Une famille au cœur de Ramadan : Une nuit exceptionnelle !

Dans quelques jours, c’est l’Aïd. Nous n’en revenons pas de la vitesse à laquelle ramadan file. A la maison mais également à la mosquée, le rythme des dix derniers jours est plus soutenu. Nous profitons des nuits impaires pour nous retrouver lors de la prière de nuit. Nous attendons avec impatience la nuit du 27ème jour de ramadan qui a lieu ce soir. 

C’est l’effervescence à la maison, à la mosquée mais également dans la famille. Cette nuit du 27ème jour est un peu comme un jour de fête. Nous avons pour habitude de nous réunir tous à la mosquée et nous avons la chance cette fois-ci que cette nuit tombe une nuit où il n’y a pas école le lendemain. Papa a passé plusieurs soirées en réunion avec les autres membres du bureau de l’association pour organiser cette nuit particulière, qui vaut mieux que mille nuits, comme nous l’enseigne le prophète de l’Islam, paix et salut de Dieu sur lui. 

Maman est invitée comme chaque année par quelques voisines à venir partager un moment ensemble durant cette nuit. Maman poliment décline l’invitation. Elle garde un mauvais souvenir d’une invitation à laquelle, elle s’était rendue une nuit, pensant pouvoir partager un moment de spiritualité avec elles. Malheureusement, elle s’était retrouvée au milieu de personnes qui n’avaient pas compris le sens de cette nuit.

Elle s’était retrouvée au milieu de discussions qui tournaient autour des voisins du quartier, de la dernière série du ramadan et de plats copieux présentés sur la table. Elle avait essayé de changer la tendance en proposant de prier ensemble, de faire un petit rappel et quelques séances de lecture coranique. N’ayant pu changer le programme de cette soirée, elle s’était gentiment éclipsée pour finir la nuit à la maison.

Depuis, elle avait à cœur de passer la nuit à la mosquée avec les fidèles. Les jumeaux étaient plus grands et pouvaient résister un peu. S’ils étaient trop fatigués, ils s’assoupissaient au fond de la mosquée et maman prévoyait toujours quelques couvertures pour eux et pour d’autres enfants. 

Cette nuit avait un goût particulier. Du haut de mes 15 ans, j’étais toujours surpris de voir notre capacité de résistance à la fatigue et au sommeil. Les jeunes étaient très nombreux à la mosquée. Mohamed était là, il avait retiré son éternelle capuche et ses écouteurs d’ordinaire scotchés à ses oreilles. Il était accompagné également de sa famille et c’est comme si nous nous retrouvions pour un jour de joie. 

Nous passâmes de prières à invocations, de lecture du coran à séance d’évocations. Les croyants étaient unis comme un seul corps, je vis papa entouré des fidèles se faire au petit matin accolades et embrassades et je vis maman au milieu de ses sœurs dans la foi , verser quelques larmes de façon discrète. Mais pas assez pour que je ne la vois pas. 

Cette nuit-là, quelque chose de magique se passait, cette nuit-là se dégageait dans l’air, un calme et un silence extraordinaire, cette nuit-là les jeunes enfants et même Hamid le voisin ne se firent pas entendre !

A suivre …

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