Islamophobie : les actes antimusulmans en forte hausse en 2020 en France

L’Observatoire national de lutte contre l’islamophobie a dévoilé le bilan de l’année 2020 en matière d’actes antimusulmans en France.

Les actes antimusulmans ont augmenté de 53 % entre 2019 et 2020, déplore l’Observatoire national de lutte contre l’islamophobie dans son tout dernier bilan annuel dévoilé jeudi 28 janvier.

L’instance, dirigée par Abdallah Zekri et placée sous l’égide du Conseil français du culte musulman (CFCM) a dénombré très exactement 235 actes antimusulmans entre le 1er janvier et le 31 décembre 2020, contre 154 en 2019, principalement en Ile-de-France, en Provence-Alpes-Côte d’Azur et dans le Rhône-Alpes. Les atteintes aux lieux de culte ont, quant à elles, augmenté de 35 %.

« Ces chiffres ne reflètent pas la réalité car beaucoup de responsables de lieux de culte ne souhaitent pas porter plainte, considérant, à tort ou à raison, que les enquêtes n’aboutissent rarement », rappelle l’Observatoire, qui précise avoir mené plusieurs actions en justice pour incitation à la haine raciale dont « les jugements sont en cours ». Au cours de l’année 2020, plus de 70 courriers au siège du CFCM ou au domicile de responsables du CFCM, « des courriers de menaces et d’insultes contre lesquels il n’a pas été porté plainte », ont été enregistrés.

« Il n’existe pas de discrimination plus ou moins grave »

L’Observatoire déclare être saisi par des Français de confession musulmane, « des femmes et des hommes victimes de discrimination d’origine institutionnelle » dans les mondes de « l’enseignement, la police, les collectivités locales, la SNCF et même dans les organes de presse », précise-t-on. En parallèle, la cyberhaine continue d’être une source de propagation de haine envers les musulmans.

« Il n’existe pas de discrimination plus ou moins grave, car pour la victime, la discrimination est toujours synonyme de privation de dignité et d’humiliation inacceptable », indique l’Observatoire. « Dans ce climat malsain et indigne que nous vivons actuellement, il appartient à chaque responsable religieux, quelle que soit sa religion, de dénoncer le racisme, l’antisémitisme et l’islamophobie », conclut l’instance, qui appelle aussi « à ce que l’islam et l’exercice de son culte soient considérés et traités avec les mêmes principes et règles qui régissent les religions et cultes historiquement installés en France ».

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