Pourquoi vouloir la tête de « Pascal Boniface » ? (1/2)

Depuis la sortie de son livre intitulé « Les intellectuels faussaires, le triomphe médiatique des experts en mensonge » (1), Pascal Boniface en est déjà à une seconde édition pour ce livre. Et c’est un exploit lorsque l’on sait la montagne de blocages apparus afin qu’il ne soit pas présent dans les librairies.

 

Auteur d’une quarantaine d’ouvrages, Pascal Boniface qui est également le directeur de l’IRIS (Institut des Relations Internationales et Stratégiques), a eu bien du mal à trouver un éditeur qui veuille publier son livre. Il l’explique lui-même dans une interview accordée au journaliste Ian Hamel (2):

« Ian Hamel : 14 éditeurs ont refusé votre livre. Quels motifs vous ont-ils donnés ?

Pascal Boniface : Il faudrait également comptabiliser d’autres éditeurs que je n’ai pas contactés, connaissant par avance leur attitude vis-à-vis de mon livre, comme Calmann-Lévy, Denoël ou Grasset. Les éditeurs universitaires n’acceptent que les “petites“ polémiques. Les polémiques disons “acceptables“. D’autres éditeurs ne croyaient pas à l’avenir commercial de ce livre. Enfin, de nombreux éditeurs étaient entièrement d’accord avec moi, mais ils craignaient les méthodes de rétorsion des “intellectuels“ mis en cause. Philippe Val ne risquait-il pas, par exemple, pour se venger, d’interdire d’antenne tous les auteurs de la maison d’édition qui publierait « Les intellectuels faussaires » ?

Seul l’éditeur Jean-Claude Gawsewitch a eu le courage de publier cet ouvrage.

Plus loin dans cet article, nous nous intéresserons au contenu de ce livre pour mieux comprendre la peur de certains de voir cet ouvrage paraitre.

On s’intéressera également au cas de ce livre pour analyser et montrer le développement progressant d’un certain « hold-up médiatique » sur nos principaux médias d’informations et de culture. Pour cela, il faudra faire un retour en arrière afin de mieux cerner la problématique.

Il faudra aussi et dans un premier temps faire apparaitre au lecteur attentif, que beaucoup de nos acteurs politiques sont loin d’être crédibles sur énormément de considérations politiques, et en particulier lorsqu’il s’agit de traiter l’interminable dossier du Proche-Orient.

Biographie de Pascal Boniface (3) :

Il a fait ses études au lycée Saint-Exupéry de Mantes-la-Jolie et à l’université de Paris 13 Villetaneuse. Il milite au PSU (4) jusqu’en 1980 où il rejoindra le Parti Socialiste.

Diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris et docteur d’État en droit international public, Pascal Boniface travaille de 1986 à 1988 auprès du groupe parlementaire socialiste à l’Assemblée Nationale. En 1990, il crée et dirige l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS).

Dans le même temps, de 1988 à 1992, il est conseiller dans les cabinets ministériels de Jean-Pierre Chevènement, alors ministre de la Défense, puis de Pierre Joxe lors de ses ministères de l’Intérieur et de la Défense.

En plus d’être directeur de l’IRIS, il est également enseignant à l’Institut d’Etudes Européennes de l’Université de Paris 8. Par ailleurs, il dirige La revue internationale et stratégique (parution trimestrielle depuis 1991) et L’Année stratégique (parution annuelle depuis 1985).

Il a écrit ou dirigé la publication d’une quarantaine d’ouvrages ayant pour thème les relations internationales, les questions nucléaires et de désarmement, les rapports de force entre les puissances. Il est également éditorialiste pour l’hebdomadaire Actuel (Maroc), et les quotidiens La Croix (France), La Vanguardia (Espagne), et Al Ittihad (Emirats arabes unis).

C’est en avril 2001 qu’il envoie une note interne (5) aux cadres de son parti (le Parti socialiste) et qui s’intitulait : « Le Proche-Orient, les socialistes, l’équité internationale, l’efficacité électorale ».

Dans cette lettre plutôt courte, Pascal Boniface reproche au PS de ne pas avoir une considération politique qui soit objective et juste sur le conflit israélo-palestinien. Et c’est à partir de ce moment que le directeur de l’IRIS commencera à « récolter » les problèmes. Il quittera d’ailleurs le parti socialiste très peu de temps après la publication de cette note interne.

La note interne et ses conséquences :

L’étiquette ne tardera pas à tomber : Pascal Boniface sera alors accusé d’antisémitisme par plusieurs tendances : des politiques, des journalistes et certains intellectuels. Et c’est l’ambassadeur d’Israël à Paris, qui commencera son attaque violente  envers le directeur de l’IRIS l’accusant d’antisémitisme.

Alors qu’on pouvait s’attendre à cette réplique d’un représentant officiel du gouvernement israélien en France, il est plus étonnant de voir des journalistes, des médias et des politiques français tomber dans le lynchage de l’auteur de la note interne en question.

Jadis pressenti à la présidence de la république française par son parti, à l’époque Dominique Strauss-Kahn (DSK) n’a pas non plus épargné Pascal Boniface. Au contraire, ce dernier voit sa note traitée de misérable par DSK (6). On comprend mieux la position de l’ancien directeur du FMI lorsqu’on connaît son soutien inconditionnel à l’Etat d’Israël !

Le texte de Pascal Boniface, sera même déformé par des intellectuels et des journalistes lui donnant une connotation communautaire, antisémite et pro-palestinienne (6).

Cette accusation d’antisémitisme reste jusqu’à aujourd’hui l’arme des détracteurs de Pascal Boniface pour discréditer ses écrits, même si les différentes accusations ne reposent pas sur de réelles preuves (7). Pas la moindre !

Il devient très difficile, à toute personne en France, de porter une critique envers les actions des gouvernements israéliens successifs sans risquer de voir une pluie d’accusations d’antisémitisme lui tomber dessus. Il existe une sorte de mécanisme bien organisé en France, qui se déclenche à partir du moment où un journaliste (ou autre) s’aventure à critiquer Israël sur sa politique d’occupation; et c’est ce que Pascal Boniface dénonce dans un autre livre publié en 2003 chez Robert Laffont et qui s’intitule : « Est-il permis de critiquer Israël ? ».

La classe politique et nos médias semblent, aujourd’hui, emprisonnés dans un prêt-à-penser qui nous laisse croire qu’ils ne sont plus aussi libres qu’ils veuillent bien le montrer. Les éditeurs deviennent également frileux sur la publication de certains livres qui viennent apporter des vérités qui secouent.

Les difficultés de publication du livre « les intellectuels faussaires » (1) est l’exemple parfait de cette « maladie chronique » de dissimulation de la vérité aux citoyens. En s’intéressant au contenu du livre cité précédemment, nous essaierons dans un prochain chapitre d’apporter une analyse éclairée de cette nouvelle problématique …

(1)    : « Les intellectuels faussaires », Jean-Claude Gawsewitch, 2011, 247 pages.

(2)    : Interview publiée sur Oumma.com et est intitulée : ‘’Pascal Boniface : « Ces intellectuels faussaires cherchent aussi à faire taire les autres’’, 15 juin 2011.

(3)    : sources IRIS-France.fr et Observatoire du communautarisme

(4)    : PSU : « Parti Socialiste Unifié », créé en 1960 et disparu en 1990.

(5)    : Note interne, mai 2001, 3 pages, http://www.communautarisme.net/docs/note-boniface.pdf

(6)    : « Pascal Boniface » : un procès stalinien », 5 octobre 2003, http://www.communautarisme.net/Affaire-Boniface-un-proces-stalinien_a94.html

(7) : « Antisémitisme » : qui veut la peau de Pascal Boniface ? , Rue89.com, 2 février 2009, http://www.rue89.com/2009/02/03/antisemitisme-qui-veut-la-peau-de-pascal-boniface

 

Un commentaire

  1. salam aleikom,
    Vous ouvrez une grande porte dont on essaye toujours de la laisser fermée celle d’écrire ce que certains vont accepter de publier surtout qu’on parle de l’antisémitisme en France!
    J’ai trouvé un texte bien fait, une chronique convaincante avec une biblio … j’attend la 2ème partie.

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