« Nous avons tous des enfants de 15 à 24 ans »

Le week-end du 04 et 05 mai c’est cent vingt jeunes et moins jeunes qui se sont réunis pour la dixième édition de l’université d’été européenne . PSM en tant que partenaire y a participé avec d’autres associations d’Italie, d’Espagne, de Belgique, de France, des Pays-bas, de Suisse, de Grande-Bretagne et du pays d’accueil l’Allemagne.

Un rassemblement à Dortmund le temps d’un week-end où la jeunesse fut au cœur des réflexions, « L’objectif depuis 10ans c’est de construire une pensée » indique un responsable du comité organisateur,avec une méthode :partir de la base, échanger les diverses expériences et construire des liens fraternels, malgré les différences culturelles entre un allemand et un britannique par exemple . Bâtir une pensée pour réfléchir avant d’agir, harmoniser les actions et mutualiser.

L’ouverture de cet événement s’est faite par l’intervention d’Ahmed Rahmani, membre fondateur de PSM France. En dressant le constat des «turbulences de l’âme», ce dernier a rappelé que celles-ci sont anciennes et que loin d’être passagères, elle sont le résultat d’une conception contemporaine de l’Homme exclusivement tournée vers la satisfaction et le développement de ses pulsions primaires. Et tout projet alternatif doit apprendre à mieux connaître cette vision pour la corriger.

A la suite de cette introduction qui donnait le ton, c’est François Clarinval de Citoyenneté et Spiritualité Musulmane (Belgique), qui entrait dans le vif du sujet, avec cet appel «nous avons tous des enfants de 15 à 24 ans». L’occasion, pour lui, de préciser que la tranche d’âge choisi se réfère à un standard, et n’est donc pas universelle, pour ensuite, présenter l’historique de cette notion de «jeunesse». Une notion qui au regard de l’histoire est récente en Europe. Née avec la société industrielle et l’urbanisation au 19éme siècle, elle connaît une évolution régulière.

Aujourd’hui, on constate une sorte d’idolâtrie pour la jeunesse et particulièrement l’adolescence dont l’expression principale et l’extension de cette période avec le développement de concepts tels que l’adulescent[1] ou la prime-adolescence. Cette clarification a permis à François Clarinval de rappeler les conséquences actuelles de ces évolutions: l’adolescent est l’idéal-type consommateur, «hédoniste» et «zappeur», il est érigée en modèle.

Face à ces constats, il est nécessaire d’apporter des alternatives . Ce sera l’objet de la dernière intervention du samedi matin : «la place de la jeunesse dans la méthode prophétique». En évoquant d’abord, une autre définition de la jeunesse, qui est celle du Coran où cette dernière est désignée par le terme «al foutouwa», signe de générosité et de détermination. Une définition qui se veut d’abord un état d’esprit plutôt qu’une tranche d’âge. Elle propose de lire les sources de manière actualisée, pour définir une méthode capable d’utiliser les outils de l’univers des jeunes. Et ce dans le but, d’accompagner les jeunes dans leur cheminement vers Dieu, et libérer la jeunesse du consumérisme.

L’après-midi fut consacrée à la réflexion des participants, à partir de trois ateliers, sur les thèmes de la créativité, de la solidarité et de l’orientation professionnelle. Organisé sous la forme d’ateliers tournants (modèle World café), permettant la participation de tous à l’ensemble des sujets.

Ces ateliers ont notamment permis d’extraire les grands principes du travail à mener avec la jeunesse:

-accompagner les jeunes dans des actions responsabilisantes (humanitaire, tutorat dans les associations…)

-liberté et curiosité (respecter les choix de la jeunesse, les pousser à la découverte de leur monde…)

A l’heure des témoignages de clôture c’est une satisfaction des participants qui s’est exprimée. Pour beaucoup, ce fut enrichissant d’avoir pu rencontrer des jeunes engagés sur une voie identique de l’appel à Dieu,dans un contexte culturel différent. Pour d’autres, c’est une source d’inspiration tout en ayant conscience des difficultés propres à chaque pays.

 


[1] Contraction d’adulte et adolescent utilisé principalement en psychologie.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Bouton retour en haut de la page