Une famille au cœur de Ramadan : Ramadan est arrivé !

Salam, moi c’est Nazim, j’ai 15 ans. Je suis en seconde. J’observe le monde avec mes yeux d’ado et je me pose souvent un tas de questions sur le monde et notamment sur le monde des adultes ! Depuis toujours, ils me fascinent. Entre ce qu’ils disent et ce qu’ils font, entre ce qu’ils devraient faire et ce qu’ils nous disent à nous de faire ! Ils sont quand-même assez complexes perchés là-haut.

Nous les ados, on a aussi notre lot de complexités, j’avoue ! Mais nous avons quand-même l’excuse de ne pas avoir encore atteint l’âge de la pleine maturité. 

J’ai quand-même la chance de vivre dans une famille plutôt équilibrée et très heureuse avec bien sûr son lot de hauts et de bas. Je vous propose d’ailleurs de venir la découvrir durant ce ramadan 2023 à travers mon carnet de bord. 

Bienvenue chez moi ! 

A la maison, c’est l’ébullition ! Demain commence le ramadan. Ça s’agite, ça court partout, ma mère est stressée comme pas possible ! Elle accumule dans le frigo un tas d’aliments dont le fameux céleri et autres aliments pour sa fameuse harira ! Mon père ne peut pas passer un ramadan sans boire cette fameuse soupe. 

J’ai l’impression qu’il pense que sans elle, il ne survivra pas à sa journée de jeûne du lendemain. Il me fait rire, le padre ! C’est comme s’il avalait un élixir de super pouvoirs. Dès qu’il l’engloutit, il sourit à ma mère avec des yeux pétillants comme si elle lui avait décroché la lune. 

Du coup, où j’en étais ? Ah oui, demain c’est le ramadan et tout le monde s’agite. Ma mère fait des réserves. Chaque année, je l’entends dire à mon père, ça y est cette fois-ci, on mange léger et équilibré ! Ce qu’elle fait plutôt bien durant toute l’année mais au ramadan, c’est comme si un signal de survie s’allumait dans son cerveau et lui disait qu’on mourrait tous de faim, si elle ne faisait pas le plein de nourriture ! Un mois où on est censé manger moins… Quand je vous disais que les adultes sont complexes !

Une heure avant la prière obligatoire du matin, la maisonnée s’éveille. Il est l’heure de partager le souhour, le repas de la nuit dans lequel, il y a une bénédiction. 

Les réveils de tous sonnent et contrairement aux autres jours, tout le monde arrive à se lever plutôt facilement. Ma mère tient absolument à ce que l’on mange pour tenir notre journée de jeûne. Elle nous fait plein de choses que l’on aime pour faire le plein d’énergie. Et puisqu’elle nous gâte, évidemment les jumeaux, Yasmine et Yazid demandent chaque soir à mes parents de les réveiller, prétextant que : « Oui, cette fois-ci c’est sûr, on va tenir plus longtemps que la dernière fois ! ». Ils ont 8 ans et les voir se lever pour engloutir une bonne partie du souhour pour finalement craquer dans la journée, ça m’agace ! 

La journée d’aujourd’hui, s’est plutôt bien passée. Le soir venu après que mon père a pris sa soupe tel Astérix et sa potion magique, nous nous rendons à la mosquée pour aller prier. Nous arrivons au parking et il est difficile de trouver une place. Les « tontons » de la mosquée pour une partie d’entre eux qui heureusement n’est pas la majorité, se garent un peu n’importe comment et un peu n’importe où. Mon père passe un petit moment à tourner avant de trouver une place et à peine entrés à la mosquée qu’une annonce est faite : une Citroën c3 dérange une sortie de garage et empêche le propriétaire de la maison d’à côté d’avoir accès à son garage ! Je repense à tous ces « dourous » où l’imam parle du respect du voisinage…

La mosquée est pleine à craquer pendant le ramadan. Les rangs sont serrés et on me marche presque dessus. Hamid, le voisin est là ! Je regarde le « tonton » qui est à côté de lui, il n’en mène pas large, il est en mode sandwich entre deux personnes. Il est plutôt frêle et mince et j’ai l’impression qu’il va étouffer. Pauvre homme ! Notre voisin Hamid prend toute la place, comme si c’était son territoire. 

Nous commençons à prier, j’essaye de rester concentré. J’aime cette période de ramadan où une sérénité et un apaisement s’installent dans nos vies. J’essaye de faire le vide, de comprendre les versets du coran que j’entends et d’en méditer le sens. Les prières de tarawihs sont assez longues et il n’est pas évident de rester debout si longtemps mais j’essaye de tenir. 

Le calme s’installe durant nos prosternations et nos inclinaisons, le temps est suspendu et le silence se fait. J’entre dans une grande concentration, j’écoute attentivement les versets coraniques et essaye de réciter intérieurement avec l’imam. Il récite une partie d’une sourate que nous avons apprise récemment à la mosquée. Tout à coup, je sursaute et bondis presque de ma place !  Le voisin Hamid émet un rot phénoménal qui fait sursauter d’autres fidèles à côté de moi ! Vraiment charmant !!! Comme dirait maman. Je pense que Hamid n’a pas avalé qu’un petit bol de soupe avant de venir prier. Ah ! la lourdeur de certains estomacs durant les prières de tarawihs…

4 commentaires

    1. 😂 Je crois qu’on est tous quelque part un peu comme la maman de notre personnage Nazim 😁

      Bonne lecture et bonne visite sur le site.

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