Une famille au cœur de Ramadan : Les plaisirs en famille autour de la table !

– « Déjà 20 jours ! Je n’en reviens pas » ! s’exclame maman en regardant papa qui vient de refermer son coran après sa séance. Ils sont assis dans le salon à même le sol. 

– « C’est vrai que ça passe vite, mais on a encore les 10 derniers jours et c’est le moment de mettre le paquet et d’aller au bout de nos objectifs » lui répond papa.

Les jumeaux jouent à côté et sont heureux d’annoncer qu’ils ont réussi à jeûner entièrement 5 jours ! Et que leur objectif est d’arriver à 10 ! Yazid se tourne vers moi et me lance :

– « Et toi ? Ton objectif d’être plus sympa avec nous, nous laisser entrer dans ta chambre et t’amuser avec nous, c’est pour quand hein » ? 

Je ne réponds pas, je sais qu’ils veulent me mettre hors de moi pour avoir l’opportunité ensuite de me dire d’aller manger une datte ! Cette fois-ci, ils ne m’auront pas. 

– « Hum hum ! On a rien à dire, la faim te fait trop mal au ventre » ? commente Yasmine.

– « La faim te tiraille » ? Renchérit Yazid qui est toujours fier de montrer qu’il a appris un nouveau mot. 

Papa vient à mon secours en leur disant d’arrêter de me chercher. Ils reprennent leur jeu sans plus faire attention à moi. Maman a décidé ce ramadan de se replonger dans la série d’un grand compagnon. Elle a déjà vu tous les épisodes et y a laissé des litres de larmes mais malgré ça, le revoir encore, la fait toujours autant pleurer. Comme lui dit tout le temps papa tendrement en posant une main sur ses épaules :

– « Un jour, on va te retrouver noyée dans tes larmes » ! 

Et il suffit qu’il fasse ça pour qu’elle pleure encore plus. Papa aime bien la taquiner en me disant notamment :

– « Tu verras mon fils ! Pour comprendre une femme, il faut au moins une dizaine d’encyclopédies » !

Ce à quoi maman répond souvent :

– « On ne vous demande pas de nous comprendre mais de nous accepter telles que nous sommes avec nos sensibilités et nos spécificités de femmes » ! 

Ils partent alors dans des débats qui durent des heures et c’est souvent à ce moment-là que les jumeaux et moi on s’éclipse parce que pour suivre leurs discussions, il faut être vachement accrochés ! 

Nous sommes cette fois-ci sauvés de leur débat par la sonnerie qui retentit. Nous sommes samedi et la famille vient manger à la maison. Il y a mes deux tantes, leurs maris et leurs enfants, ce qui fait passer à 10 le nombre d’enfants présents dans la maison et mes grands-parents sont aussi bien sûr de la partie. 

Lorsque nous sommes autant à la maison, nous effectuons ensemble la prière de Maghreb. Les hommes devant, les femmes juste derrière avec les enfants. Tous les enfants veulent prier avec nous et nous savons d’avance comment cela va se terminer. 

Les plus petits sont pris d’un fou rire à ne plus savoir s’arrêter, Myriam ma petite cousine fait des roulades dès qu’on se prosterne, Adam gigote et ne tient pas en place, tandis que Janna crie en tournant autour de nous car son voile s’est retiré de sa tête et qu’elle n’arrive plus à le remettre seule.

Je sens que cette scène vous parle aussi ! Existe-t-il une famille dans laquelle avec autant d’enfants, une prière se passe sereinement ?

Mon père à la fin de la prière les rappelle gentiment à l’ordre et leur explique de nouveau l’importance de la prière. Mon oncle Mustapha nous fait nous asseoir pour une petite séance de dhikr, le temps que le repas soit sur la table. 

Papa rejoint maman à la cuisine. Depuis toujours, je le vois aider maman d’une manière ou une autre dans les tâches de la maison. D’ailleurs pour maman, il n’est pas concevable que ceux qui vivent sous le même toit ne s’entraident pas. Et nous avons nous aussi notre lot de tâches ménagères à effectuer par jour ! Sur le frigo, plusieurs tableaux rappellent à chacun ce qu’il doit faire chaque jour. 

On n’aime pas ça et on râle pas mal avec les jumeaux mais maman n’en démord pas et nous finissons par faire ce qui est indiqué sur le frigo en traînant des pieds ! 

La soirée se finit par tarawihs, tous ensemble nous nous rendons à la mosquée. Dans le silence de la prière, nous entendons les fous rires des plus petits mais aussi Hamid le voisin qui décidément n’a toujours pas décidé de venir prier l’estomac léger. 

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