Gaza, les chiffres-clés

3 ans après le début de l’attaque israélienne sur la bande de Gaza, retrouvez les derniers chiffres-clés sur Gaza, en pleine crise humanitaire.

La bande de Gaza est un territoire de 45 km de long et de 8 km de large.
Elle compte 2 millions de personnes dont 1,31 million de réfugiés (65%). Elle est l’un des territoires les plus denses au monde avec plus de 5 479 habitants / km2 (près de 40 000 hab/km2 dans les camps de réfugiés).
43% de la population a moins de 15 ans.

L’attaque israélienne de juillet-août 2014

Depuis 2008, l’opération dite « Bordure protectrice » est la quatrième attaque de l’armée israélienne sur la bande de Gaza. Elle a duré 51 jours (du 8 juillet au 26 août 2014) et est à ce jour la plus destructrice pour les Gazaouis.

2 251 Palestiniens ont été tués, dont près de 65% de civils parmi lesquels 551 enfants. Du côté israélien, 71 personnes ont été tuées, dont 5 civils parmi lesquels 1 enfant.
11 231 Palestiniens ont été blessés, 69 Israéliens selon l’ONG AIDA et 1 620 selon le Ministère israélien des Affaires étrangères.
485 000 personnes ont été déplacées au cours du conflit (soit 28% de la population gazaouie), 100 000 à la fin du conflit. Aujourd’hui, 42 700 Gazaouis sont toujours déplacés.
171 000 habitations ont été endommagées. Sur les 11 000 logements complètement détruits, près de 2 474 étaient reconstruits fin 2016, soit 22% ; sur les 147 500 logements partiellement détruits, 87 220 étaient reconstruits, soit 54%.

Depuis le cessez-le-feu du 26 août 2014, les incidents de tirs sont récurrents aux frontières et en mer du fait des forces israéliennes, dans les zones « ARA » (zones d’accès restreint décrétées par Israël). En 2016, 196 Palestiniens ont été blessés par l’armée dans ces zones, 6 sont morts.
1 personne est morte tuée par des résidus de guerre explosifs, 8 ont été blessées par ces résidus.

En 2016, 15 roquettes ont été tirées de la bande de Gaza par des groupes armés palestiniens, contre 25 en 2016.

Economie / Société

L’économie de Gaza est alimentée pour 1/3 par la défense et l’administration publique. Le PIB/habitant est de 1,038$.

Les pertes dues à l’attaque israélienne de 2014 ont été évaluées à 418 millions de dollars, ainsi que 451 millions de dollars de pertes indirectes.

L’offensive israélienne a grandement fragilisé l’agriculture – l’une des activités économiques principales de la bande avec la pêche –, 30% des terres ont été endommagées.

Le secteur privé a lui aussi été touché : 128 entreprises et ateliers ont été détruits ; tout comme la santé et l’éducation : 17 établissements de santé ont été détruits et 252 écoles endommagées. En mai 2017, elles ont été reconstruites, sauf 6 encore en reconstruction.

L’économie peine à redémarrer par manque d’infrastructures de base et à cause du blocus terrestre, maritime et aérien imposé par Israël depuis 2007.

La crise humanitaire à Gaza empire : 60% de la population reçoit de l’aide internationale et plus de 46,7% des ménages sont en situation d’insécurité alimentaire.
Le taux de pauvreté est de 40% environ et le chômage a atteint 42% contre 38,4% en 2015 et 18,7% en 2000.

96,2% de l’eau provenant de l’aquifère de Gaza n’est pas potable. L’aquifère sera inutilisable en 2017 et les dommages causés à l’aquifère de Gaza seront irréversible d’ici 2020.
20 000 mètres de canalisations ont été endommagés en 2014. 50% de la population ne reçoit de l’eau que 8h tous les 4 jours ; 30% reçoit de l’eau pour 8 heures tous les 3 jours et les 20% restants en reçoivent 8 heures tous les deux jours.

23% des Gazaouis ne sont pas connectés au réseau d’égouts, ce qui fait qu’une grande partie des eaux usées est déversée dans la mer méditerranée. Depuis juin 2017 et la crise de l’électricité, cela a empiré avec l’équivalent de 43 piscines olympiques d’eaux usées déversées dans la mer par jour.

Depuis que l’Autorité palestinienne a décidé de ne plus payer une partie de la facture d’électricité qu’elle doit payer à Israël pour l’approvisionnement de Gaza, les Palestiniens de Gaza ne reçoivent en effet que 2h à 3h d’électricité tous les 27 à 28 heures, souvent au milieu de la nuit.

Un rapport de l’ONU de 2015 annonçait que Gaza serait totalement inhabitable d’ici 2020 si aucune avancée significative n’était observée. En 2017, Robert Piper, Coordinateur de l’ONU pour l’aide humanitaire et le développement estime que l’on a déjà atteint ce seuil.

Accès

Suite au cessez-le-feu du 26 août 2014, les restrictions maritimes ont été portées à 6 milles nautiques en partie nord, soit 9,6 km. Ponctuellement et sur des courtes périodes, la zone de pêche est étendue à 9 miles.

Les restrictions à l’accès maritime entraînent une perte estimée à 26 millions de dollars par an pour l’économie palestinienne. 85% des eaux poissonneuses sont exclues des pêcheurs gazaouis.

Sur terre, la zone d’accès interdit s’étend de 300 mètres le long de la frontière avec Israël, couvrant 35% des terres agricoles de la bande de Gaza.

Pendant l’offensive israélienne, les restrictions allaient jusqu’à 3 km de la clôture séparant Gaza d’Israël (soit 43% du territoire), mais étaient de 100 mètres en 2015 (couvrant 35% des terres agricoles de Gaza).

Ce qui rentre et sort

Il existe deux points de passage avec Israël :

1. Le point de passage de Kerem Shalom réservé au transit de marchandises. Depuis 2007, Israël interdit l’exportation de marchandises depuis la bande de Gaza (exceptés les produits agricoles). Depuis novembre 2014 et la mise en place du Mécanisme de reconstruction de Gaza, les matériaux de construction peuvent entrer dans Gaza (sauf les matériaux “à double usage”, très nombreux), mais ce seul point de passage ne suffit pas à faire transiter tous les matériaux nécessaires.

2. Le point de passage d’Erez pour le transit des personnes. Israël autorise la sortie de personnes uniquement dans des « cas humanitaires exceptionnels » et pour certains commerçants. En 2016 le nombre de Palestiniens autorisé à traverser le passage d’Erez a baissé de 13% par rapport à 2016 alors qu’il avait plus que doublé entre 2014 et 2015. En 2016 158 249 personnes sont sorties de Gaza par Erez, 36 527 entre janvier et mai 2017.

Le passage de Rafah à la frontière égyptienne permettait la circulation de biens et de personnes, mais il demeure fermé depuis octobre 2014. Il ouvre de façon irrégulière et exceptionnelle 2 à 3 jours tous les mois ou tous les deux mois.

En 2016, 10 038 camions de marchandises en moyenne sortaient de Gaza tous les mois, contre 7 890 en 2015.

Depuis le cessez-le-feu du 26 août 2014, le Mécanisme de Reconstruction de Gaza a permis l’importation de 2.3 millions de tonnes de matériaux de construction, mais près de 5000 objets tels que des équipements électriques, pompes à eau, ascenseurs, bois, acier, câbles etc. étant sur la liste établie par Israël des « objets à double-usage » ne peuvent toujours pas entrer à Gaza du fait du refus des autorités israéliennes.

Depuis mars 2015, Gaza réexporte des produits agricoles en Israël ; une première depuis 2007. Mais en 2016 le total des exportations de marchandises hors de Gaza est demeuré plus faible de 20% par rapport aux exportations enregistrées avant 2007.

Sources :

Centre d’actualités de l’ONU
UNRWA (United Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees)
OCHA (Office for the Coordination of Humanitarian Affairs)
OHCHR (Office of the High Commissioner for Human Rights)
Gisha – Legal Center for Freedom of Movement
FIDH (Fédération internationale des droits de l’homme)
UNCT oPt (United Nations Coutry Team in the occupied Palestinian territory)
Conseil Economique et Social, Assemblée générale des Nations unies
OXFAM

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