Méditer la parole de Dieu

Le mois béni du Ramadan est le mois du Coran. Un mois au cours duquel nous nous consacrons à la lecture du livre sacré au point où certains parmi nous entrent dans une course effrontée afin d’y multiplier les clôtures de lecture. La prédiction prophétique se confirme : «  Il sortira de ma communauté des gens qui boiront le Coran comme ils boivent de l’eau »[1] (c’est-à-dire rapidement sans méditation).

A qui lira le plus ! Je ressens en moi un malaise. Je m’interroge. Telle est notre relation avec La Parole de Dieu, exalté soit-Il ? Notre cœur a-t-il le temps d’assimiler et de méditer les versets que nous lisons à toute vitesse ? Louange à Dieu qui, par Son absolue miséricorde, nous a envoyé un modèle humain nous permettant de comprendre le sens des choses.

Ibn Mas’ud, que Dieu l’agrée, rapporte : Le Prophète, paix et salut sur lui, me dit un jour : « Récite-moi le Coran. » Je lui répondis : « ô Envoyé de Dieu, tu me demandes de réciter le Coran alors que c’est à toi qu’il a été révélé ? » – « J’aime l’entendre de quelqu’un d’autre que moi, répondit le Prophète. » Je lui récitai alors la sourate Les femmes (an-Nissa) jusqu’à parvenir à ce verset : Qu’adviendra-t-il des négateurs lorsque, de chaque communauté, Nous amènerons un témoin à charge, et que Nous t’amènerons toi-même pour témoigner contre eux ? (sourate 4, verset 41) Le Prophète m’interrompit alors et me dit : « Cela me suffit à présent. » Je me tournai vers lui et constatai alors que ses yeux étaient emplis de larmes.(Rapporté par Bukhari et Muslim) 

Nous avons à travers ce récit une éducation à la méditation de La Parole divine. Le Prophète, imprégné par la Révélation à tel point qu’il en devint un Coran qui marche, entretenait une relation sincère et profonde avec le Coran privilégiant la qualité à la quantité. Ainsi un seul verset pouvait l’occuper durant des heures. Abû Dharr, que Dieu lui fasse Miséricorde, rapporte que le Prophète, paix et salut sur lui, veilla  en prière en répétant un même verset :« Si tu les châties, ils sont pourtant Tes serviteurs et si Tu leur pardonnes, Tu es, en vérité, le Tout-Puissant, le Très-Sage »[2]. Les compagnons et ceux qui les suivirent bénéficièrent de l’exemplarité de ce modèle, conscients de la profondeur des Paroles qu’ils récitaient tel que l’exprime Al-Hasan Ibn ‘Alî, que Dieu lui fasse miséricorde : « Ceux qui étaient avant vous considéraient le Coran comme des messages que leur Seigneur leur envoyait. Ils les recevaient le jour et les méditaient le soir »[3].

La récitation du Coran est un don par lequel Dieu a honoré les hommes leur permettant de s’entretenir intimement avec Lui, Leur confiant ainsi le secret de Son amour et de Sa connaissance. Dieu, exalté soit-Il, dit « [Voici] un Livre béni que Nous avons fait descendre vers toi, afin qu’ils méditent sur ses versets et que les doués d’intelligence réfléchissent ! »[4]. Nombreux sont les versets du Coran nous incitant à méditer sur une quantité de choses : sa propre création, la création de l’univers, la nature temporaire de ce monde, les bienfaits de Dieu, etc.

Il convient alors de prendre pour ami intime le Coran, de le lire, de l’écouter, de le méditer avec sincérité et recueillement en espérant faire partie des gens de Dieu. L’Envoyé de Dieu, paix et salut sur lui, a dit : « Dieu a Ses gens parmi l’ensemble des hommes ». Ceux qui étaient présents lui ont demandé : « Qui sont-ils, Ô Envoyé de Dieu ? » Il répondit : « Les gens du Coran sont les gens de Dieu et Son élite ».

Que Dieu nous compte parmi Son élite, parmi Ses rapprochés ayant pris pour ami intime le Livre sacré.

 


[1] Rapporté par Al Firiabi et authentifié par Albani

[2] Sourate 5, verset 118

[3] Rapporté par An-Nawawi

[4] Sourate 38, verset 29

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