De la bonté envers les animaux

Le Prophète Mohammad (paix et salut sur lui), était une miséricorde pour l’univers. Il venait au secours de la veuve, de l’orphelin, de l’opprimé, et donnait une voix et un droit à ceux qui en étaient dépourvus.

Il y a d’ailleurs de cela plus de 1400 ans, bien avant l’émergence de mouvements et associations de défense des droits des animaux, l’islam prônait à leur endroit la bienfaisance et la clémence. Il exigeait la douceur et l’empathie aussi envers ces créatures de Dieu qui, à l’instar de l’homme, font preuve de sensibilité et d’émotivité.

Si Dieu a effectivement créé certains animaux pour servir l’homme, comme nous l’enseigne les versets 5 à 7 de la Sourate Les Abeilles « Et les bestiaux, Il les a créés pour vous ; vous en retirez des vêtements chauds ainsi que d’autres profits. Et vous en mangez aussi. Ils vous paraissent beaux quand vous les ramenez, le soir, et aussi le matin quand vous les lâchez pour le pâturage. Et ils portent vos fardeaux vers un pays que vous n’atteindriez qu’avec peine. Vraiment, votre Seigneur est Compatissant et Miséricordieux. », Il exige en retour que nous soyons pour eux des maîtres bienveillants et compatissants.

Le Prophète Mohammad (paix et salut sur lui) était d’ailleurs la personnification même de la compassion, comme l’illustre ce remarquable hadith : Le Prophète Mohammad entra un jour dans le jardin d’un médinois qui possédait un chameau. Ce dernier, très émacié, vint à lui, s’attrista et pleura. Le Prophète (paix et salut sur lui) descendit alors de sa monture, essuya les larmes du chameau et le consola, puis il demanda : « Qui est le propriétaire de ce chameau ? ». Le jeune médinois se manifesta. Le Prophète (paix et salut sur lui) rétorqua : « Ne crains-tu donc pas Dieu dans ta façon de traiter les animaux qu’Il a mis en ta possession? Certes, ce chameau s’est plaint de toi et prétend que tu l’affames et que tu lui fais porter de trop lourdes charges ! » (1).

Dans un autre hadith rapporté par Abou Daoud, le Prophète (paix et salut sur lui) ordonna : “Craignez Dieu à propos de ces animaux qui ne peuvent s’exprimer. Si vous les montez, faites-le de façon convenable [en les mettant en forme pour qu’ils puissent le faire aisément] et si vous les mangez, faites-le de façon convenable [en les nourrissants biens pour leur assurer une bonne santé]. ”

N’y a-t-il pas dans ces témoignages une formidable leçon de vie, d’amour et de miséricorde ?

Si notre Prophète bien-aimé figurait parmi nous aujourd’hui, qu’aurions-nous à lui présenter ? Serait-il satisfait de voir le spectacle affligeant de ces abattoirs infâmes, d’où ne sortent que les hurlements atroces et le sang d’animaux massacrés, violentés, suspendus par les pattes pendant des heures, électrocutés ? Lui qui ordonna il y a 1400 ans de ne jamais tuer une bête devant une autre bête et de bien aiguiser sa lame avant l’abattage pour que la mise-à-mort soit rapide et presque indolore ! Que penserait-il de ces corridas, de ces zoos et de ces cirques, véritables prisons pour innocents dans lesquels nous emmenons nos enfants ? Est-ce vraiment si ludique, si utile ? Que dirait-il encore de ces maltraitances quotidiennes dont certains font preuve en croyant que jamais ils ne seront jugés ?

Rappelons-nous constamment ses paroles : “Si l’un de vous tue, ne serait-ce qu’un moineau, par pur divertissement, qu’il sache que ce moineau s’écriera au Jour du Jugement : ” ô Seigneur ! Cette personne m’a tué sans aucune raison ! Elle ne m’a point tué par nécessité ! ” (2).

Le véritable croyant fait montre de sa foi en respectant toute la création, et s’insurger contre la souffrance des animaux est une miséricorde que Dieu nous rendra le Jour du Jugement.

Comment donc imiter le Prophète (paix et salut sur lui) dans sa relation et sa clémence envers les animaux ?

Voici quelques pistes :

– Consommer moins de viande. Une ou deux fois par semaine doivent suffire. Privilégier le biologique (de nombreux Musulmans se sont lancés dans le commerce d’une viande halal ET biologique, bien que le terme halal doit logiquement sous-entendre biologique, nous savons pertinemment que ce n’est pas le cas aujourd’hui).

– Acheter des œufs biologiques (ou issus de poules élevées en plein air) et du lait biologique. Ce n’est pas BEAUCOUP plus cher.

– Boycotter les corridas, les cirques, les zoos et les delphinariums. Faire plaisir aux enfants est une action louable mais le faire au détriment d’animaux malheureux n’est pas acceptable.

– Ne pas acheter de produits testés sur les animaux.

– Signer des pétitions contre les vivisections (dissections opérées sur un animal vertébré VIVANT, à titre d’expérience scientifique). La première scène du dessin animé The Plague Dogs devrait suffire à nous motiver à dénoncer ces aberrations pratiquées en laboratoire.

– Se rapprocher d’associations de défense et de protection des animaux.

– Nourrir/soigner/adopter des animaux abandonnés…

En définitif, et au-delà des quelques exemples précités, l’essentiel est de nous rappeler que notre rapport à l’animal fait partie intégrante de notre relation à Dieu et que notre excellence morale et spirituelle se manifeste également par notre sensibilité à la cause animale.

Le Prophète (paix et salut sur lui) en était la parfaite illustration.

(1) rapporté par Ahmed et authentifié par Cheikh Ahmed Chakir

(2) Sunan Nassai.

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