Pas de paix sans justice !

Les idéologues qui dominent le débat public et en fixent les règles et les termes  auront beau tenter d’imposer une lecture manichéenne du conflit israélo-palestinien et réécrire l’histoire en fonction des rapports de domination qui structurent le monde, il n’en demeure pas moins  que la situation actuelle  en Palestine occupée n’est pas issue d’un acte gratuit : le drame auquel nous assistons est la preuve que tant que tous les principes sur lesquels reposent une société sont niés au peuple palestinien, le monde ne sera jamais en paix puisqu’il n’existe pas de paix sans justice.

La révolte palestinienne qui s’exprime depuis plus de 60 ans, est le résultat direct des violations d’un État qui n’a pas d’autre légitimité que celle du fait accompli à coups de canons, de bombardements, de nettoyages ethniques, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Cette situation dramatique est le résultat de politiques menées par des gouvernements successifs issus d’une extrême droite brutale et décomplexée, lesquels refusent viscéralement le principe d’une paix durable basée sur la justice et le droit international et œuvrent depuis 1948 pour faire disparaître la mémoire et le souvenir du peuple palestinien.

Il s’agit de décennies d’oppression coloniale contre des populations déshumanisées, qui se retrouvent spoliées de leurs biens et de leurs terres, assiégées dans des prisons à ciel ouvert.

Ce à quoi nous assistons aujourd’hui n’est que le résultat du silence et du soutien inconditionnel des grandes puissances qui pratiquent la politique du deux poids-deux mesures, du mensonge et de l’hypocrisie.  Des puissances qui ont réagi avec force à l’agression russe contre l’Ukraine au nom de principes universels et du droit international, mais qui ferment les yeux sur les graves violations commises par Israël, s’en rendant ainsi complices.

La propagande médiatique ne peut pas nier que l’idée à l’origine de cet État, à l’œuvre depuis 1917, est un projet de violences multiples et un système indénouable dans lesquels une lecture belliqueuse des textes religieux liés à un expansionnisme sans borne, nourrissent des pulsions brutales, mortelles et autodestructrices qui jalonnent la politique et prédéterminent le rapport violent à un peuple opprimé qui aspire à la liberté, à la dignité et à la justice.

Bref historique

Depuis 76 ans, date de la résolution 181 de l’ONU, les Palestiniens vivent dans la terreur et la peur. Pendant la Nakba de 1948, Israël a conquis 78% de la Palestine et expulsé la majorité des habitants de leurs foyers, villes et villages, soit plus de 750 000 personnes. Israël a aussi fait de ceux qui sont restés – et qui depuis, sont toujours sous son autorité – des citoyens de seconde classe dans ce qui s’est autodéfini comme un « État juif ».

Les réfugiés palestiniens n’ont jamais été autorisés à rentrer chez eux en dépit de la résolution 194 de l’ONU de décembre 1948 et des innombrables résolutions, qui ont suivi depuis, confirmant leur droit au retour. Aujourd’hui, plus de 6 millions de Palestiniens et leurs descendants forment la troisième génération de réfugiés.

En 1967, ce qui restait de la Palestine historique a été occupé par Israël. Chaque Palestinien issu des territoires occupés de Cisjordanie, Jérusalem-Est et Gaza s’est vu perdre ses droits humains et politiques dans l’occupation brutale dirigée par les militaires et les colons.

Par la suite, Israël a suivi une stratégie, en violation avec le droit international et la 4e Convention de Genève, d’implantation rapide de Juifs israéliens dans ces territoires nouvellement conquis, expulsant et dépossédant encore davantage les Palestiniens de leurs terres et de leurs biens.

Pas de paix sans justice !

La justice est en conséquence, une condition de la paix à laquelle aspire toute être humain. Pour sortir de l’impasse politique et de la faillite civilisationnelle que nous traversons, il faut des hommes et des femmes épris de justice et d’humanité, qui savent écouter et qui peuvent voir la misère des peuples avec les yeux du cœur. Il n’y aura pas de paix sans justice. Pas de paix sans mettre fin à la colonisation et à l’occupation. Le projet colonial qui préfère la « sécurité » à la paix ne fait que précipiter cette partie de l’humanité vers un destin mortifère. Les événements montrent qu’il s’agit d’une illusion. Il n’y aura jamais de sécurité durable sans la paix, ni de paix sans justice.

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