Comprendre son conjoint

Notre bien-aimé Prophète (paix et bénédiction sur lui)  était un homme d’une grande bonté, nous le savons, mais plus encore, car il savait gérer ses affaires avec beaucoup de pondération. Au quotidien, il usait d’une extrême empathie et bienveillance à l’égard des gens, de ses proches et en particulier de ses précieuses épouses. Il était à l’écoute des préoccupations de chacune, et respectueux de leur propre personnalité.

D’ailleurs, la personnalité attendrissante et saisissante de notre Mère Aïcha, que Dieu l’agrée, et les nombreux récits qui en découlent, nous démontrent cette exceptionnelle miséricorde dont faisait preuve le Prophète (paix et bénédiction sur lui), dans sa relation avec elle.

En effet, il nous est rapporté que Aïcha (que Dieu soit satisfait d’elle), avait dit au Prophète (paix et bénédiction sur lui), « Qu’as-tu à penser d’une vieille femme parmi les femmes qoraychites, dont les gencives étaient rouges et qui est déjà morte depuis longtemps ? Dieu t’a donné de meilleures femmes qu’elle ! » (Dit-elle en parlant de notre Mère Khadija, que Dieu soit satisfait d’elle). Le Prophète (paix et bénédiction sur lui), répondit : « Dieu ne m’a pas donné meilleure femme qu’elle, elle a cru en moi alors que d’autres m’ont rejeté. Quand les gens m’accusaient de mentir, elle a affirmé ma sincérité. Quand j’ai été abandonné, elle a dépensé sa richesse pour soulager le poids de ma douleur. Et par la Grâce d’Allah, m’a apporté la progéniture qu’aucune autre femme m’a donnée. » (1).

Notre Mère Aicha (que Dieu l’agrée) expliquera plus tard que son attitude était liée à de la jalousie.

La jalousie est un sentiment, une émotion naturelle très présente chez les femmes, que le Prophète (paix et bénédiction sur lui), par sa sagesse et sa miséricorde a parfaitement compris. Il a effectivement été attentif à ce qui se trouvait derrière les paroles de son épouse Aicha (que Dieu l’agrée).

Il connaissait le grand attachement de Aicha et l’amour qu’elle lui portait. Il ne s’est donc pas mis en colère et ne l’a pas blâmée. Mais, s’est contenté, de la raisonner en lui rappelant les bienfaits que Khadija (que Dieu l’agrée) a apporté à son mari avant sa mort et ainsi légitimer la place particulière qu’elle avait dans son cœur.

Une autre situation nous est rapportée d’après Anas, que Dieu l’agrée : Le prophète, paix et salut sur lui, fut chez l’une de ses épouses, alors qu’une autre épouse envoya une assiette contenant une nourriture. L’hôtesse balança alors la main du coursier et le plat tomba par terre, cassé. Le prophète se mit alors à ramasser la nourriture dans un flan de l’assiette en murmurant « Votre mère a été prise de jalousie ! » Il retint le coursier jusqu’à ce qu’on ramène une nouvelle assiette qu’il expédia avec lui chez le foyer à dédommager et garda l’assiette cassée dans son foyer. (2)

Nous ne savons effectivement pas s’il s’agit de Aicha, mais, ceci importe peu. Ce sur quoi nous devons nous attarder une nouvelle fois, est la noble réaction du Prophète, paix et bénédiction sur lui, suite à cet incident. 

En effet, en toute modestie, il a gardé le silence et a ramassé les morceaux d’assiette, puis il a su mettre un mot sur ce qui a poussé son épouse à agir, tout en la défendant devant les personnes présentes : « Votre mère a été prise de jalousie ». Et s’est enfin, soucié de réparer le préjudice causé.

Le Prophète (paix et bénédiction sur lui) avait cette capacité de prendre le recul nécessaire et analyser la situation pour agir avec justesse, miséricorde et pondération.

Il savait que Aicha (que Dieu l’agrée) malgré sa jalousie était une femme dotée d’une âme généreuse et patiente. Une femme vertueuse et pieuse. Son attachement au Prophète, l’empêchait de supporter qu’il ait des égards vis-à-vis des autres. Sans compter, qu’il s’agissait du Messager de Dieu, qu’elle ne partageait pas seulement avec les autres épouses, mais également avec toute la communauté (Oumma).

Le Prophète (paix et salut sur lui) est un éducateur, il n’a pas légitimé son acte, mais a accueilli son émotion sans l’accabler. De toute évidence, il a conduit son épouse à ressentir du regret. C’est toute la pédagogie et l’intelligence de notre bien-aimé Prophète.

Dans notre contexte et dans ces situations, combien serions-nous à réagir de façon impulsive à ce type d’acte. La noblesse du caractère de notre noble Prophète, ainsi que sa douceur se manifestaient dans des situations où l’on s’attendrait habituellement à la colère et à l’irritation. Il s’agit d’un enseignement, une leçon basée sur la bienveillance et la considération de la nature humaine.

Il tolérait le désaccord et les discussions avec ses épouses mais surtout, qu’elles puissent être sujettes à l’erreur dans leur comportement.

Les nombreux récits qui existent autour de la jalousie de notre mère Aicha (que Dieu l’agrée)  et le noble comportement de notre Prophète (paix et salut sur lui) nous offrent des enseignements précieux dans nos relations avec nos proches et notamment au sein même de notre couple.

Que Dieu nous permette d’être bienveillants et empathiques à l’image de notre Bien-Aimé Prophète. 

(1) Rapporté par Ahmed

(2) Rapporté par Boukhari

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