Le modèle des compagnons du Prophète

Chaque Envoyé de Dieu a été entouré de disciples qui l’ont accompagné et soutenu dans son apostolat. Ces premiers croyants ont eu le mérite de préserver et de transmettre les enseignements reçus des Prophètes de Dieu aux générations futures. Si le Judaïsme a eu « ses juges » et le Christianisme « ses apôtres », l’Islam a eu « ses compagnons » (as-sahaba), les proches disciples du Prophète, paix et salut sur lui, qui l’ont soutenu dans sa mission et qui ont propagé son message après sa mort.

Le titre de « as-sahaba » était loin d’être acquis par la simple proximité physique ou par le simple fait qu’ils étaient contemporains du Prophète, paix et salut sur lui. Ce n’est pas un terme social ou politique, c’est plus que ça. C’est un terme qui décrit les caractères, les qualités, les vertus de ces Hommes qu’ils ont acquis grâce à la bonne compagnie avec le Messager de Dieu, paix et salut sur lui.

Ces Hommes ont mérité ce titre de « as-sahaba » pour avoir fréquenté le Prophète, paix et salut sur lui, avec amour et dévouement.  Et la « sohba » (la bonne compagnie) fut la condition des « as-sahaba » qui étaient à la fois les disciples, amis, alliés du Prophète, paix et salut sur lui, et qui ont choisi d’entamer leur vie , leur parcours à ses côtés en vue de gagner la proximité et la satisfaction de Dieu : « Dis si vous aimez Dieu, suivez moi et Dieu vous aimera et vous pardonnera vos pêchés »[1]

Riches ou pauvres, libres ou esclaves, le seul dénominateur commun qui liait ces Hommes était la foi en Dieu, la fidélité au Message du Prophète et l’amour qu’ils lui vouaient. C’était leur raison de vivre et pour lequel ils ont tout donné, y compris leur vie.

Ces Hommes, que le Prophète a nommé les compagnons « as-sahaba », ont accepté tous les sacrifices possibles et toutes les persécutions, faisant abstraction de leur égo personnel, pour soutenir le Prophète dans sa mission, afin que la religion de Dieu et Sa Parole soit propagées à tous les peuples de la Terre. C’est avec la permission de Dieu, grâce à leurs sacrifices et leurs efforts louables que le message divin nous est parvenu aujourd’hui tel qu’il fut révélé dans sa pureté originelle ; ainsi que les dires, les actes, les consentements et les caractères morales et physiques de l’Envoyé de Dieu qui constituent à ce jour la Tradition du Prophète (Sunna), deuxième fondement de l’Islam après le Coran.

C’est la raison pour laquelle Dieu les a immortalisés dans Son livre Saint, en les citant dans maints versets, louant leurs qualités, et exprimant Sa satisfaction à leurs égards :

« Vous êtes la meilleure communauté qu’on ait fait surgir pour les Hommes; vous ordonnez le convenable, vous interdisez le blâmable et vous croyez en Dieu. »[2]

« Les tous premiers croyants parmi les Émigrés (Mouhajirounes), ainsi que les Ansars et ceux qui les ont suivis dans leur foi, Dieu les agrée, tout comme ils L’agréent. Il a préparé pour eux des Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux et ils y demeureront éternellement. Voilà l’énorme succès! »[3]

Les compagnons que Dieu a honorés dans le Coran ont occupé une place de la plus haute importance dans l’histoire de l’Islam ainsi que dans la transmission des directives du Prophète. Eduqués par le Prophète, ils ont formé la société musulmane type. Et après sa mort ont assuré la continuité de cette société, et dans sa foi et dans sa législation, à travers le dévouement qui fut le leur, uniquement dans le but de plaire à Dieu.

Ces femmes et ces hommes autour de l’Envoyé de Dieu étaient des personnes simples, imprégnés de l’amour de Dieu et de Son messager ; chacun ayant montré d’une façon ou d’une autre, face aux épreuves et à l’adversité, sa fidélité et son engagement pour le Prophète et la cause de l’Islam. C’était des humains avec leurs faiblesses et leurs défauts, leurs sentiments et leurs humeurs. Mais la foi a tellement accaparé leur cœur et absorbé leurs âmes dans l’amour de Dieu et de Son Messager qu’ils furent transformés et sont devenus des Hommes de foi, dignes héritiers du Prophète, paix et salut sur lui. De ce fait ils sont dignes d’être des modèles à suivre et non oubliés dans les nués de l’histoire.

Abdallah ibn Massoud, que Dieu l’agrée, a dit : « Si Un individu cherche à prendre en modèle quelqu’un, qu’il se conforme au comportement des compagnons du Prophète. Ils étaient les gens les plus pieux de cette communauté, les plus savants, les moins prétentieux et ceux dont la guidance était la meilleure et ils étaient clairvoyant. C’étaient des gens élus par Dieu pour être les compagnons de Son envoyé et pour rétablir sa religion. Sachez reconnaitre leur valeur et leur mérite et suivez leur trace car ils étaient sur la voie de la guidance »[4]

Ainsi, il nous incombe de méditer la transformation de ces Hommes qui ont eu à choisir la voie difficile et à faire le pas décisif qui sépare l’ignorance de l’islam.

L’étude de ces personnalités éminentes nous permettra de vivre de manière effective l’Islam non pas comme une théorie, mais comme une réalité de la vie de tous les jours. A travers le vécu de ces Hommes pieux, nous devons rechercher le secret de l’éducation qu’ils ont reçu du Prophète, paix et salut sur lui, et qui fit abandonner leurs anciennes habitudes, leurs anciens sentiments, leurs anciennes idées, pour que nous musulmans d’une société matérialiste et conformiste puissions nous aussi vouloir et savoir changer comme ils ont fait.

Ces femmes et ces hommes méritent notre respect, notre admiration et notre amour, à l’exemple du Prophète, paix et salut sur lui, qui dit : « Ne dites pas du mal de mes compagnons ; car je jure, par Dieu, que même si l’un d’entre vous donne en aumône l’équivalent de la montagne d’Uhud, il n’égalerait pas les mérites d’un seul de mes compagnons. »[5]

« Le Cortège de l’histoire ne s’est pas arrêté à l’époque des Prophètes, nous pouvons toujours espérer devenir les dignes héritiers de ces nobles compagnons.»[6]

Les bons exemples éveillent les bonnes vocations !

 


[1] Coran : S3, V31

[2] Coran : S3, V110

[3] Coran : S9, V100

[4] Hadith rapporté par l’imam Ahmed

[5] Hadith rapporté par Boukhari et Muslim

[6] Abdessalam Yassine, la Révolution à l’heure de l’Islam

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