Fréquenter les croyants et leur rendre hommage

« Dis-moi qui tu fréquentes, je te dirais qui tu es. »  Ainsi celui qui veut refléter les bonnes valeurs fréquentera les personnes vertueuses, tandis que celui qui veut avoir mauvaise réputation n’a qu’à s’enticher de personnes de mauvaise vie. Parmi les affluents de la foi, se trouve la fréquentation des Hommes pieux, attache-toi à rechercher leur présence afin de cheminer au mieux et compléter ta foi.

Acte 1 : Choisis bien ton ami intime

L’ami intime, celui qui sera ton confident, qui influencera tes actions et tes décisions, qui te conseillera et déteindra sur toi, celui-là doit être soigneusement choisi. Sache faire le tri dans tes fréquentations afin de côtoyer la personne aux plus belles mœurs. Ne dit-on pas « qui se ressemble s’assemble » ? À qui veux-tu ressembler ? À la personne dont émane la confiance, qui jouit d’une excellente réputation, ou à celle dont les autres fuient la présence et à qui l’on ne confierait le moindre dépôt ? Quant à moi, afin de respecter la parole prophétique disant « Chacun a la même intensité de foi que son ami le plus intime. Choisissez donc vos amis avec soin » (1), je choisirais de m’allier au croyant véritable (mou’min), pour ma propre réussite et la sauvegarde de mon âme.

D’aucuns se sont retrouvés dans les soucis et les difficultés, voire ont connu les déboires des ennuis judiciaires par la force de leurs amitiés, souvent en ayant été entraînés malgré eux. Tandis que d’autres ont trouvé leur voie, se sont vus guidés, ou ont réussi par l’intermédiaire d’un ami intime, d’un maître spirituel ou d’un guide là où ils ne faisaient qu’errer dans le passé.

Il n’y a pas plus belle image que celle que nous a donnée le prophète, paix et salut sur lui : « Je compare le bon et le mauvais Compagnon au colporteur de musc et au forgeron. Le premier, si vous le fréquentez, finira par vous donner ou vous vendre partie de sa marchandise, et de toute façon vous sentirez le parfum. À fréquenter le second, vous ne manquerez pas soit de voir vos vêtements brûler, soit de sentir auprès de lui les mauvaises odeurs. » (2)

Acte 2 : Eduquons les futures générations

La bonne moralité et les bonnes mœurs sont les meilleurs atouts d’un ami fidèle et sincère. Prends garde à faire partie d’un groupe ou d’une entreprise qui cultivent les bonnes vertus, qui commandent le convenable et interdisent le blâmable, en compagnie de personnes qui t’aideront à t’élever spirituellement. L’enjeu est bien trop grand pour ne pas prêter attention à ses relations et à son réseau, il s’agit de se soutenir mutuellement et s’enjoindre à faire le bien autour de soi, à aider son prochain, aimer ses frères, éduquer les jeunes, prendre soin des plus âgés… Et surtout préparer les générations futures, afin que le bien engendre le bien, et que l’humanité tende à devenir meilleure. Tant de modèles de dépravation et d’immoralité sont proposés à nos jeunes, par le biais des écrans, des écrits et des ondes, et par effet de mimétisme, nos jeunes pousses imitent les « stars » et autres célébrités qui ne proposent que plus d’excès et de plaisirs les menant à leur perte.

Nous avons une responsabilité et un rôle à jouer dans le devenir de ces futurs adultes, proposons à ces jeunes de calquer leurs pensées et leurs actions sur de meilleurs modèles issus du passé, tels les compagnons du messager, paix et salut sur lui, ou nos pieux prédécesseurs, voire sur des figures plus contemporaines tels nos savants et autres modèles de réussite, tant bien dans les domaines profanes que religieux. Ainsi prendront-ils en main leurs vies et aspireront-ils à la réussite ici-bas comme dans la vie dernière.

Toi qui es père, mère ou qui aspire à le devenir, ne veux-tu pas être un modèle d’excellence pour ton enfant, afin qu’il soit lui-même un bon modèle pour les gens de sa génération ? Nous avons une grande responsabilité vis à vis de nos cadets, mais la responsabilité est encore plus grande entre les mains de tous les aspirants éducateurs qui sortent de nos rangs : instituteurs, professeurs, maîtres, imams, médias, etc. Leur pureté morale et leur sens de la pédagogie doivent être sans reproche s’ils s’enorgueillissent de vouloir transmettre. Sinon que peuvent-ils prétendre enseigner à des cœurs et des cerveaux vierges de toute perversité ? La qualité de leurs moralités vaut bien mieux que la quantité de leurs connaissances !

Acte 3 : la clé de voûte d’une bonne éducation : la transmission intergénérationnelle

L’un de nos objectifs, le mien, le tien et celui de tout musulman sincère est de créer et maintenir les conditions de relations agréables dans notre entourage social, et plus généralement dans nos rapports avec l’ensemble des êtres de cette planète. Des rapports qui ne sont ni appropriables, ni quantifiables en termes de valeur monétaire. La planète a été créée ronde afin que les gens se rencontrent, s’aiment et s’apprécient, et non afin qu’ils s’enferment entre quatre murs et se fassent la guerre. Ainsi dans ces rapports pleins de mansuétude et d’empathie, il y a un nectar pur qu’il faut absolument préserver et amener à produire une élévation spirituelle et morale de la société toute entière : la transmission intergénérationnelle. La fréquentation et l’accompagnement des jeunes par les plus âgés, avec respect et dévouement pour les amener à une croissance vertueuse et valeureuse, est une condition sine qua none à une bonne éducation. Les uns profiteront de l’expérience des autres, tandis que la fougue et l’énergie de ces derniers feront avancer la société plus vite, plus loin, plus haut.

L’attirance naturelle des enfants et des adolescents, comme des jeunes adultes, en direction des exemples portés aux nues par la télévision et le cinéma, dans le sport et la musique, modèles qui peuvent s’avérer dangereux pour la foi et la spiritualité, doit être contrée et renversée par cette alliance anciens-jeunes. Les ponts entres les parents et les enfants, les enseignants et les élèves, les transmetteurs et les récepteurs de tout apprentissage, doivent être bâtis et solidifiés au maximum, avant que la marée n’écarte les uns des autres et n’agrandisse le fossé entre les composantes de la communauté. La responsabilité est d’abord portée sur les épaules des aînés, qui se voient contraints d’user de pédagogie et de sagesse pour gagner l’intérêt, la confiance et l’engagement de leurs cadets. Mais il incombe également aux jeunes générations de magnifier ce transfert par l’écoute, la patience et la soif d’apprendre et de parfaire leurs caractères ; chose qu’il est possible de leur inculquer dès le plus jeune âge en instillant en eux l’amour de Dieu, Son prophète et des gens de bien. Si nous ne faisons pas le travail, d’autres acteurs aux buts moins glorieux le feront certainement, et ils ne lésineront pas sur les moyens pour y arriver !

Épilogue

Toi le jeune, ne méprise pas celui que tu appelles « vieux », il se peut que dans son esprit il ait gardé la fougue que tu as perdue par ta nonchalance et ton laisser-aller.

Toi l’ancien, ne prends pas ce « gamin » pour plus naïf qu’il n’est, il apprend plus vite que toi et peut finir par percevoir ce que tu n’as pu, durant des années, voir.

Alliez force et connaissance pour ensemble mener l’embarcation commune à destination, vous avez un même but et des obstacles similaires dans cette vie.

Les uns ont définitivement besoin des autres dans le voyage de la vie, ceux-ci sont le moteur et ceux-là le carburant, l’un ne peut absolument pas aboutir sans l’autre.

(1) Hadith rapporté par Tirmidhi et Abou Daoud selon Abou Hourayra.

(2) Hadith rapporté par Boukhari et Muslim

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