Ramadan, un mois de liberté

Enfin vient le moment de penser à soi, réellement, pour qui réalise et profite de l’opportunité offerte.

Il suffit d’aller au supermarché la veille de ce mois béni pour se rendre compte de l’insouciance et de l’endoctrinement qui nous habitent. Nous arpentons tous les rayons en amassant des denrées de toutes sortes de manière compulsive comme si c’était la dernière fois qui nous est donnée de s’approvisionner en nourriture. L’achat de provisions compenserait il le sentiment de privation vécu pendant le jeûne ?

Le mois où on est censé réaliser et ressentir la misère de nos frères et sœurs dans l’humanité, nous réalisons seulement que notre dépendance à la vie d’Ici-bas est grande. Dépendants, nous sommes de tout un tas de choses : nos désirs, nos passions, nos besoins primaires et primitifs, notre quotidien routinier et cadencé. Saisir l’opportunité c’est sortir de cette dépendance (ne serait ce que pour un moment) qui nous mine sans le savoir. Ce mois béni permet au serviteur averti de s’affranchir de ses chaînes qui tirent vers le bas et empêche de s’élever de niveau.

Ramadan ne doit plus rimer avec privation mais LIBERATION. Notre corps autrefois carcan de notre âme cessera de prendre le premier rôle. Pour cela, il est essentiel de faire jeuner l’âme autant que le corps pour que tous deux retrouvent l’harmonie et l’épanouissement. Le jeûne, une fois dépassées la faim et la soif, est une formidable occasion de dépasser toutes ces entraves terre à terre pour se tourner vers des aspirations bien plus grandes, plus nobles.

Certains affirment que la liberté consiste à faire ce qu’on veut, quand on veut. Comme si plus on se déshumanise plus on est libre. N’est ce pas la raison, la maîtrise de soi, l’intelligence qui font de l’homme un humain. Dépasser ses « instincts animales » ( manger, boire, dormir…) d’une part et le poids du conformisme sociétal ( consommation, distractions…) d’autre part est peut être la vraie liberté.

Refuser la cadence, le bruit, l’agitation qui s’impose à nous et qui nous entraîne. Refuser qu’on nous dicte nos goûts, nos divertissements, notre nonchalance, et faire le choix d’être libre. Pendant que d’autres s’enivrent de boisson, de télévision, d’agitation, Dieu par son infinie miséricorde, nous permet à nous de retrouver le silence et la tranquillité de l’âme à travers la lecture, la prière, la récitation, la méditation durant le jour et la nuit.

Se libérer du poids des habitudes et de la monotonie qui finissent par nous rendre aveugles et insensibles, avec des yeux qui ne voient plus, des oreilles qui n’entendent plus et des cœurs qui… « Ce sont les cœurs, au fond des poitrines qui deviennent aveugles »[1]. Faire une pause, s’arrêter et méditer, rouvrir les yeux et le cœur pour redécouvrir le monde et entrevoir les signes du Créateur des mondes.

Se recentrer sur soi et sur ses véritables besoins, bien plus essentiels et vitaux. Faire vivre sa spiritualité et dialoguer avec le Trés-Rapproché car « Il répond à l’appel de qui L’appelle quand il L’appelle »[2]

Ce sont, manifestement, les défis du moment et les clefs de la libération de l’être pour se rapprocher de l’Être.

Demandons à Dieu, constamment, inlassablement, Sa proximité et Son Amour.

 


[1] Coran, 22-46

[2] Coran, 2-176

Un commentaire

  1. tres belle reflexión ,et tres beau rappel, esperant que notre corps et notre ame retrouvent cette harmonie dont tu as parle ,merci et tres bonne continuation

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Bouton retour en haut de la page