A la recherche du bonheur

Le monde que nous observons est en perpétuels mutation, transformation et bouleversement. Tout semble s’accélérer comme une course folle dans une direction inconnue et, pour le moins, inquiétante. C’est, d’une certaine façon, l’effet que donnent les flots d’informations et d’images qui nous envahissent au quotidien. 

Les écrans, omniprésents, sont là pour nous divertir ou bien nous tenir informés de tout ce qu’on veut nous faire savoir ou croire dans l’actualité. Ils nous proposent leur précieuse aide à accomplir le noble devoir de faire suivre l’info, quels que soient le sujet et son authenticité (l’on passe en moyenne 3 heures 25 minutes par jour devant l’écran en France).

Cette assistance technologique, qui, reconnaissons-le, offre de nombreuses commodités, façonne de manière profonde le rapport à soi-même et aux autres et le rapport au temps.

Le temps s’accélère et nous échappe sans que nous ne puissions trouver matière à l’apprécier. Des changements s’opèrent à grande vitesse sans que nous n’ayons l’impression de les maîtriser. Notre destin semble nous échapper.

Y a-t-il un retour vers un cap plus heureux à espérer ? Suis-je toujours maître de mon destin et de mon temps ? Absolument libre et autonome dans mes choix ? Que m’a-t-on réellement confisqué ?…

Il s’agit bel et bien du temps qui constitue le capital essentiel de ma vie pour m’interroger sur le sens de mon existence, la trajectoire harmonieuse qu’elle prendrait ou l’agitation qui la dominerait et la mènerait de tourmente en tourmente.

La réponse relève de ma capacité à trouver au quotidien un temps pour me recentrer sur moi, me poser des questions essentielles, redécouvrir mon être profond, sa prime nature qui aspire naturellement à la paix et à l’harmonie, au bien pour soi et pour les autres. Capacité à méditer, à jeter un regard nouveau sur le monde, à distinguer l’essentiel du superficiel, à observer le sort qu’a toujours donné l’Histoire aux orgueilleux et la mémoire parfumée des grandes âmes qu’elle lègue en modèle aux personnes en quête d’humanité. Combien de personnes, que l’on croyait, de leur vivant, dominées par le despote de l’époque et que l’on prenait alors en pitié, sont citées en exemple de courage, de persévérance, d’intégrité et de modèle de changement ?…

C’est ainsi apprendre à patienter, à dépasser les difficultés, à aimer, à aspirer à la paix et à la dignité. C’est découvrir mon propre bonheur à travers ce cheminement.

Redécouvrir cette prime nature exige une volonté et une prédisposition à nager à contre-courant des vagues internes de mes pulsions qui sont constamment sollicitées. C’est un combat personnel qui est à mener sur les différents fronts que constituent mes sens en contact permanent avec les agressions externes. Combat qui développe la capacité à maîtriser ses sens et filtrer les effets néfastes de ce que je peux penser, dire, entendre, voir ou toucher. Combat pour une libération interne, une paix avec soi, une capacité à s’émanciper et s’accomplir pour devenir imperturbable et artisan du changement. Changement du monde qui se réalise en soi avant tout. Changement qui s’opère dans la durée, dans un travail sur soi, silencieux et dans la profondeur. Se réalise par la douceur, ce qui ne pourra jamais se réaliser par la violence – nous dit le Prophète (paix et salut sur lui).

Mais où et comment trouver cette énergie pour mener à bien ce combat dans un monde en pleine effervescence ? Faut-il fuir sa réalité et s’isoler ?

Il s’agit d’un mouvement spirituel à emprunter par l’être profond pour s’exposer à la lumière divine, à parler au Créateur, plein d’amour, et Lui exprimer ses doléances. Être présent à Dieu, à travers la prière et la méditation, Lui parler et Lui présenter nos doléances, constituent cette sève spirituelle qui nous nourrit, nous abreuve et nous libère. Peut-on imaginer une terre verdoyante et généreuse, sans un terreau fertile et une pluie qui abonde ? Peut-on s’imaginer heureux et rendre heureux les autres, sans un cœur fertile et comblé par ce qu’il reçoit du divin ? Être en paix avec Dieu, c’est être en paix avec soi et avec le monde.

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