Dans l’épreuve : l’amour et le pardon

Le Prophète Mohammad (paix et salut sur lui) vient de recevoir la Révélation. Il ne comprend pas ce qui lui arrive et durant les premières heures et les premiers jours de sa rencontre avec l’Ange Gabriel, il a besoin de protection et de réconfort. Il se questionne, il a peur et il pense avoir été touché par le Mal tellement ce qu’il a reçu est puissant. C’est alors qu’auprès de lui, il y a sa femme Khadija (Que Dieu l’agrée), la mère de ses enfants. Elle le rassure, elle le console et elle le grandit. Par son amour, elle est son abri. Il trouve le repos de son cœur auprès d’elle.

Le temps passe et la Révélation devient plus régulière et le message du Prophète (paix et salut sur lui) se fait plus exigeant. Il commence à attirer du monde à lui et il se retrouve face à l’opposition de son peuple. Mais pour retenir la haine grandissante des siens, le Prophète (paix et salut sur lui) possède à ses côtés une autre protection de poids : celle de son oncle Abou Talib, le père de Ali (Que Dieu l’agrée). Son oncle bénéficiait d’un grand respect de la part de son peuple et personne n’aurait osé s’attaquer directement et ouvertement à son neveu. Mais les années passent et le Prophète Mohammad (paix et salut sur lui) va vivre l’une des périodes les plus difficiles de sa vie et de sa mission. Il va perdre son épouse Khadija et son oncle Abou Talib. Il se retrouve donc seul sans la protection de l’amour et sans aucune protection contre ses ennemis. Il vit alors l’épreuve de l’absence et de la solitude. Les persécutions se font alors de manière plus assumée. Ses Compagnons sont pour la plupart expulsés, torturés, voire tués. Il faut absolument qu’il trouve une issue rapide à cette situation. Il décide alors de fuir La Mecque pour trouver refuge dans la ville de Tâ’ïf.

Une fois arrivé à Tâ’ïf, il se retrouve face à l’opposition des chefs de clans et à leurs moqueries. Il finit par être humilié en étant poursuivi et lapidé par les enfants de la ville. Il arrive à se sauver et à se mettre à l’abri, et dans ce moment de solitude et de peine, il adresse une longue prière à Dieu dont les premiers mots sont magnifiques : « Seigneur ! Je me plains à toi de ma faiblesse. »

C’est toute la sagesse de l’attitude à avoir dans l’épreuve lorsqu’on dialogue avec Dieu. Le Prophète (paix et salut sur lui) venait de confier à Dieu les limites de son être. Il n’éprouvait aucun doute quant à la nécessité et à la vérité de sa mission. Il en appelait à son Créateur comme s’il lui disait : « Aide-moi ! J’ai épuisé mes forces ! Je ne sais plus quoi faire ! Je ne sais plus où aller ! Je ne sais plus comment leur parler. » Lorsque l’épreuve nous fait vivre la limite ultime de notre être, nous réalisons le sens profond de notre humilité et c’est souvent à ce moment précis qu’une porte s’ouvre.

Alors, le Prophète Mohammad (paix et salut sur lui), absorbé par sa peine, reçoit la visite de l’Ange Gabriel. Celui-ci vient accompagner de l’Ange des montagnes. Ce dernier lui demande l’autorisation d’anéantir les habitants de Tâ’ïf, mais le Prophète (paix et salut sur lui) refuse et c’est plein d’amour et d’espoir en l’humain qu’il leur offre le pardon. Il espère que les enfants de ceux qui l’ont lapidé puissent découvrir et adhérer au message qu’il transmet. L’histoire lui a donné raison.

Le Prophète (paix et salut sur lui) est venu à Tâ’ïf dans l’exil et il a quitté la ville dans l’humiliation, la solitude et la douleur. Malgré cela, au lieu d’emporter son cœur dans la vengeance, il a préféré donner son amour et son pardon. Vivre l’épreuve c’est avoir encore la force de ne pas se laisser détruire par ses émotions. Il a appliqué ce que Dieu lui-même S’est imposé : « Mon Pardon précède Ma colère ». Et si l’on pardonne à quelqu’un avant de se mettre en colère contre lui c’est que nous l’aimons. Voilà l’enseignement qui devrait nous suffire pour avancer dans cette vie. C’est de cette manière que pardonner et aimer deviennent une épreuve. Lutter contre l’aveuglement dans l’épreuve n’est pas chose facile et il devient vital d’éduquer son cœur à l’espoir. Ce n’est pas de la naïveté. C’est seulement s’interdire d’être à terre par le comportement des hommes et ne jamais oublier qu’au-dessus des humains, il y a Celui qui t’entend, Celui qui t’aime et qui saura te protéger si tu arrives à établir un contact sincère avec Lui.

Nos prières sont des portes qui s’ouvrent vers l’amour de Dieu et notre cœur en est la clé. Haïr c’est verrouiller son cœur, alors que continuer d’aimer dans l’épreuve, c’est accéder au vrai sens de notre présence sur Terre : atteindre nos limites pour atteindre Son Amour.

2 commentaires

  1. Merci beaucoup pour ce rappel ça nous ouvre beaucoup notre cœur et aller de l’avant ce n’est pas facile de pardonner mais on se bat contre nous-même pour pardonner facilement avec l’aide d’Allah je vous souhaite bonne continuation pour tout ce que vous faites de bien qu’Allah vous aide dans ce chemin merci encore

  2. As salam 3alaykoum wa ramatûllah ta3ala.
    Baraka allahu fikoum pour ce récit lourd de sens et plein d’espoir. D’amour et de Clémence.
    Il parle à mon cœur, mon âme et illumine mon esprit. Mashallah.
    Le pardon et la résilience dans l’amour de notre créateur tout puissant.
    Choukrane.

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