COP21, de quoi s’agit-il ?

Cette année, la Conférence annuelle sur le climat a lieu à Paris, depuis le 30 novembre et cela jusqu’au 11 décembre 2015.

 

Qu’est-ce qu’une COP ?

La COP, abréviation de COnférence des Parties, est une conférence supranationale sur l’environnement, ou plus précisément sur les changements climatiques. Elle est un peu la version environnementale de l’ONU.

Depuis 1995, plus d’une centaine de pays du monde entier se réunissent chaque année lors des COP pour parler du climat et de la lutte contre le réchauffementclimatique. Du fait de la complexité du sujet et des enjeux qui se cachent derrière, c’est un processus long où se mêlent de problématiques environnementales, économiques, sociales et diplomatiques.

Les COP sont nées lors du  sommet de la Terre de Rio. En 1992, plus de 178 pays se rencontrent à Rio de Janeiro pour la conférence décennale de l’ONU sur l’environnement et le développement. Des avancées significatives sont ainsi faites, comme la signature de la Déclaration de Rio de Janeiro sur l’environnement et le développement qui donne une définition « officielle » du développement durable.

Dans cette déclaration est présente une convention sur le climat qui appuie la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre afin de minimiser l’impact humain sur le changement climatique.

La machine est alors lancée : chaque année, les pays ayant signé la convention sur le climat du sommet de Rio se retrouvent pour trouver des solutions concrètes pour lutter contre le changement climatique : c’est la fameuse « conférence des parties » qui prend place chaque année dans un pays différent. La Cop21 en 2015  est la 21e conférence qui a lieu sur Paris. La Cop22 en 2016, 22e conférence aura lieu au Maroc.

Un enjeu mondial pour le climat et le futur

Le 5ème rapport du GIEC, publié en novembre 2014 est clair : le réchauffement climatique et le rôle des activités humaines dans la hausse des températures moyennes sont sans équivoque. Pour résumer, il faut agir vite et de manière forte si l’on veut éviter de dépasser l’augmentation moyenne de 2°C de l’atmosphère terrestre qui serait dévastateur pour l’Homme et la planète.

Le problème est alors le suivant : il faut éviter que la concentration en CO2 dans l’atmosphère terrestre dépasse les 450 parties par million (ppm). Il faut réussir à mettre toute la planète d’accord sur le moyen d’arriver à cet objectif… Ce qui est loin d’être évident !

Il y a par exemple d’un côté les pays industrialisés depuis des décennies qui ont pu profiter lors de leur développement d’un accès à une source d’énergie peu coûteuse et facile à obtenir mais fortement émettrice de CO2 : les énergies fossiles. De l’autre côté, il y a les pays dont le développement est en cours qui voudraient ne pas se sentir lésés par les choix portant sur l’énergie et les coûts associés.

De la même façon, il faut comprendre que le changement climatique ne va pas avoir le même impact suivant le territoire géographique considéré : les pays du Sahel vont connaître une accélération de la désertification lorsque certains archipels vont tout simplement être rayés de la carte, etc. Les doléances et les devoirs vont donc varier suivant les différents acteurs participant à cette conférence.

Faire entendre la voix de tous

Une des forces de ces « conférences des parties » est de pouvoir faire participer tous les acteurs ayant de prêt ou de loin un rôle à jouer sur les sujets liés au climat. Ce sont ainsi près de 200 pays qui se retrouvent lors de la COP21 pour tenter de trouver un nouvel accord sur le climat.

Il faut comprendre que c’est déjà un exploit de rassembler autant de pays en tant de paix relative pour parler du climat. Il faut donc pouvoir tout mettre en œuvre et être force de proposition afin que ces négociations soient les plus constructives possibles.

À ces représentants nationaux s’ajoutent des représentants de la société civile tels que des organisations non gouvernementales, des entreprises, des villes et des collectivités territoriales ou encore des citoyens engagés. Pour la COP21, ce sont plus de 50 000 acteurs et délégués internationaux qui vont participer de manière directe ou indirecte à ce grand rendez-vous mondial du climat, afin de représenter au mieux la société qui doit lutter contre le changement.

Pourquoi la COP 21 est-elle spéciale ?

Les enjeux de la conférence de Paris sont particuliers : en 2011, les Etats se sont engagés à trouver, en 2015, un nouvel accord international pour contenir le réchauffement climatique à moins de 2°C (pour que la planète reste vivable) : c’est l’objet de la COP21.

La 21e édition de cette conférence a pour objectif d’aboutir à un nouvel accord « « universel » et « contraignant » (conclu et applicable par tous) qui doit remplacer dès 2020 le protocole de Kyoto, pour créer une véritable transition vers une économie et une politique mondiale écoresponsables.

Adopté en 1997 et entré en vigueur en 2005, le protocole de Kyoto fixait pour la première fois des objectifs chiffrés de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), mais seulement aux pays développés. Sept gaz sont visés par ce protocole, dont le méthane et le dioxyde de carbone.

A l’issue de la COP21 de Paris, les Etats devront donc tous s’engager à maintenir le réchauffement climatique mondial d’ici à 2100 sous la barre des 2°C par rapport à l’ère pré-industrielle (1850). Leurs efforts dans ce sens, appelés « atténuations », visent à la réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) dans différents domaines : transports, industrie, agriculture …

La question du financement de la lutte contre le dérèglement climatique est aussi l’un des piliers de Paris 2015. La capitalisation du « Fonds vert » pour le climat, à hauteur de 9,3 milliards de dollars, constitue l’aboutissement d’un long processus initié aux COP de Copenhague et Cancun. Il a pour objectif de financer les programmes d’action et d’adaptation au changement climatique des pays en voie de développement. En effet, les principaux pays émetteurs sont les pays industrialisés (Chine, États-Unis, pays de l’UE, Russie, Japon), représentant de plus de 50 % des émissions mondiales. À Cancun, l’objectif fixé était un abondement de ce fonds par les pays développés, à hauteur de 30 milliards de dollars entre 2010 et 2012, puis de 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020.

Le futur accord de Paris doit aussi concerner l’adaptation de tous les Etats aux dérèglements climatiques déjà en cours. Aujourd’hui, le réchauffement mondial est de 0,85°C et pourrait atteindre, si rien n’est fait, plus de 4,5°C d’ici la fin du XXIe siècle.

Quels pays se sont déjà engagés ? 

En amont de la COP21, chaque Etat participant doit publier sa contribution nationale, c’est-à-dire les efforts qu’il est prêt à engager pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Selon le ministère français des Affaires étrangères et du Développent international, 161 pays ont déjà dévoilé leurs contribution.

La Chine, qui émet près d’un quart des émissions mondiales de CO2, a promis de les réduire de 60 % à 65 %.

Les Etats Unis, deuxième plus gros émetteur mondial de gaz à effet de serre, avait promis de son côté une réduction de 26 % à 28 % d’ici à 2025.

L’Union européenne, elle, avait annoncé une baisse de 40 % d’ici à 2030, et ce par rapport aux niveaux constatés en 1990.

Quelles conséquences en cas d’échec ?

Si aucune mesure n’est prise par les Etats pour réduire de manière significative les émissions de gaz à effet de serre, le réchauffement va se poursuivre et se traduire par une augmentation des températures, la montée des eaux et une plus grande acidification de l’eau des océans.

Sources :

https://www.compteepargneco2.com/climat/politiques/cop21/

http://www.leparisien.fr/environnement/cop21/dis-papa-c-est-quoi-la-cop21-04-05-2015-4745333.php

http://information.tv5monde.com/info/ce-qu-il-faut-savoir-sur-la-cop21-70241

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Bouton retour en haut de la page