CARNET DE BORD D’UNE PELERINE « Voyage éphémère pour l’éternité » : jour 6

C’est aussi cela la Mecque, de belles rencontres… inoubliables !

(Lundi 08 Novembre/02 Dhu al Hijja à 04H30)

J’ai eu beaucoup de mal à dormir cette nuit, j’étais tellement excitée par tout ce que je vis actuellement : je pense aux plus beaux moments de ma vie…

Ici, à Mekka, toute la grande palette des émotions, je l’ai plus ou moins ressentie…

Hier soir, par exemple, ce fut la joie liée au rire voire au fou rire…

Après la prière de l’Ichaa, avec mon mari, nous nous dirigeons pour rentrer à notre hôtel, situé à el Azizia, à quelques kilomètres du Haram…

Nous avons toujours (depuis deux jours, il suffit de peu pour qu’un rite s’installe !) procédé de la sorte : Mostafa arrête les chauffeurs de taxis, leur propose notre destination… mais ces derniers ont pour habitude de refuser car faire ce trajet pour deux personnes n’est pas rentable à leurs yeux !

Donc moi de mon côté, parallèlement, je piste ça et là toutes personnes désireuses de se rendre à la même destination que la nôtre, à savoir el Azizia (vous suivez ?!)

Notre tandem est très comique, on rit beaucoup… parfois, on tombe « sur tout et n’importe quoi »… Mais c’est surtout l’occasion de faire de très belles rencontres…

Ce fut le cas hier soir… Après avoir rencontrés, avant-hier soir un couple de marocains installés à la Mecque, des Turcs, des Irakiens… Hier donc, ce fut trois frères ouzbékistannais !

Je fus admirative de leurs attitudes, notamment le grand frère qui était d’ailleurs le seul à parler arabe…

Ah oui ! Ça aussi contribue à me faire rire, les moyens que Mostafa et moi utilisons pour communiquer, encore une fois toutes les communications sont sollicitées…

Donc ce frère, dénommé Kamel nous apprend qu’il vient d’Ouzbékistan et qu’il a déjà effectué le hadj une première fois. Cette année, il accompagne ses deux frères…

Ce qui me plut chez ce frère fut ce qu’il dégageait, une espèce de « force tranquille », ce qu’on appelle en arabe « samt el hassan » c’est-à-dire quelque chose qu’un bon croyant dégage en lui-même, à son insu, qui fait qu’il est apprécié des gens… une espèce d’aura…

Il s’adressait à Mostafa, lui placé à l’avant du véhicule et tous deux, nous étions à l’arrière avec ses deux frères…

J’ai beaucoup apprécié la manière avec laquelle il parlait à Mostafa, sans jamais se retourner, par respect pour moi…ce fut très très appréciable !

Enfin, ça change… une attitude respectueuse de la gente masculine !

C’est donc aussi cela la Mecque, de belles rencontres… inoubliables !

Ces moments que j’appelle « after Ichaa » permettent, je trouve, d’équilibrer notre journée…

En effet, après la concentration, le recueillement de toute une journée passée en prière, lecture de Coran, dikhr…

Un moment où la pression diminue, n’est pas de refus !

Je dirais même que c’est un réel moment de distraction ; je pense à ce hadith où notre bien aimé Prophète (saw) nous y apprend que « dans notre religion, la distraction y a toute sa place »…

C’est un temps qui nous rapproche encore plus Mostafa et moi… D’ailleurs, ce séjour à la Mecque nous unit de plus en plus jour après jour, Dieu soit loué !

Je ne comprends pas, d’ailleurs, comment un mari peut se rendre dans cet endroit magique sans son épouse !… Oui ! Peut-être pour des questions d’argent mais je trouve cela égoïste : il n’a qu’à attendre d’amasser suffisamment pour pouvoir partir à deux…

C’est le cas dans notre délégation, un frère a avoué regretter être venu sans son épouse… je veux bien le croire, quel décalage entre eux à son retour !

Je voudrais revenir, sur ce respect dont je parlais auquel ici plus que jamais j’y suis ô combien sensible…

Non, pas que je sois miss monde et que tous les regards soient posés sur moi, loin de là… (J’y reviendrais plus tard), mais ici, j’ai l’impression que certaines attitudes de l’ignorance «  jahiliya » sont restées vis-à-vis de la considération des hommes envers les femmes…

Parfois, j’ai l’impression que la femme n’est vue que pour satisfaire un appétit en particulier…

Pour revenir à l’apparence que j’évoquais à l’instant…

Je disais donc que je n’étais pas un canon de beauté (sans blague !)…

C’est vrai, c’est un constat que j’ai fait sur moi-même, mon apparence physique, depuis que je suis ici, je l’ai complètement mise dans un placard, fermé à double tours !

Disons que je m’en fiche, oui voilà, c’est le mot, je me contre fiche d’accorder les couleurs, de tirer mon foulard à quatre épingles (voire plus parfois !)… Même le miroir, je ne le regarde que pour me brosser les dents…

Ce qui me préoccupe réellement est mon intérieur, je dis cela sans démagogie… mais c’est la première fois que je ressens cela…

Ne penser qu’à l’état de son cœur, à sa couleur, sa relation avec Dieu (qse)…

C’est réellement cela le vrai détachement ! Et quelle libération !!

On ne se rend pas bien compte à quel point nous vivons (dans l’’autre monde) sous l’aliénation, le diktat des apparences !… Après, on se questionne de ne pas être heureux… Mais où est le bonheur ?… Je pense avoir la réponse… auprès de ton Seigneur (qse) ! Ça rime, non ?… pas pour rien !!…

(Lundi 08 Novembre/02 Dhu al Hijja à 10H)

Je viens de me lever… petite rectification : un agent de sécurité m’a forcée à me réveiller car je dérange je ne sais pas trop quoi au juste!… étant donné que je me trouve sur le carré réservé aux femmes…

Aujourd’hui, Mostafa et moi avons préféré rejoindre chacun le carré de son genre, pour en principe, pouvoir s’y reposer en toute quiétude!…

Je fus donc aux côté de sœurs indonésiennes… c’est toujours un plaisir de prier à leurs côtés… elles dégagent un tel recueillement, une telle spiritualité, n’ont pas de discussions inutiles… elles m’aident à tenir…

Mais ce qui me toucha le plus chez elles fut la poignée de mains que chacune me tendit pour clôturer ce savoureux moment passé ensemble en guise de remerciements, de considération, de reconnaissance, d’appartenance à une même communauté… c’est tout ce que j’y vois ! En tout cas, elles m’émeuvent par leur simplicité, leur générosité, leur sincérité…

Ce qui m’a aussi réveillée, j’avoue, fut le froid, le comble en Arabie ! L a salle dans laquelle j’étais fut beaucoup trop climatisée… Ah ! Le froid : drôle de sensations… que j’avais oubliées!

Sinon, à la prière du Soubh, l’imam qui a prié avait une voix qui m’a transpercée le cœur… Une voix comme je les adore, pour lire le Coran, une voix grave…

J’aimerais beaucoup avoir le nom de ce cheikh… malheureusement encore méconnu…

Il est vrai que j’aime énormément les voix graves de baryton pour lire le Livre Saint… ces voix qui prennent un ton profond en psalmodiant le Coran produisent en moi un effet indescriptible, je dis « me transperce le cœur », mais en réalité c’est plus encore…

Des voix comme celles de cheikh Houssary (r) ou encore de cheikh Kalbani, dommage d’ailleurs, cela dit en passant, qu’il lise en hafs…

Vous ignorez peut-être ce cheikh ? Adil Kalbani a prié taraweeh à l’Haram au ramadan 2008 : quelle voix ! Elle m’arrache le cœur, l’élève, l’ébranle complètement… Il a une voix qui amène sans détours vers les abîmes du Coran…

Dommage, qu’il ait été congédié du Haram pour cause, paraît-il, de mélomanie ! Le comble, non ! Un cheikh mélomane, pourquoi pas un médecin hypocondriaque ou encore un pompier pyromane !…en bref, une réelle aberration !

En fait, j’avais fait des recherches sur lui et j’avais découvert qu’il aurait été viré du Haram pour avoir affirmé, lors d’une de ses prêches du Vendredi, que certaines musiques et certains chants sont licites en Islam… Malheur ! Oser déclarer une telle chose au pays du wahhabisme, quelle audace ! Il a été foudroyé sur place, appelant même à le boycotter et pire des peines pour un cheikh de cette renommée, se voir interdire à jamais l’imama de la Sainte Mosquée…

D’ailleurs, en étant au grand centre commercial qui juxtapose la mosquée, ce centre commercial chic, branché où des marques tels que Yves Saint-Laurent, Dior et j’en passe y trouvent toutes leurs places… Le calme m’avait interpellée…en y réfléchissant, je me suis donc aperçue, qu’effectivement, aucune musique n’était diffusée…mais aussi dans les voitures des taxis, nulle part ailleurs…Un pays sans musique, est-ce possible ?…avec un peu de force, tout devient possible…

L’avantage est qu’on ne nous pollue pas les oreilles, avec tout et n’importe quoi !

Parfois, j’ai entendu du Coran, mais ça reste trop peu à mon goût !

Petit aparté, l’adhan ici a une sonorité particulière, hors du commun, il est enivrant ! Cet adhan retentit partout à l’intérieur et à l’extérieur de la Mosquée, jusque dans les plus hautes montagnes, produisant ainsi un écho dont on ne se lasse pas…

Tout à l’heure, aussi, ce sont les murs de la Mosquée qui ont vibré avec la lecture de Coran de cheikh Shouraim…

C’était lors de la prière d’Istisqa, la prière de la pluie…C’est ce grand cheikh qui l’a dirigé, un seul mot : époustouflant !

Au départ, j’avais du mal à réaliser, je pensais que c’était un enregistrement audio qu’on nous faisait écouter ! (j’avoue je ne devais pas être bien réveillée : depuis quand prions-nous avec pour imam un enregistrement audio !!! je ne sais pas mais en tout cas, j’ai toujours beaucoup de difficultés à réaliser l’endroit où je me trouve et à fortiori tout ce qui en découle…)

Donc c’était bien lui, en personne, avec une lecture qui m’a totalement bouleversée… Le Coran, ce Verbe de Dieu (qse) est déjà tellement beau en soi, lui rajouté une lecture digne de le lire, c’est tout simplement transportant ! Splendide ! Grandiose !

(Lundi 08 Novembre/02 Dhu al Hijja à 12H20)

Comme hier, après notre réveil, Mostafa et moi sommes allés au centre commercial pour y faire nos ablutions… Et là, panique à bord, catastrophe : j’ai mes règles !!

Tout d’abord, ma première réaction fut la déception, déçue de ne pas être enceinte… j’imaginais déjà le prénom que j’allais donner à mon enfant en lien bien sûr avec ce que je suis en train de vivre…

Mais la volonté divine en a décidé autrement… et c’est bien aussi… Je ne les aurais pas pendant les jours du pèlerinage…

Soubhana Allah, après Soubh, j’ai fait un rêve…après réflexion, j’ai l’impression que ce rêve me préparait à recevoir la nouvelle…

En effet, dans mon rêve, il y avait Mina, une cousine que j’affectionne beaucoup (actuellement enceinte..) et moi.

Dans ce rêve, elle n’était pas encore mariée et moi, en bonne entremetteuse que je suis ! Je lui forçais la main pour rencontrer un frère intéressé par elle…

Elle s’y refusait, mais je persistais, convaincue que c’était quelqu’un de bien pour elle…

Lassée, j’ai décidé de lâcher prise et là…  elle, d’elle-même s’est rendue vers ce frère…

Un petit détail dans ce rêve, les murs étaient verts, vert islam…

Je me suis réveillée de ce rêve, ne comprenant pas trop ce qu’il pouvait bien signifier, je me suis juste dit que Mina était «chanceuse » car j’ai rêvé d’elle au Haram !

Mais lorsque je découvris mes menstrues… dans ma tête, les choses étaient beaucoup plus claires… j’y vois un signe de Dieu (qse) ! Un de plus ! Comme si je devais lâcher prise avec cela et les choses viendront d’elles-mêmes insha Allah…

Quand je dis panique à bord, je parle évidemment du rythme que je commençais, tout juste, à m’instaurer… tout maintenant se trouve chamboulé…

Je n’ai plus le droit à la mosquée El Haram, ni à la prière bien sûr… il ne me reste que le dikhr et ce n’est pas rien !!

Mostafa est allé prier Dohr, quant à moi, je suis restée au centre commercial… ce qui est bien ici est qu’on peut y entendre l’adhan et la prière comme si on y était…

Une chose qui m’a frappée et qui confirme cette terreur qu’on impose aux gens est la suivante… J’étais sagement assise, devant moi, il y avait un homme également assis, l’iqama venait d’être prononcé et lui ne s’apprêtait pas à se lever pour prier… Quand soudain un policier faisant la ronde pour « inviter », le mot n’est pas assez fort, pour forcer, vérifier que tout le monde prie…

A moi, il ne m’a rien dit, en revanche à cet homme il lui ordonna d’aller prier… la force, la peur, toujours la force !!

Ce policier est partit… mais cet homme n’a pas bougé l’ombre d’un doigt… les rebelles sont partout !

Lorsque Mostafa est revenu me chercher, il m’a avoué avoir été perturbé par mon absence à ses côtés et reconnaît la bizarrerie de la chose en se demandant comment font les frères qui viennent seuls et qui vivent tout cela sans le partager avec leur moitié…

Je suis malgré tout posée, heureuse… ne pas prier n’enlève rien à mon attachement à Dieu (qse)… au contraire, je me dis que c’est parce que Dieu (qse) m’aime qu’Il (qse) m’accorde ce moment de répit pour me reposer avant les véritables jours du Hadj où il faudra redoubler d’efforts…

Ainsi, je vais profiter de ces quelques jours pour me reposer et aussi faire du repérage shopping !!

(Lundi 08 Novembre/02 Dhu al Hijja à 15H30)

Je suis dans un centre commercial, au troisième étage devant une grande baie vitrée et delà, j’ai une vue imprenable sur la mosquée el Haram… Le paysage y est magnifique !

Je vois une véritable marée humaine, le Haram est « blanc » de monde… Dommage, que je ne puisse pas voir la Kaaba de là…

Je viens d’assister à la prière de l’Asr, ne priant pas j’ai donc pu voir les futurs pèlerins pendant leur prière…

C’est époustouflant, à chaque Takbir, les fidèles s’inclinent et se prosternent tous à l’unisson : une telle discipline, un tel ordre… aucune autorité sur Terre ne peut parvenir à un tel résultat… Seule l’autorité suprême en a la capacité ! Allahou akbar !

En dehors des prières, c’est l’anarchie, de réelles fourmis ! Il y a énormément de monde, je ne sais plus où donner de la tête…

En faisant mon dikhr, je me suis assoupie… pour ne pas être dérangée, je me suis couverte d’un drap noir que j’ai toujours avec moi, me recouvrant entièrement…

En me réveillant, je suis restée ainsi et donc pendant un laps de temps, on peut dire que j’ai porté le khimar… je me suis donc mise dans la peau d’une « khimarée »…

Il est vrai que c’est une tranquillité ! Adieu les regards déplacés, personne ne vient vous accoster…

Du point de vue de la « khimarée » que j’ai été, je trouve que voir sans être vue n’est pas négligeable, voire bougrement confortable !!

En effet, je trouve que même pour le khimar, l’intention doit rester bonne car on se laisse vite tenter…

Le plus dur pour une « khimarée » est de préserver son regard quand on sait que l’on n’est pas vu… ici, encore, c’est une question de crainte de Dieu (qse)… Sinon cela devient juste un dérivé de lunettes fauchtonnes ! 

Cette expérience fut pour moi enrichissante…

Je continuais mon dikhr et me suis à nouveau assoupie, cette fois, plus profondément à tel point que Mostafa me cherchait en m’appelant, je ne l’avais pas entendu…

Lui ignorait que c’était moi qui me trouvais derrière ma nouvelle « cachette anti-regards désobligeants »…

Il a tellement insisté que, rassurez-vous, nous nous sommes retrouvés !

Entre temps, pendant mon sommeil, une femme s’est installée à mes côtés… elle nous a entendu Mostafa et moi échanger sur notre programme de l’après Asr… elle en a donc déduit que nous, que dis-je, que Mostafa était marocain !

Coïncidence, (providence divine devrais-je dire !), elle aussi… ils ont tous deux échangé… Ah, la nature humaine me surprendra toujours… mais d’où vient cette volonté de chercher en autrui dans un premier temps que des points de ressemblances !…

Mostafa nous a laissé, il était juste passé voir si j’avais besoin de rien… à vrai dire, il n’est pas très rassuré de me laisser seule… et il a raison (j’y reviendrais plus tard !)

Je me suis retrouvée seule avec cette femme, qui m’en a appris plus à son sujet… installée depuis trois ans à la Mecque, elle était anciennement militaire au Maroc… actuellement, elle effectue son cinquième hadj et a déjà effectué dix omrates…

Au début, je l’écoutais attentivement, puis, plus par complaisance que par réel intérêt car j’avoue avoir l’impression qu’elle essayait de me séduire avec tous ses exploits…j’avoue aussi vouloir rester seule dans ma bulle avec Dieu (qse)…

Elle ne s’arrêtait pas…elle renchérissait, me parla de sa sœur mariée avec un membre de la famille royale saoudienne, je crois, puisque je n’écoutais que d’une demie oreille !

Elle ne tarissait pas d’éloges sur les privilèges dont sa sœur bénéficiait etc… Encore maintenant, je me demande sincèrement pour quelles raisons elle a tenu à me dire tout cela…

Le plus intéressant fut après, lorsque d’autres marocaines nous ont détectées… Ah ! Chercher, toujours, inexorablement, la quête de soi en autrui !

Elles se sont également installées avec nous… et là quelle ne fut pas ma vive émotion lorsque cette dame, en réponse à ce qui venait de ce dire… lu la sourate Maryam… D’une telle façon qu’elle m’émue fortement…

Elle l’a lue à la marocaine, principalement lecture de Fès…avec le tajweed et surtout la gestuelle : c’était transportant !

Ensuite, nous avons échangé, car aussitôt, je lui ai manifesté un réel et sincère intérêt… nous avons découvert que nous avions les mêmes chouyoukh de prédilection : cheikh Kalbani, qu’elle m’a imité et le cheikh du matin, celui qui dirige la prière du Soubh à l’Haram (vous vous souvenez ?) et bien, elle m’a donné le nom de ce saint homme : cheikh Ben hamid… qu’elle a aussi imité…

J’en demandais encore, et encore : elle lut sourate Youssef, Taha et Baqara (le début)

Ce fut plus intéressant car nous parlions du Coran… elle me dit qu’elle l’apprit en entier à l’âge de six ans puis l’a révisé à neuf ans…

Elle me lut toutes ces sourates de la même façon ; fèsienne, tajweedienne et avec la gestuelle… quand je dis avec la gestuel, j’entends par là qu’elle accompagnait les versets de gestes adéquats, repérant donc par là qu’elle comprenait ce qu’elle récitait…

Mon regard sur elle fut tout autre… elle me mit un peu de baume au cœur, car j’étais légèrement attristée par ma situation ovarienne !

Nous sommes restées ainsi jusqu’à la prière de l’Ichaa… elle me dit qu’elle devait rejoindre sa sœur au palais royale… elle me le montra… Il est situé juste en face de la Mosquée, d’une des fenêtres, on peut y voir la Kaaba !

Mostafa me rejoignit et après ce fut moment « emplettes », très très fatiguant ! Difficile de décider quand on a l’embarras du choix et surtout la peur d’oublier quelqu’un…

Ah j’oubliais, après la prière de l’Ichaa, cette dame et moi sommes restées, quelques minutes pour faire des invocations… quand des hommes se sont installés face à nous… Elle me murmura aussitôt « reste pas ici, les saoudiens sont des ch… ! »

Je me suis dis que tout ce que j’avais pu penser d’eux n’étaient pas des hallucinations !! Elle les connaissait mieux que moi et pourtant tenait le même discours…

En rentrant, je discutais avec une sœur dans ma chambre, ma voisine de lit. Elle ne prie pas non plus, j’ai donc voulu savoir comment elle s’organisait… ce qu’elle me dit me stupéfia !

Elle a aussi tenté le sitting au centre commercial face à la mosquée… mais elle fut suivi, un homme ayant repéré qu’elle était seule depuis un bon moment, attendait, tel un prédateur, qu’elle soit seule dans un endroit exigu, pour sauter sur sa proie !

Quel charognard ! Ils me dégoûtent !!

Elle prit tellement peur qu’heureusement, elle s’incrusta au milieu de femmes pour faire diversion… dont elle ne se séparait plus jusqu’à la venue de son mari…

Traumatisée par ce qui c’était passé, elle a aussitôt acheté un khimar, un vrai ! Avec double option : voilage semi-complet ou total du visage! …

Tout ceci me laisse perplexe… dois-je en arriver là pour avoir la paix en terre sainte !

Elle m’avoua que la différence en est flagrante !! Je veux bien la croire puisque moi aussi j’en avais fait le constat…

A suivre…

 

 

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