Les causes de la souffrance (2/2)

Dans le précédent article, nous avons évoqué les causes de la souffrance de l’Homme. Dieu, dans Son livre, cite des exemples par lesquels Il nous invite à ne pas désespérer de Son secours et à ne pas nous plier aux grandes idoles craintes par la majorité des gens aujourd’hui, car elles inspirent la terreur et le désespoir lorsqu’elles se dressent sur le chemin de l’Homme. Nous nous sommes arrêtés sur la sourate « la caverne »où Dieu parle de ces « puissantes » idoles qui sont le Temps, les Biens, le Savoir et la Puissance.

Le Savoir

La troisième histoire de la sourate La Caverne raconte la rencontre entre Moïse et El-Khidr. Moïse était un grand savant de son époque. Dieu voulut lui montrer qu’il existait quelqu’un d’encore plus savant que lui. El-Khidr possédait en effet une science plus profonde que Dieu lui avait donné afin de faire le bien. Cette épreuve constitua pour Moïse une grande épreuve de patience. Pour rappel, El-Khidr réalisa trois choses qui paraissaient horribles ou illogiques, mais qui avaient un sens que seuls Dieu et lui connaissaient : il ébrécha l’embarcation de pauvres gens, tua un jeune garçon et répara un mur sans rien demander en retour aux habitants environnants, qui venaient de leur refuser l’hospitalité. Cependant, tous ses actes avaient une explication : les pauvres gens étaient menacés par un roi qui prévoyait de s’emparer du navire et donc de les priver de leur moyen de subsistance. Il valait mieux lui donner l’apparence d’être en mauvais état afin de le préserver. Le jeune garçon était une véritable menace pour ses parents. Il était préférable qu’il disparaisse et soit remplacé par un meilleur enfant. En ce qui concerne le mur, il protégeait en fait un trésor qui revenait à des orphelins, pas encore en âge de le protéger eux-mêmes contre d’éventuels « profiteurs » mal intentionnés.

Il ne faut pas oublier que le savoir de Moïse était bien authentique et il a eu raison, en quelque sorte, de faire valoir son point de vue. Le savoir de Moïse lui permettait d’avoir une autorité sur les gens pour préserver la justice. Pourtant, il était important qu’il en comprenne les limites et de ne pas sombrer dans la tristesse de voir son peuple lui désobéir sans cesse, comme ce fut le cas.

Il peut nous arriver de « souffrir » lorsque l’on voit toutes les bêtises que les médias ou la « vox populi » transmettent, notamment les bêtises qui sont dites sur l’Islam. Mais il faut se rappeler que c’est Dieu qui donne le savoir et que certes, nous ne pouvons pas, encore une fois, « plier les choses à notre volonté ». Dieu sait bien à qui il donne la science et à qui il ne la donne pas. Comme Moïse, comprenons les limites de notre savoir et cherchons ceux qui peuvent nous enseigner. Usons ensuite de notre science dans la mesure de nos moyens, informons les gens. Mais rappelons-nous que Dieu seul décide de la manière dont ce savoir sera accepté et compris.

Il est possible d’extrapoler en pointant du doigt un autre fléau, celui des faux savants. Sans citer de noms, je pense qu’il est important de ne pas se laisser dominer par la haine que l’on peut éprouver à l’égard de ceux qui usent de leur savoir et de leur position dans la société pour combattre la justice et les musulmans. Rappelons que les faux savants sont les vrais perdants et si nous n’avons pas les moyens de leur répondre, Dieu peut donner un savoir et une position bien meilleurs à certains de ses serviteurs.

La Puissance

La fin de la sourate arrive et avec elle le récit de Dhul-Qarnain. C’était un homme puissant qui réussissait tout ce qu’il entreprenait. Il utilisait sa puissance au service de Dieu et était juste. Au cours d’une expédition, il fut appelé à l’aide par des gens menacés par les peuples de Gog et Magog. Ces peuples possèdent eux aussi une forme de puissance, dont de nombreux hadiths attestent. A l’inverse de Dhul-Qarnain, ils mettaient leur puissance au service d’eux-mêmes, contre les peuples plus faibles. La situation dans laquelle étaient ces peuples persécutés par Gog et Magog rappelle celle des gens de la caverne. Dieu nous invite une fois de plus à ne pas désespérer de son secours. On peut souffrir et désespérer, comme on peut avoir confiance en Dieu et réaliser les causes matérielles afin de bénéficier d’une puissance supérieure. Et c’est Dieu qui accorde cette puissance en récompense à ses serviteurs pieux.

Pour conclure, rappelons que Dieu ne changera pas l’état d’un peuple qui ne se corrige pas lui-même. Le fait que seul Dieu détermine toute chose ne doit pas être pour nous une source de malheur, mais plutôt une bonne nouvelle. Dieu bénit les actions de ses serviteurs pieux et de ceux qui font des efforts pour le devenir. Il ne nous jugera pas sur les résultats que lui-même accorde, mais sur ce que nous avons fait par soucis de notre rencontre avec lui. En définitive, il nous est beaucoup plus profitable d’apprendre à être patient, c’est-à-dire à être optimistes sans craindre les ennemis puissants. Les tyrans peuvent avoir les armes les plus sophistiquées, les armées les plus puissantes, peuvent faire les menaces les plus terrifiantes. Cependant il y a quelque chose qu’ils ne pourront jamais avoir et qui est bien plus puissant : le Cœur des croyants.

 

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