Ribat Régional de PSM Est, du 26 au 30 décembre 2013

Un an après le succès du premier Ribat(1) familial organisé au niveau national fin 2012, la Région Est de PSM avait donné rendez-vous à ses membres pour son premier ribat familial du 26 au 30 décembre.

Moments de quiétude et de piété en famille

Situé dans les hauteurs de la vallée de La Bresse, un beau chalet accueillît les familles jeudi soir. Les organisateurs, au pied d’œuvre depuis plusieurs semaines pour la préparation de cet évènement, reçurent les familles avec des visages souriants et illuminés et les aidèrent à s’installer dans les lieux. Ces lieux, où la Clémence de Dieu ‒ Exalté et Magnifié ‒ se faisait déjà sentir, et où les retrouvailles des frères et des sœurs mêlées aux cris joyeux de leurs enfants galopant partout, généraient une alchimie de bonheur et d’Amour en Dieu indescriptibles. Notre Prophète bien-aimé – paix et bénédictions sur Lui – dit : « Chaque fois qu’un groupe de fidèles se réunit dans une maison de Dieu pour réciter le Coran et l’étudier entre eux, la paix du cœur descend sur eux, l’amour les enveloppe et Dieu parle d’eux à ceux qui se trouvent en Sa présence. » [Rapporté par Moslim].

Le lendemain, quelques heures avant l’aube, les cœurs se réunirent lors d’une séance de Dhikr pour se souvenir de Dieu en disant et en répétant la parole que le Prophète – paix et bénédictions sur Lui ‒ nous a enseignée : « La ilaha illa Allah(2). » Puis la séance fut suivie d’une veillée nocturne, l’occasion d’écouter et méditer la Parole de Dieu, debout devant Sa porte. Notre Seigneur se manifeste au premier ciel, au dernier tiers de chaque nuit, et appelle : « Y a-t-il quelqu’un qui M’invoque que Je l’exauce, qui Me demande que Je lui donne, qui M’implore pardon que Je lui pardonne ? » [Rapporté par Al-Bokhari]. Après la prière de l’aube, ce fut le moment de l’assise d’Ach-chourouq (précédant le lever du soleil). A son propos le Messager de Dieu dit : « Celui qui fait la prière de l’aube en groupe et qui s’assoit pour se souvenir de Dieu jusqu’au lever du soleil aura une récompense équivalente à celle d’un pèlerinage et d’une ‘omra complètes (et répéta complètes trois fois) » [Rapporté par At-tirmidhi].

La journée fut remplie de moments de Dhikr, de prière et de lecture de Coran pour les frères et les sœurs, de moments d’activités ludiques et d’apprentissage pour leurs bambins dont la présence et l’innocence apportèrent une brise paradisiaque au Ribat. Surtout lors de ces instants magiques où les parents et les enfants étaient assis côte à côte en train de se souvenir de Dieu et d’écouter le Coran psalmodié sous les dernières lueurs du soleil couchant derrière les montagnes: « et qui disent: «Seigneur, donne-nous, en nos épouses et nos descendants, la joie des yeux, et fais de nous un guide pour les pieux» (3)!

Après les repas de rupture du jeûne, les assises du soir furent consacrées à des thématiques conceptuelles : La place du noble Coran au sein du foyer musulman, l’intégration de la famille dans le projet de PSM et finalement l’importance de la bonne compagnie (as-sohba).

Pour chaque participant, ce fut des moments de quiétude et de paix, des instants de souvenance de Dieu et d’invocation, des séances de savoir et d’apprentissage. Tout ceci en compagnie de sa famille !

Témoignage d’une participante

J’ai participé à mon premier Ribat. La seule chose que je connaissais du Ribat était sa signification : retraite spirituelle. Autour de moi, j’entendais beaucoup de témoignages à ce sujet : « c’est une expérience formidable », « il faut vraiment la vivre ». Alors, lorsque le premier Ribat familial a été organisé par PSM Est, j’ai trouvé là l’occasion de vivre l’expérience. Je ressentais cependant une certaine appréhension et des questionnements : cela allait-il bien se passer avec les enfants ? N’allais-je pas trouver le temps trop long ? Et si je n’en tirais aucun bénéfice ?

Cela s’est déroulé sur trois journées pleines, dans un magnifique chalet au milieu de la montagne et de la neige. Nous sommes arrivés dans la soirée, les enfants étaient excités, et les adultes heureux de se retrouver. La première nuit a été évidemment courte pour tout le monde. Et le Ribat a officiellement commencé le lendemain matin au réveil, à quatre heures.

Les journées étaient ponctuées par des séances de Dhikr, de lecture de Coran, de prières et d’exhortations. Afin de nous permettre de vivre au maximum ces instants de recueillements, nos enfants étaient pris en charge par une équipe de sœurs formidables, qui avait préparé diverses activités autour du thème de la famille et de la spiritualité. La rupture du jeûne en fin de journée offrait un moment d’échange, de convivialité, et bien-sûr de gourmandise pour partager nos ressentis, et ainsi mieux se connaitre. Les soirées se clôturaient par des conférences de qualité grâce à l’intervention de frères et sœurs venus d’autres villes de France, ainsi que d’intervenants qui partagent la même école de pensée et spirituelle. Ces conférences ont permis des échanges, des débats, et des questionnements autour de thématiques comme la spiritualité en famille, la bonne compagnie…

Au fil du temps, je ressentais un bien être m’envahir peu à peu. Le quotidien, avec son stress et ses préoccupations, s’y dissipait doucement. Mon esprit n’avait plus qu’un seul objectif : faire autant d’invocations que possible, lire le maximum de pages de mon Coran qui était devenu mon unique compagnon, et apprendre, apprendre… Mon cœur était touché et apaisé. De plus, la spiritualité que je ressentais à travers mes Sœurs était un véritable moteur qui m’aidait à rester concentrée et à me battre contre la fatigue qui parfois m’envahissait et pouvait représenter un frein. J’ai eu peur de trouver les journées trop longues, finalement, je ne voyais pas le temps passer.

La veille du départ, je ne pouvais m’empêcher de penser au moment de la séparation, et mon cœur était triste. Cependant, avant la clôture, chacun d’entre nous allait encore vivre des émotions fortes. En effet, le dernier jour, après la prière de Sobh, un moment fut dédié pour raconter les songes pieux selon la tradition du Prophète – paix et bénédictions sur Lui – moment qui permet d’ouvrir une fenêtre vers le monde invisible, le monde des âmes, pour se conforter dans le cheminement  spirituel. Cela installa un climat emprunt d’émotion et d’espoir en la Clémence de Dieu.  Par la suite, les enfants nous rejoignirent, avec quelques surprises préparées à notre intention : chant, témoignages… On célébra leur présence, et on salua l’équipe qui avait mis tout en œuvre afin que nos enfants puissent vivre et ressentir la spiritualité autant que nous. Leur présence signifiait la clôture du Ribat, c’est pourquoi cet évènement était particulièrement émouvant.

J’étais peinée de quitter cette atmosphère emplie de spiritualité, d’amour en Dieu, de fraternité, d’entraide et d’apaisement, parce que je savais qu’à l’extérieur, les tentations, le travail, le matérialisme… m’attendaient. Mais, en même temps, le Ribat m’avait enrichie dans ma foi, dans ma pratique, dans mes connaissances, dans mes relations avec l’autre.

J’ai pris des résolutions que j’espère pouvoir réaliser avec l’aide de Dieu, afin de faire évoluer ma façon de vivre et d’être. Si j’y parviens, cela sera tout d’abord grâce à Dieu –Exalté soit-Il – et ensuite grâce aux frères et sœurs qui ont contribué, de près ou de loin, à la réussite de ce Ribat par leur dévouement, leur soutien et leur amour.

Il est difficile de trouver les mots justes pour décrire ce que j’ai vécu et ressenti, je ne peux donc que conseiller de vivre l’expérience pour goûter aux bienfaits de cette tradition prophétique.

Louanges à Dieu de nous avoir permis de vivre de très bons moments fraternels et spirituels.

Que Dieu réserve la meilleure des récompenses dans cette vie et auprès de Lui à tous ceux et celles qui ont contribué de près ou de loin à l’organisation de ce Ribat avant, pendant et après !, aux participants et à tous les musulmans et qu’Il guide l’humanité entière vers Son chemin, chemin de paix et de bonheur éternels.

(1)   le Ribat est une rencontre spirituelle. Elle vise à mettre en pratique le Hadith du Prophète – paix et bénédictions sur Lui – qui dit  « Voulez- vous que je vous indique ce qui absout les péchés et élève en degrés? » Oui ! «C’est, répondit-il, faire ses ablutions avec soin, même dans des conditions difficiles (fatigue …), se rendre fréquemment à la mosquée et attendre la prière (Salat) à venir après celle déjà accomplie. Tel est le ribat, tel est le ribat » (Rapporté par Mouslim). Rester en retraite à la mosquée en dehors du mois de Ramadan était une pratique courante des compagnons à l’image d’Abou Horayra et des générations suivantes d’hommes pieux tels que Hassan al Basri, Abou Hamid al Ghazali, AbdelQader al Jilani… Le Ribat est un moyen d’éduquer son égo avec ses frères et sœurs. Un moyen de revenir à l’essentiel en prenant conscience de tous nos défauts, tous nos manquements et toutes nos faiblesses.

(2)   L’Imane – la certitude en Dieu et en Sa Parole –, nous dit le Prophète, s’use dans le cœur comme le tissu. Il nous recommande de la renouveler en multipliant avec abondance cette parole : La ilaha Illa Allah (Il n’y a de divinité que Dieu). Le fruit de cette répétition verbale est la présence du cœur à Dieu : « Renouvelez votre foi, dit le Prophète. On demanda : Ô Prophète, comment renouveler sa foi ? Il répondit: Dîtes abondamment La ilaha illa Allah. » [Rapporté par Ahmad et At-Tabarani]

(3)   Surate Al-furqan (le discernement), verset 74.

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