouslim n°2637
(8)     Coran : La fumée, verset 29

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