5ème édition des journées nationales de la jeunesse

Les 26,27 et 28 mars se sont tenues les journées nationales de la jeunesse sous le thème, non des moindres, de « la jeunesse et le renouveau ». Nous sommes entrés dans la cinquième édition de cet événement faisant de ce dernier un rendez-vous régulier pour la jeunesse en quête de sens. On dit que les « voyages forment la jeunesse ». Eh bien il est des voyages, qui sans véritablement faire parcourir des milliers de kilomètres, mènent à des découvertes (de soi, des autres, de son environnement et par là de DIEU) et des remises en question.

La clé de la réussite d’un tel séjour réside dans le sage dosage entre ateliers de réflexions, moments de pure détente, interventions sur des thématiques profondes et instants de communion des cœurs et de présence à Dieu.

Les ateliers de réflexions qui se sont tenus le dimanche matin portaient sur des sujets faisant écho aux diverses interrogations qui foisonnent chez notre jeunesse. Bien que tous aient suscité un vif engouement je citerai les ateliers auxquels j’ai participé à savoir le groupe de réflexion sur « les études : comment choisir son parcours ? Comment former la génération du renouveau » et « la citoyenneté et la fraternité : comment renouveler ces valeurs dans notre société ? Comment renouer les liens entre les jeunes et la participation citoyenne ? ». Il ressort des échanges réalisés un esprit pragmatique et une réelle volonté des jeunes de se connaître, de connaître leur environnement, les tenants et aboutissants du projet du renouveau afin de garantir une pertinence de leur participation dans ce-dit projet. Il ressort également une volonté des moins jeunes, dont je fais partie, de passer le témoin et pour cela d’accompagner et d’ouvrir l’esprit des jeunes à la multitude de perspectives qui s’offrent à eux. Le mot parrainage a d’ailleurs souvent été évoqué lors des échanges.

Concernant les moments de détente, on ne peut que souligner la richesse des activités sportives proposées en l’enceinte et périphérie du site (foot, canoë, randonnée, tirs à l’arc, escalade, cheval, VTT…). Étaient également organisées des activités artistiques comme le chant ou le théâtre. Et j’avoue que la grande amoureuse de la nature que je suis s’est contentée de s’asseoir et de s’émerveiller devant la création de Son Seigneur.

Samedi soir, dans la première intervention il était question notamment de « monde virtuel » et de « servitude à l’immédiateté ». L’intervenant est parti d’une histoire qu’on connaît tous, tirée de la tradition prophétique qui est celle « des gens du fossé » pour faire le parallèle avec aujourd’hui. Ainsi, aujourd’hui le sorcier a pris une autre forme qui est celle du monde virtuel, lequel s’invite par toutes les portes et absorbe tout notre être. Nous sommes comme ensorcelés. L’émancipation de son emprise ne dépend pas d’une démarche intellectuelle sinon d’une présence à Dieu gage de sérénité dans ce monde chaotique. Il a insisté sur le fait de ne pas s’isoler, il a dit, je cite : « celui qui est dans la lumière peut avancer dans le chaos avec les gens sans craindre de tomber dans l’abîme ». Pour finir il s’est attelé à conscientiser l’auditoire sur le fait de donner un sens à son existence. Quelle trace vont laisser derrière eux les voyageurs que nous sommes ?

Je retiens le grand moment d’échange où les jeunes en confiance ont osé poser des mots sur les maux qui les touchent, notamment l’addiction aux jeux vidéo en réseau qui conduit à se déconnecter de toute réalité. Etant moins jeune, je suis ressortie apaisée de cet échange car j’ai senti une jeunesse dans l’apparence empreinte de beaucoup d’espièglerie (je pense aux repas très animés) et, dans le fond, consciente de la nécessité de réaliser son renouveau et celui de toute l’humanité.

Dans la seconde intervention, dimanche soir, j’ai beaucoup apprécié la pédagogie du deuxième intervenant qui utilise une présentation interactive sous forme d’entonnoir. Il a commencé par citer des exemples emblématiques de la détermination et des grandes réalisations des esprits jeunes. Il a parlé notamment de l’imam Shafi’i qui à 12 ans détenait déjà la capacité intellectuelle permettant d’émettre des avis ou encore de Oussama Ibnou Zayd jeune compagnon du prophète, paix et Bénédiction de Dieu sur lui, qui était chef d’une expédition à 18 ans.

Il a enchaîné par la description de la création de Dieu en soulignant que tous les éléments de cette dernière sont soumis sans exception à un perpétuel renouvellement. Aussi le croyant ne saurait déroger à cette règle divine (nécessité de renouveler la foi, les relations familiales et sociales, la participation à la société).

Une fois le cadre posé, arrivait le moment de donner les clés du renouveau. Il a appelé l’auditoire à méditer sur deux créatures de Dieu. Ce qui ne me traversait même pas l’esprit avant cette intervention est devenu par la suite une évidence inscrite dans ma feuille de route.

Ces deux créatures sont le lien et le mouvement. Le renouveau passera par le renouvellement des liens (humains, à la nature…et tout cela vient nourrir notre lien à Dieu). Un renouveau implique un mouvement. Ce dernier impliquant lui-même trois choses qui sont : une volonté, une énergie (c’est la motivation) et une direction (développer une réflexion). L’intervenant a mis en exergue le rôle éducatif de l’échec ce qui m’a rappelé la célèbre citation de RFK « seuls ceux qui osent échouer lamentablement réussissent avec éclat ». Pour finir, il a résumé son idée en une phrase « Pour que ton mouvement ne devienne pas une routine, il doit servir à nourrir un lien et cet équilibre a besoin pour fonctionner d’un modèle. »

Après avoir longuement parlé des échanges d’esprit à esprit, il convient d’aborder le pan du séjour sans lequel la rencontre n’aurait pas pris toute sa dimension, à savoir les échanges de cœur à cœur en Dieu, pour Dieu. Pour reprendre des paroles du premier intervenant durant son intervention « La production de ce rapprochement entre le ghaïb (monde de l’invisible) et le bas-monde est ce qui importe dans notre rencontre. L’objectif de ce séjour est d’ouvrir son cœur et de produire cette énergie invisible. » Ainsi pour permettre cette production, le séjour a été ponctué de prières communes, d’assises spirituelles et de veillées nocturnes. Autant de moments permettant de travailler sa présence à Dieu, de se ressourcer pour mieux le lendemain s’atteler à la réalisation de ce renouveau.

Le séjour s’est clôturé le lundi matin par la restitution des ateliers présentée par des rapporteurs préalablement investis. Par le concours jeunesse créative comptant des projets pratiques : sensibilisation au respect du cadre de vie, création d’un réseau d’entraide professionnels/étudiants stagiaires… Empreint d’originalité pour certains, l’association TCAP avec son concept d’actions sociales et humanitaires sur fond de représentations musicales données par des enfants jouant merveilleusement d’instruments tels que la flûte traversière et le violon. Appelant à l’émotion, puis à la prise de conscience pour d’autres, je pense à l’expo photo d’un frère de Tours qu’on a pu découvrir lorsque nous étions dans la salle de réception traitant de notre rôle entant que croyant envers les personnes souffrant d’une maladie ou d’un handicap. Cette expo qui les a fait passer de la marginalisation à la lumière était un message fort pour cette société qui n’accepte pas la différence. Revient ici la notion de lien.

Durant cette séance de clôture, nous avons eu droit à la belle prose de frères et de sœurs, à des représentations de musique, de chant et même une surprise improvisée des frères travaillant en cuisine, savant mélange de pas de break excellemment exécutés, de pointes d’humour et d’un très grand message fraternelle : recréons le lien fraternel dans cette société robotisée. Et enfin toujours dans cette logique de renouvellement, un bilan a été dressé par les participants.

Comment finir sans rendre hommage aux frères et sœurs dans les coulisses de cet événement. Un don de soi qui impose le respect ! Dieu dit : « les vrais croyants sont seulement ceux qui ont foi en Dieu et en son Prophète, qui par la suite ne doutent point et qui mènent combat de leurs biens et de leur personne dans le chemin de Dieu. Ceux-là sont les véridiques » (49,15). 

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